Black Threads

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14/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Black Threads
Type Album
Date de parution 19 Décembre 2016
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Connected with the Universe
Ecouter06:30
2.
 Black Threads
Ecouter04:16
3.
 What Do You Want?
Ecouter04:54
4.
 Pray
Ecouter05:29
5.
 In the Fog
Ecouter02:52
6.
 Island Song
Ecouter04:09
7.
 Pills
Ecouter04:27
8.
 Echoes of the Past
Ecouter03:17
9.
 Ten
Ecouter04:59
10.
 Forgiveness
Ecouter07:34

Durée totale : 48:27

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Dying Passion



Chronique @ ericb4

13 Décembre 2017

Un huitième et troublant effort tout de nuances vêtu...

S'il est des formations à la carrière au long cours, au regard de ses quelques vingt et une années d'existence et déjà huit albums full length au compteur, ce groupe originaire de République Tchèque en ferait assurément partie. Au fil des galettes et de ses changements de line up, son style a évolué, passant d'un metal atmosphérique et doom gothique à un rock'n'metal gothique et progressif, avec quelques relents brit pop, dans la lignée de The Gathering, Anathema, Silent Stream Of Godless Elegy, Memoria ou encore Blackfield. Evolution dont témoigne cette huitième offrande riche de ses 10 pistes dénommée « Black Threads ». Sortie chez Epidemie Records, cette coproduction octroie une ingénierie du son soignée et un mixage ajusté signés Martin "Spacosh" Peřina. Essentiellement enregistré aux Spacosh Studios, ce manifeste fait preuve d'une belle profondeur de champ acoustique et surtout accuse peu de notes résiduelles.

C'est au guitariste et programmeur Stanislav Jelínek que revient la mise en musique de l'opus, avec le concours de Miroslav Václavek pour les paroles. Effort sur lequel se conjuguent les talents de : Zuzana Jelínková, frontwoman ; Radek Bureš à la basse ; Jan Kylar à la batterie et aux samples, aux côtés de Stanislav. Soucieux de varier les effets et de pluraliser les atmosphères de ses compositions, le combo a paré les 48 minutes de la rondelle d'une instrumentation éclectique. Pour ce faire, ont été sollicités pour l'occasion : Vojta Šeliga au piano et au récitatif ; Klára Veselá au violoncelle ; Karel Cvrk aux instruments à cordes traditionnels ; Jaroslav Kohoutek à la trompette ; Patrik Vondráček au saxophone ; Martin Houserek au trombone. Avec le concours de la choriste Eliška Jelínková.


Lorsqu'il mêle le yin et le yang, le groupe nous livre de frissonnants instants, que l'on apprécie à chaque fois un peu plus au gré des écoutes. A la fois entraînant et évanescent, à mi-chemin entre Anathema et The Lotus Eaters, « What Do You Want? » joue habilement des contrastes rythmiques tout en octroyant de subtils et captateurs harmoniques. C'est sur un hypnotique refrain que les impulsions de la déesse font mouche, et ce, sur un titre au méticuleux legato mais qui doit toutefois se laisser le temps de l'immersion. Dans cette logique rythmique, l'élégant «  Pray », aux faux airs de Blackfield dans son cheminement mélodique, fait onduler à l'envi un serpent synthétique et grésiller ses riffs. Dans un registre sympho gothique progressif, avec quelques relents brit pop, on ne pourra, une fois encore, se soustraire à cette brise caressante. Ce ne sont pas les célestes refrains mis en exergue par les pénétrantes patines oratoires de la maîtresse de cérémonie qui démentiront ce sentiment. Et l'émotion est au bout du chemin. Pour sa part, l'avenant « Pills », se calant sur une souple rythmique, varie ses séries d'accords tout en nous installant dans un paysage instrumental progressif et affichant une sérénité communicative.

Quand la cadence ralentit un tantinet, le message musical livré par le combo se fait plus mystérieux, moins palpable, mais non sans âme. Ainsi, à la manière de The Gathering, les énigmatiques mid tempi «  Connected with the Universe » et « Black Threads » déploient tous deux une instrumentation féline, d'où émerge un fin picking à la lead guitare sur l'un ; de jolies variations à la trompette sur l'autre et qui pourront rappeler The Pale Fountains. Suivant une troublante mélodicité qui se savoure au fil des écoutes sur les deux pistes, les chatoyantes inflexions de l'alto sont propices à la stimulation de notre imaginaire.

Dans ses instants tamisés, le collectif n'a nullement tari d'inspiration, livrant ses mots bleus avec grâce et une sensibilité qui parfois tend à échapper à ses homologues. Ainsi, les ballades pop « Island Song » et « Ten » se parent toutes deux de couplets veloutés et de refrains à l'enchanteresse mélodicité. Ce faisant, on évolue au sein d'un bain orchestral aux doux remous qui, doublé des sensuelles volutes de la belle, aspirera plus d'une âme rétive. Aussi ces deux offrandes ne rateront-elles pas leur cible, celle de nos émotions les plus intimement enfouies. Enfin, doté d'harmoniques complexes et d'arrangements instrumentaux de bonne facture, la ballade progressive « Forgiveness » prend des allures de fresque, nous plongeant alors dans une mer d'huile propice à l'apaisement de nos sens. Telle une pieuvre, peu à peu ses tentacules nous enserrent et nous retiennent, tant par ses arpèges au piano que par ses nuances mélodiques.

Quant à ses plages instrumentales, leur brièveté n'a d'égal que leur sobriété, avec une réussite en demi-teinte pour l'une d'entre elles. Ainsi, on retiendra le soyeux « Echoes of the Past » tant pour ses enchaînements entre un violoncelle romantique et une angélique empreinte vocale que pour la progressivité du rythme de ses frappes, au demeurant mesurées. Par ailleurs, jouant un rôle d'interlude, le bref « In the Fog » mêle de délicats arpèges au piano, d'enveloppantes nappes synthétiques, des murmures et des choeurs en arrière-fond. Un titre en proie à une lassante platitude mélodique et où pas l'once d'une montée en puissance ne se fait jour. Peut-être le bémol de l'opus.


Si la fibre metal gothique n'est jamais bien loin, cet opus pourra toutefois décontenancer plus d'un fan de la première heure. Et ce, au regard du virage plus rock que metal pris par le groupe depuis quelques temps déjà. En revanche, pour l'amateur de metal gothique ouvert aux influences rock progressif et brit pop, il trouvera dans cette galette matière à se sustenter. Varié dans ses atmosphères et ses jeux rythmiques et vocaux, original dans ses choix instrumentaux, cet opus a pour corollaire une logistique rigoureuse, des lignes mélodiques taillées au scalpel et une technicité qui s'affirme sans pour autant se montrer envahissante. Aussi, aux fins de plusieurs passages, l'immersion dans une œuvre apparemment opaque mais si subtile et profonde pourra s'opérer. Bref, un message musical à découvrir, à parcourir, et sans doute à adopter...


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