Skylor

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15/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Skylor
Type Album
Date de parution 22 Fevrier 2022
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Search
Ecouter04:45
2.
 Aerosouls
Ecouter03:59
3.
 In the Code
Ecouter05:52
4.
 Shadowplay
Ecouter04:10
5.
 Today
Ecouter03:32
6.
 Skylor
Ecouter04:32
7.
 Breakwater
Ecouter05:15
8.
 On the Edge
Ecouter04:36
9.
 Round and Round
Ecouter04:52
10.
 Another Kind of Light
Ecouter05:40
11.
 Breathe
Ecouter05:43

Durée totale : 52:56

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Dying Passion



Chronique @ ericb4

17 Août 2022

Une neuvième symphonie éclectique, empreinte de délicatesse et d'une rare intensité émotionnelle...

Vingt-sept années d'une carrière couronnée de neuf albums studio, tel est l'actuel pédigrée de ce groupe originaire de République Tchèque. Pour rappel, au fil de ses offrandes et de ses changements de line up, son style a considérablement évolué, passant d'un metal atmosphérique et doom gothique à un rock'n'metal gothique et progressif, avec quelques relents brit pop, dans la lignée de The Gathering, Anathema, Silent Stream Of Godless Elegy, Memoria ou encore Blackfield. Evolution dont s'enorgueillit « Black Threads », son huitième opus, suivie partiellement par « Skylor », son successeur et présent méfait, que pas moins de six années séparent de son troublant aîné. Aussi, effeuille-t-on une galette généreuse de ses 53 minutes, sortie, tout comme sa devancière, chez Epidemie Records. A l'aune des 11 pistes de cette nouvelle livraison, est-ce à dire qu'un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui en fonderait précisément son originalité serait à l'oeuvre ? Pas l'once d'une inédite séquence d'arpèges pour se sustenter, histoire de prévenir d'éventuelles frustrations chez le chaland ?

Dans cette neuvième aventure, nous embarquent, cette fois : Zuzana Jelínková, frontwoman ; Honza Stinka ((dit ''Jan Stinka'', ''Orbb'' (Return To Innocence)), en remplacement de Radek Bureš, à la basse et aux samples ; Jan Kylar à la batterie, aux côtés de Stanislav. De cette étroite collaboration émane un propos à la fois solaire, troublant et romantique, avec un regard aujourd'hui volontiers tourné vers le dark wave, la dream pop et le rock atmosphérique. C'est dire que les fondamentaux metal gothique d'hier font dès lors place à un metal alternatif aussi éclectique qu'inattendu, faisant cohabiter des tendances que tout semble opposer. Un sérieux défi qu'a donc souhaité ici relever le combo ! Une fois encore, afin de varier les effets et de panacher ses atmosphères, le groupe a sollicité des musiciens aguerris, dont : Hynek Stančík (Paladran, ex-Forgotten Silence, ex-Silent Stream Of Godless Elegy) à la guitare acoustique ; Petr Mlynář (ex-Dying Passion) au piano ; Ondřej Prekop à la guitare slide. Il semble que nos acolytes souhaitent désormais, et légitimement, porter l'estocade...

Co-produit par le guitariste, claviériste et programmeur du groupe, Stanislav Jelínek, et Martin "Spacosh" Peřina, jouissant parallèlement d'un enregistrement de bonne facture, réalisé au Studio Svárov par Lukaš Martínek et Michal Šindelář pour ses lignes de batterie, et au Black Chamber Studio par Dušan Mikulec, l'opus bénéficie, en prime, de la patte experte d'un certain Jakob Hansen (Delain, Epica, Evergrey, Imperia...) quant à son mastering. Ce qui n'a pas été sans effet sur la qualité de production de la rondelle, cette dernière laissant entrevoir une belle profondeur de champ acoustique, fort peu de sonorités parasites et des finitions difficiles à prendre en défaut ; une mise en musique quasi optimale, synonyme d'un confort auditif suffisant pour autoriser la traversée de la galette d'un seul tenant. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork de la pochette relève, à nouveau, de la sobre mais intrigante palette graphique de Phob (Silent Stream Of Godless Elegy, Six Degrees Of Separation). Singulière impression que de voir ce cosmonaute projeté loin au-dessus du plancher des vaches, semblant alors en totale apesanteur ; une imagerie fantastique qui pourrait nous remémorer celle du ''Petit Prince'' de Saint-Exupéry. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du vaisseau amiral...


C'est tout d'abord à la lumière de ses passages les plus enflammés que le collectif aspirera le tympan. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que le refrain catchy émanant de l'entraînant « Shadowplay » happera le pavillon. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et mis en exergue par les chatoyantes impulsions de la belle, le ''gatherien'' effort joue dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Dans cette dynamique, on retiendra encore « Aerosouls » tant pour son fondant refrain que pour ses enchaînements intra piste des plus sécurisants. Cet up tempo rock'n'metal atmosphérique aux accents dark wave sa pare, en outre, de lignes de claviers typées synthpop mid-80s, lui conférant ainsi une petite touche d'originalité. Sans omettre l'aérien mid/up tempo syncopé « Round and Round » ; concédant certes une tenace répétibilité de ses séries d'arpèges, ce gracieux manifeste à la croisée des chemins entre Anathema et Blackfield nous gratifie néanmoins d'arrangements de bon aloi et d'une mélodicité toute de fines nuances cousue. Mais nos acolytes sont encore loin d'être à bout d'arguments pour asseoir leur défense...

Un passage rock progressif attend également le chaland, chemin déjà emprunté et porté ici à son paroxysme par le quintet tchèque. Ainsi, nous introduisant en douceur dans son antre, à la manière d'une romantique ballade, le ''floydien'' « Another Kind of Light » témoigne d'une inattendue montée en régime de son corps orchestral dès le premier refrain. Magnifié par le grisant slide à la guitare acoustique de Hynek Stančík et le piano en substance de Petr Mlynář, et encensé par les patines de la frontwoman, l'instant privilégié laissera quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Quand il retient un tantinet les chevaux, le combo trouve à nouveau les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'attestent « Search » tout comme « In the Code », mid tempi rock atmosphérique gothique tout en légèreté, à mi-chemin entre Memoria et Blackfield ; dans un climat éthéré, de fluides arpèges guitaristiques exhalent parallèlement aux troublantes inflexions de la sirène. Et, dans les deux cas, la sauce prend, sans tarder. Dans une visée dream pop, tout aussi empreint de délicatesse et non sans rappeler The Lotus Eaters, « Today » déverse ses couplets finement ciselés et ses truculentes rampes de claviers. Et la magie opère, une fois encore. Dans cette énergie, on pourra non moins s'orienter vers « Breakwater » à la lueur de ses effets de contraste atmosphérique, ses couplets tourmentés, estampés doom gothique, relayant chacun un refrain rock mélodique des plus entêtants. Et comment ne pas succomber aux vibes enchanteresses et au somptueux final à la slide guitare insufflés par l'enivrant mid tempo syncopé « On the Edge » ?

Lorsqu'elle nous immerge dans un bain orchestral aux doux remous, la troupe nous adresse par là même ses mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Skylor », ballade atmosphérique et progressive pétrie d'élégance, dans la lignée d'Anathema. Voguant sur de soyeuses et ondulantes nappes synthétiques, et mise en habits de soie par les câlinantes volutes de la maîtresse de cérémonie, la tendre aubade attirera sans mal le féru d'instants tamisés dans ses filets. Plus énigmatique et semblant s'étirer lascivement, le ''gatherien'' « Breathe » est, quant à lui, une véritable invitation au Voyage en d'oniriques contrées.


On l'aura compris, le quintet tchèque s'éloigne toujours davantage des rivages metal atmosphérique gothique de ses débuts pour nous faire flirter dorénavant avec un metal alternatif à dominantes pop-rock atmosphérique, dark wave et dream pop, au risque de débouter le fan de la première heure mais aussi de ravir un tympan ouvert à cette concomitance de styles. Ce faisant, le propos se fait varié sur les plans atmosphérique et rythmique, séduit par ses mélodies certes convenues mais des plus enveloppantes, tout en jouissant d'une production d'ensemble de fort bonne facture.

D'aucuns auraient sans doute souhaité des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent, un message musical un poil moins éthéré et un brin d'originalité supplémentaire pour se sustenter. Difficilement classable mais dévoilant des séries d'accords des plus subtiles, souvent doublées d'un petit supplément d'âme, et faisant montre d'une technicité instrumentale d'une confondante maestria, ce nouvel élan se savoure néanmoins à chaque fois davantage au fil des écoutes. Bref, une neuvième symphonie éclectique, empreinte de délicatesse et d'une rare intensité émotionnelle...


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