Imperturbable, Død voit défiler les musiciens sans changer un iota de sa ligne de conduite et sans que cela ne nuise à la qualité de la musique de BRT, et ce même quand le légendaire
Tchort jète l’éponge. Une fois de plus le voilà forcé de procéder à quelques ajustements, Ybgve Christiansen reprenant le poste de chanteur laissé vacant par Vald. Le bassiste Erlend Caspersen ayant également mis les voiles au profit du tout jeune Ole Bent Madsen, il est désormais le seul membre originel de la formation.
La signature chez le label outre atlantique Sevared Records et l’utilisation à nouveau de leur ancien logo n’avaient pas non plus bousculé les habitudes,
Brutalitarian Regime (2011) proposant encore ce Death
Metal costaud et sans fioritures, et ce septième album éponyme (2013) suit le même chemin.
Soulseller nous replonge rapidement dans l’univers surpuissant de
Blood Red Throne avec des riffs imparables « old school mais pas trop », alliés à une production herculéenne. Un élément détonne en revanche, il s’agit du chant de Yngve « Bolt » Christiansen : en plus d’un guttural redoutable rappelant celui de Bo Summer, il est capable de pousser quelques hurlements stridents impressionnants, un peu comme ceux de Peter Tägtgren. Un sacré frontman qui avait impressionné beaucoup de monde lors de son passage au Hellfest
2012.
Bien que Caspersen se soit fait la malle, la basse reste plutôt en avant (notamment sur Exoneration Manifesto), ce qui est un avantage pour l’effet bulldozer dont est coutumier le groupe. Les mid tempos occupent toujours une part importante sur l’album, mais à l’image de l’épidermique
Eternal Decay sur le disque précédent,
Blood Red Throne a tendance à accélérer le tempo plus fréquemment. Dödens Makt propose ainsi un Death / Thrash boosté aux stéroïdes, l’impression d’un découpage de grosse tranche de barbaque, mais au scalpel et au millimètre messieurs dames !
In Hell I Roam lui, fait carrément dans le déluge de blast beat alterné avec la double pédale permanente, un titre d’une lourdeur phénoménale, qui rappelle la période Room Service de
Panzerchrist.
Hymn of the Asylum navigue dans des eaux technico-bourrines à la
Iniquity tout en conservant l’essence BRT, alors que
Primitive Killing
Machine et son côté catchy façon
Dying Fetus /
Misery Index semble taillé pour la scène. Clin d’œil amusant : le riff principal de Deatholation rappelle furieusement
Stench of
Paradise Burning de
Disincarnate. Torturewhore quand à lui est plus typiquement BRT si je puis dire : pile dans la lignée des titres de la période
Affiliated with the Suffering et agrémenté d’un solo harmonique de bon aloi. Dans tous les cas, le côté compact et homogène de ce disque éponyme impressionne.
Les norvégiens ont quand même gardé leur pièce maîtresse pour la fin, March of the
Dying est certainement l’une de leurs meilleures compositions, rivalisant même avec les tueries de
Altered Genesis : un véritable hymne à la puissance avec un refrain imparable et écrasant.
Finalement vu la qualité de ce
Blood Red Throne, il n’est peut-être pas si prétentieux de prétendre au trône sanglant du Death
Metal comme peut le laisser entendre la pochette (elle aussi très réussie), d’autant que BRT a encore gagné en intensité par rapport à
Brutalitarian Regime
En fait je pourrais laisser Daniel « Død » Olaisen chroniquer lui même ce disque : « This is our 7th album and there are no surprises. Heavy, brutal and groovy Death
Metal at is finest ! »
Voilà tout est dit, alors dégagez le passage si vous ne voulez pas finir sous les chenilles du panzer norvégien.
BG
Bolt n'a jamais joué dans un groupe appelé Goddamn, tu dois confondre.
Il y a bien le God Damn français avec qui on avait partagé une date il y a quelques années avec mon ancien groupe, mais aucun chanteur de BRT n'y officiait, ni n'y a officié depuis à ma connaissance...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire