Après des débuts prometteurs chez
Hammerheart, les deathsters de BRT avaient effectué un long chemin chez Earache qui leur avait permis de s’imposer parmi les groupes de Death
Metal les plus importants de la planète, avec notamment le surpuissant
Altered Genesis. Les norvégiens avaient ensuite tenté leur chance sur le plus modeste label américain Sevared Records spécialisé brutal Death, avant de re-signer de nouveau chez une grosse usine, en l’occurrence Candlelight pour laquelle ils proposent
Union of Flesh and Machine (2016).
Pour ne rien vous cacher, la première impression visuelle n’est pas très enthousiasmante, cette vision de zombies / cyborgs armés jusqu’au dent et pataugeant sur des restes humains semble justement provenir d’un combo lambda brutal / tech fast food de chez Sevared Records. Même si l’image semble coller au concept, elle fait pâle figure à côté du trône majestueux de l’album éponyme. Tout cela serait anecdotique si la musique ne prenait pas le même chemin qualitatif que l’imagerie…
Revocation of Humankind laisse pourtant présager un missile de Death
Metal avec toutes les caractéristiques de
Blood Red Throne : rythmiques pesantes et agressives, chant menaçant, et batterie surpuissante alternant mid tempo et accélérations, on note d’ailleurs ici le retour aux baguettes de Freddy Bolso, absent depuis 2002 et qui avait tenu la place sur le premier album.
C’est du BRT pur jus, mais ce début de galette ne décolle pas. Les hurlements de Yngve « Bolt » ne paraissent pas si hystériques que sur l’album éponyme, les rythmiques semblent se répéter, les accélérations plutôt convenues, surtout sur un Proselyte
Virus qui traîne en longueur notamment.
Peut être conscient de la nécessité de renouveler un peu sa musique lorsqu’on ne possède plus la rage et l’impact, Dod a laissé Yvan Gujic composer quelques titres, dont un Patriotic
Hatred sonnant étonnamment (trop ?) moderne, avec quelques sonorités dissonantes : mi figue mi raisin. Même au niveau de la production, on est dans quelques chose de plus classique que le précédent qui pétait du feu de Dieu.
Homicidal Ecstasy est un peu plus enlevé et redonne un peu de souffle à l’album. Sur la lancée Martyrised (titre de Gajic également) envoie des rythmiques assassines, des mosh part à se dévisser la tête et de nouveau quelques notes dissonantes, bien plus réussies cette fois ci.
Union of Flesh and Machine arrive à proposer de très bonnes choses par moment, mais seulement par moment, contrairement au disque éponyme qui était un putain de pavé en titane homogène du début à la fin.
Parmi les moments notables, le violent
Legacy of
Greed est appréciable et devrait faire des ravages en live,
Leather Rebel la reprise de
Judas Priest est également assez réussie dans son genre, j’aime la démarche de prendre un morceau d’un style totalement différent et de l’adapter à sa sauce. Le reste n’est pas mauvais mais ne va guère au delà du minimum syndical, à l’image de Exposed Mutilalion dont le début rappelle vaguement le terrible Unleashing
Hell qui ouvre l’album
Affiliated with the Suffering.
Union of Flesh and Machine présente donc un
Blood Red Throne de moyenne facture, qui sait se montrer redoutable par intermittence, mais qui souffre de la comparaison avec son terrible prédécesseur. Comme on dirait dans un livret scolaire : possède des compétences mais doit les exploiter davantage, a tendance a se reposer sur ses acquis.
BG
Comme toi je suis un peu déçu par ce nouvel opus que j'espérais dans la lignée de son terrible prédécesseur ! Sans qu'il soit mauvais (ça reste écoutable tout de même), l'album est pas fou (la pochette non plus... pas terrible)... Il ressortira pas autant que son prédécesseur...
M'enfin il y a quand même quelques bons titres dans cet opus, placés dans la première partie d'ailleurs (la seconde est plus bancale...).
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