Secretly

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13/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Secretly
Type Album
Date de parution 05 Mai 2000
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

Re-Issue in 2020 by Sleaszy Rider Records with a different cover.
1.
 Space Illusions
Ecouter02:01
2.
 Disgrace with Fortune
Ecouter05:55
3.
 Secretly
Ecouter06:05
4.
 Golden Eternity
Ecouter05:32
5.
 Nightfall
Ecouter02:43
6.
 It's Snowing Through the Night
Ecouter07:11
7.
 When I Die
Ecouter07:16
8.
 The Request
Ecouter06:53
9.
 A Few Steps into Darkness
Ecouter06:46
10.
 A Long Night (My Death)
Ecouter08:00

Durée totale : 58:22

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Dying Passion



Chronique @ ericb4

19 Décembre 2017

Des débuts aussi intrigants qu'avenants mais encore incertains...

Tout droit venu de Sumperk, en République Tchèque, ce jeune septet créé en 1995, encore peu popularisé hors de ses frontières, compte néanmoins s'inscrire à terme parmi les valeurs montantes du metal gothique à chant féminin international. Pour ce faire, le combo s'est laissé le temps nécessaire à la maturité compositionnelle de « Secretly », premier album full length sorti 5 ans plus tard, où s'égrainent 10 titres sur un parcours auditif de pas moins de 58 minutes ; galette succédant elle-même à la discrète démo « No Time » réalisée un an plus tôt. Et ce, pour nous livrer un message musical évanescent, tortueux, un brin énigmatique, d'obédience metal gothique aux relents doom, folk et rock progressif. Opus qui ne sera pas sans nous rappeler les premières heures de The Gathering, Silent Stream Of Godless Elegy, The Flaw ou encore Memoria. Nos acolytes se seraient-ils déjà donnés les moyens de leurs louables ambitions ?

Dans ce dessein, le groupe a densifié son line up, la frontwoman Zuzana Lipová et le guitariste et vocaliste Stanislav Jelínek s'étant dès lors entourés des talents de Jaroslav Řoutil (guitare), Pavel Biro (basse), Zdeněk Směšný (batterie), Karel Cvrk (violon) et Veronika Skrottová (flûte). Ont également été sollicités pour l'occasion de fins musiciens et vocalistes de studio, dont : Mirski et Vjacki au chant, Jan Neubauer (violoncelle) et Jin Horacek (claviers), ce dernier ayant, avec Petr Neubauer, assuré le mastering au Studio Puda. De cette collaboration émane cependant un sur-mixage de l'instrumentation par rapport aux lignes de chant et des finitions manquant cruellement à l'appel. Bref, un premier essai pris dans son jus et pour lequel les sources d'influence n'ont pas encore été totalement digérées. Mais entrons plutôt le cd dans le boîtier de la platine...

Parmi les passages les plus propices à une certaine addiction, on pourra s'orienter vers les pistes à la cadence mesurée. Ainsi, on retiendra en premier lieu le mid tempo progressif « Golden Eternity » aux relents de The Gathering, à la fois pour son entêtant refrain, son fin legato à la lead guitare et les suaves impulsions de la sirène. Dans cette veine, on s'orientera également vers l'entraînant « The Request » à la fois pour ses fines nuances mélodiques, ses enchaînements couplets/refrains, la graduelle intensification des frappes de fûts, et ses contrastes atmosphériques. Ainsi, d'un paysage maritime sur fond de vagues houleuses et de cris de mouettes, on passe soudain à celui, plus inquiétant, d'une dense forêt où des hurlements de loups se font entendre au loin. Une originale succession de tableaux qui a pour corollaire un saisissant parallèle entre flûte et violons.

Suivant une même énergie rythmique, sans s'avérer de piètre facture, mais toutefois dans l'ombre des pistes sus-mentionnées, s'inscrivent deux titres. D'une part, « A Few Steps into Darkness », plage étirée d'obédience doom gothique qui, non sans rappeler The Flaw, joue les alanguies à la lumière d'une sente mélodique éthérée, dans un climat quasi dépressif. D'autre part, « Disgrace with Fortune », tortueux mid tempo progressif dans la lignée de Memoria, distille ses riffs effilés au fil des pérégrinations d'une flûte gracile et d'un duo mixte en voix de contraste. Cependant, un pont techniciste qui ne s'imposait pas nous mène à une bondissante reprise sur un refrain un tantinet linéaire qui, assurément, aura quelques difficultés à s'inscrire durablement dans les mémoires.

Quand le collectif nous place dans un champ de turbulences, il nous réserve une intéressante mais frugale pièce. Ainsi, on retiendra « Space Illusions » , up tempo aux riffs grésillants cultivant une ambiance mystérieuse à la manière de The Gathering qui, en dépit de sa brièveté, pourra recueillir l'adhésion. Sans crier gare, il nous entraîne dans de glaçants espaces brumeux, d'où émerge un intrigant violoncelle et un duo mixte semblant surgir de nulle part. Frissons garantis.

Dans un tout autre exercice, celui des fresques, nos acolytes ont témoigné d'un bel élan d'inspiration sur l'une d'entre elles. Ainsi, dans le sillage de The Flaw, les 8 minutes de « A Long Night (My Death) » se plaisent à nous secouer par leurs attaques de riffs, pour mieux nous apaiser sur les breaks, et ce, sans jamais nous perdre en cours de route. Virevoltent les violons sur cette offrande enjouée et progressive aux accents folk, entonnée avec justesse et inspiration par un duo mixte en voix claires. On ne pourra non plus éluder le polyrythmique « It's Snowing Through the Night » pour ses saisissants contrastes instrumentaux entre des riffs échevelés et une flûte bien frêle. Dans ce bouillonnant bain orchestral aux complexes harmoniques se meut une déesse bien inspirée, mais qui parfois plie sous la puissance ravageuse des vents. En dépit d'une intéressante triangulation vocale, on regrettera un cheminement mélodique peu enclin à nous retenir plus que de raison.

Lorsqu'il oriente son propos vers les moments d'apaisement, le groupe se transcende, parvenant sans mal à toucher notre fibre émotionnelle. Ainsi, « Secretly » se présente telle une troublante ballade progressive aux accords peu convenus, calée sur une rythmique syncopée, octroyant un subtil refrain et recelant de fines variations mélodiques. Mis en exergue tant par les délicates inflexions de la belle que par un romantique violon au coude à coude avec une flûte à fleur de peau, l'intimiste moment fera chavirer plus d'un cœur en bataille. Et comment ne pas succomber au charisme des harmoniques savamment accouchés et distribués sur la tendre et corpulente ballade atmosphérique progressive « When I Die » ? On appréciera tant les jeux de contrastes entre une lead guitare au fin délié et une flûte sauvageonne que les jeux d'ombre et de lumière entre les claires volutes de la belle et les serpes oratoires de son growler de comparse. Et ce, sur une piste fortement chargée en émotions, à laquelle il s'avère illusoire de résister sans qu'une larme vienne embuer nos yeux et perler sur la joue.

Au final, on détient une première pièce intrigante mais pas déconcertante, parfois complexe, non sans inspiration, mais encore tâtonnante quant à la qualité de sa production d'ensemble. Varié dans son offre atmosphérique, rythmique et vocale, le groupe s'est également montré techniquement au point, et même parfois original au regard de ses combinaisons instrumentales. Ce faisant, le septet accuse encore quelques baisses de régime sur le plan mélodique. Dans cette lignée, le bémol de l'opus serait le laconique « Nightfall », se présentant tel un bien fade low tempo, où sonnent des tambours lascifs évoluant sur une cadence mesurée, sans autre alternative pour nous retenir.

Plus encore, restant tapis dans l'ombre de leurs maîtres inspirateurs sans réellement s'en affranchir, on comprend que nos compères sont en quête d'une identité artistique stable. Il s'avère donc prématuré pour nos acolytes de projeter, dès à présent, de faire partie des valeurs montantes d'un registre metal aussi concurrentiel. On conseillera toutefois cette galette à l'amateur de metal gothique à chant féminin déjà sensibilisé aux travaux de leurs sources d'influence, pour le plaisir de la découverte. Affaire à suivre...


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