Totem

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15/20
Nom du groupe Soulfly
Nom de l'album Totem
Type Album
Date de parution 05 Août 2022
Labels Nuclear Blast
Style MusicalNeo Thrash
Membres possèdant cet album57

Tracklist

1.
 Superstition
 03:13
2.
 Scouring the Vile
 02:51
3.
 Filth Upon Filth
 02:53
4.
 Rot in Pain
 02:47
5.
 The Damage Done
 03:57
6.
 Totem
 05:31
7.
 Ancestors
 03:09
8.
 Ecstasy of Gold
 03:36
9.
 Soulfly XII
 02:33
10.
 Spirit Animal
 09:35

Durée totale : 40:05

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Soulfly


Chronique @ Groaw

02 Septembre 2022

Sieur Cavalera ou le retour aux premières jeunesses

Voilà maintenant un quart de siècle que Soulfly, grand adulte de la scène neo thrash est venu au monde. C’est aussi un an avant qu’un grand bonhomme du nom de Max Cavalera à la fois chanteur et guitare quitte Sepultura après divers altercations et désaccords entre les autres membres du groupe. Toute cette histoire semble avoir eu lieu hier et pourtant, plusieurs décennies se sont écoulées avec leur âge d’or mais aussi leur descente en enfer. Si depuis le départ du musicien, la formation de thrash metal brésilienne est depuis Machine Messiah dans une forme olympienne, sans doute même dans ses meilleures dispositions depuis sa création, la vérité est tout autre pour notre trio.

Alternant le bon (éponyme, Prophecy, Dark Ages), le décrié (Primitive), l’oubliable (Arkangel, 3) et la médiocrité (Savages), la discographie des Brésiliens, au-delà de son déséquilibre criant, est surtout une rengaine éternelle, une absence quasi-totale de diversité, une musique qui est jouée principalement pour son efficacité que pour son originalité. Pourtant, il suffit d’aller voir à la porte d’à côté avec le dernier Killer Be Killed pour constater que Max peut produire une atmosphère plus mélodique, plus émotive également.
Ritual, dernier opus en date était déjà une première ébauche d’un groupe qui s’est partiellement retrouvé, mêlant avec dextérité l’enfant abandonné (comprenez Sepultura) à la nostalgie ainsi que la hargne des premières esquisses. Totem, douzième disque de la formation aura donc l’épineuse et l’ingrate tâche de faire aussi bien voire mieux que son grand frère.

Sur cette nouvelle toile, les liens familiaux sont toujours à l’honneur. Avec le fils Cavalera Zyon aux commandes des percussions, c’est un petit nouveau qui fait son apparition à la guitare. Remercié puis évincé de la formation pour « raisons personnelles » qui s’apparentent à des différends avec Max, c’est Arthur Zick qui a notamment travaillé comme co-producteur sur Psychosis de Cavalera Conspiracy qui reprend ici le flambeau. Notre artiste ne vient pas seul puisqu’il sera accompagné de Chris Ulsh (Mammoth Grinder, Power Trip) sur la piste finale Spirit Animal ainsi que de John Powers (Eternal Champion).

Au niveau de la recette, Totem est un produit 100% Soulfly : direct, percutant et d’une vigoureuse intensité. Ce qui frappe dans un premier temps, c’est cette production très imposante, grasse qui diffère assurément de son prédécesseur qui était parfois un peu trop lisse. L’aspect tribal n’a pas du tout fait ses adieux, en témoignent les percussions lors de l’introduction du titre d’ouverture Superstition.
Alors qu'un souffle mystérieux et intrigant émane de ces sonorités, nous rentrons à peine quelques secondes plus tard dans un riffing acéré, prompt et infatigable. Dès les premiers instants, le groupe est pied au plancher et nous envoie un soli de guitare qui rappelle le bon vieux heavy metal/thrash des années 80, un esprit old-school surprenant mais plaisant. Même dans la prestation vocale, on retrouve la hargne et la furie de Max comme elle l’était vingt ans plus tôt.

On retrouve aussi Soulfly sur des terrains bien moins habituels, plus féroces comme dans l’étourdissant Scouring The Vile. Avec la participation de John Tardy d’Obituary, l’association des deux vocalistes fait mouche : d’une méchanceté et d’une animosité totale, notre invité fait tout de suite la différence avec son chant gueulé typé death qui apporte un peu plus de fraîcheur et d’ingéniosité. Bien que le titre soit assez court en n’atteignant pas les trois minutes, on sent un groupe un peu plus technique qu’à l’accoutumé en atteste ce nouveau solo Slayerien qui vient accentuer la baffe déjà reçue.

Une nouvelle fois, Max et sa troupe nous fusillent de mélodies infaillibles et énergiques. Même si l’on trouve sans doute plus de diversité que sur les précédents travaux des Brésiliens, bien aidés par les nombreux solos présents sur les dix titres, une certaine redondance se fait pourtant ressentir. Peu aidés par des durées qui tournent généralement aux alentours des trois minutes, c’est principalement les schémas qui ne varient guère, un couplet-refrain-couplet-refrain avec un solo au milieu de ce petit monde. Dans le tas, certains solis seront tout de même enivrants comme celui sur The Damage Done ou sur Ancestors dont l’influence hardcore est fortement soulignée.

Le trio nous accordera un peu de répit avec l’habituel morceau instrumental douzième du nom, bien plus lumineux et mélodique. Relativement courte, elle offre une bulle plus rêveuse et songeuse avant l’impressionnant final Spirit Animal. Chanson la plus longue jamais composée par Monsieur Cavalera avec ses presque dix minutes, le titre se divise en deux parties distinctes : une première très classique où l’on retrouve le neo thrash chéri du groupe, sans réels bouleversements mais toujours d’une efficience saisissante et une seconde beaucoup plus expérimentale. On y retrouve les racines culturelles de Max le tout sous la présence de cuivres ou encore de chants vocodés. Le résultat est très déconcertant mais loin d’être inintéressant ou contrariant.

Les transformations sont assez minimes sur ce douzième album de Soulfly mais on est plutôt ravis que nos Brésiliens arrivent à nous faire vibrer à nouveau avec un son nostalgique et étouffant hommage aux premières esquisses du groupe et plus généralement de Max Cavalera. Si une grande partie des fans ne s’attendaient sûrement à rien de ce nouveau méfait, ils risqueront néanmoins d’être surpris par mOments notamment par une fin plus aventureuse. Le trio semble dans tous les cas avoir trouvé leur rythme de croisière et il ne leur manque plus que cette petite étincelle de folie pour franchir un dernier cap, celui de l’impérissable et du marquant.

6 Commentaires

9 J'aime

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Groaw - 07 Septembre 2022:

A coup sûr, tu dois écouter Dark Ages qui est sincèrement le meilleur disque de la discographie de Soulfly (quoique Totem s'en approche quand même bien). Après, l'éponyme a son petit vent de fraicheur que je ne trouve pas inintéressant. Le reste, j'admets connaître un peu mons :/

Merci pour ton com' ainsi qu'à Goneo

Goneo - 07 Septembre 2022:

Dark Ages est très bon, j'aime bien Omens aussi. Après sur tu aimes ce Totem et Ritual, tu aimeras les albums depuis Enslaved en 2012. C'est , je trouve à partir de là, qu'ils ont pris un virage un plus thrash death et on mit de côté leur facette neo thrash tribal.

En faite je dirais que du 1er album à Prophecy, on a la période post Roots, un soulfly très tribal groove avec beaucoup d'invités. Puis de Dark Ages à Omen , le côté Neo Jumpy, disparait, c'est plus sombre mais toujours avec l'aspect Tribal.

Puis depuis Enslaved, Soulfly c'est durci, intégrant des aspects death metal, sonnant moins moderne. Mais je trouve pas qui est de véritable raté dans leur discographie. En tout cas ce Totem, me donne envi de refaire leur skeud sérieusement.

Baal666 - 08 Septembre 2022:

A écouter, Dark Ages,Prophecy,Conquer 

fufupue - 01 Novembre 2022:

Verdict avec le recul: un très bon album que je ré-écoute avec plaisir. L'album passe assez vite car si l'on enlève le dernier titre c'est 30 minutes BAM! du coup comme tu le signales, malgré que les morceaux soient composés de manière assez similaire, ça passe très bien. A propos du morceau "Rot in pain", j'ai l'impression d'avoir déjà entendu l'intro avec clavier autre part ... et sur ce même morceau la partie àpt de 2.10 fait très SYL. J'ai noté les albums que tout le monde conseille et les choperai à l'occasion.

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