Blood Red Throne, c’est avant tout l’assurance d’un album tous les deux ans, puisque depuis son premier full-lenght
Monument of Death paru en 2001 chez
Hammerheart Records, le quintet norvégien s’attache à livrer un nouveau disque chaque année impaire, 2011 n’échappant pas à la règle avec ce sixième album doucement baptisé
Brutalitarian Regime. Poutant, ces deux dernières années ont été riches en changements, puisque non seulement le groupe rompt son association emblématique avec Earache Records, mais perd aussi son guitariste fondateur
Tchort (Ex-
Emperor,
Green Carnation), Dod et notre redoutable Erlend Caspersen restant désormais les deux seuls membres d’origine.
Si ces remaniements, ajoutés aux albums
Come Death et
Souls of Damnation tout de même en retrait après un
Altered Genesis d’anthologie, n’étaient pas forcement de bonne augure,
Blood Red Throne ne se démonte pas d’un poil et signe avec l’écurie Sevared Records spécialisée en brutaldeath, ayant récemment récupéré sous son aile les brutes suédoises de
Deranged et d’
Insision. Le label annonce d’ailleurs le disque le plus brutal des norvégiens, assorti de leur premier logo figurant dans le livret de
Monument of Death, encore une joie inconnue des downloaders de l’extrême.
Le surcroît de brutalité décrit par Sevared reste toutefois assez relatif.
Blood Red Throne n’a en effet pas spécialement accéléré la cadence, ni pour autant radicalisé son deathmetal du tout au tout. Les deux premiers morceaux, l’éponyme et Graveworld, sont d’ailleurs assez typiques du quintet, bâtis autour de rythmiques rentre-dedans, à coups de doubles pédales et de riffs tranchants, le tout non dénué du groove et de cette saveur old school toujours aussi présents. Quelques morceaux sont en revanche davantage tapageurs, à l’image des intraitables
Eternal Decay et du génial Parnassian Cacoepy, lâchant quelques blast-beats si bien contrecarrés par des passages en middle tempo sur une double pédale meurtrière, et assortis de quelques accélérations tout aussi fracassantes.
Connaissant le feeling et les prouesses techniques d’Erlend Caspersen à la basse, on peut toutefois s’étonner de sa présence un peu plus discrète cette fois-ci, bien que dans l’ombre il assure tout aussi efficacement et nous lâche quelques pointes toujours aussi désarmantes (Proliferated Unto Hemophobia). L’homme brille en revanche sur le superbe Trapped Terrified
Dead, certainement l’un des titres les plus ambitieux et les plus réussis de l’album, ce genre de morceau où tous les ingrédients sont réunis pour tirer impeccablement l’ensemble vers le haut.
Pour son sixième album,
Blood Red Throne ne change donc pas ses propres règles, mais revient avec un enregistrement globalement plus rageur et sans concession, sur lequel le growler Vald trouve plus précisément ses marques. Délicat d’affirmer clairement si
Brutalitarian Regime se place au dessus de ses deux prédécesseurs, mais en tout cas impossible de nier la bonne performance du quintet en cette année 2011, qui rassure donc après une période de bouleversements, tout comme son homologue
Deranged. On notera enfin la bonne reprise du mythique morceau
Twisted Truth, clin d’oeil à
Pestilence après le bel hommage adressé à
Gorguts sur l’avant dernier album.
Fabien.
Fabien.
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