Nouvel album du quartet américain sorti aujourd’hui, «
Omen » se devait de reconquérir une partie des fans déçus par le très bon (ce n’est que mon avis) «
Conquer » qui incluait un bel hommage à
Black Sabbath avec « Touching
The Void » (certainement le meilleur titre de «
Conquer »). Je me devais de chroniquer le tout nouveau
Soulfly, groupe que j’affectionne particulièrement…
Ca commence vraiment fort avec «
Bloodbath &
Beyond », perché sur un rythme déchainé, avec un raz-de- marée des 6-cordes de Max Cavalera (vous savez ! le leader du groupe de death thrash
Cavalera Conspiracy) et
Marc Rizzo (son pote officiant dans le même groupe de dinguos) qui nous mettent pleins les oreilles pendant que Joe Nunez officie à la batterie, martyrisant tambours, doubles-pédales et timbales. Le chant de Max est resté tel quel : un cri animal, sauvage, un homme déchainé, presque une bête ! Un petit pont musical intervient au m
Oment propice… les grattes et la basse ne se laissent pas impressionner pour autant. Premier single du disque, «
Rise of the Fallen » en collaboration avec Greg Puciato du groupe de mathcore
The Dillinger Escape Plan. La cadence est toujours aussi brutale, voire folle lorsque Greg chante avec sa voix aigue ! les guitares diffusent leurs ondes assassines sur le tempo capricieux d’un titre assez fou-fou (je vous rappelle que le leader de
The Dillinger Escape Plan partage la vedette avec Max, et TDEP est un groupe, disons atypique…) Le flot des cymbales rivalisent avec les riffs au vitriol de la gratte de Marc. Une chanson qui vous fiche un foutue baffe dans la figure, croyez-moi ! Et en terme de baffes musicales, je m’y connaît ! L’interlude axé musique orientale laisse place à un solo de Marc accompagné de l’exhortation sauvage de Max et son chant rauque en duo avec le chant criard de Greg Puciato… Cela donne un paradoxe assez trippant… sacré morceau en tout cas !
Chanson consacré au tueur en série surnommé « Le cannibale du Milwaukee » ayant avoué avoir tué dix-sept jeunes hommes entre 1978 et 1991, «
Jeffrey Dahmer » est un morceau relatant le parcours meurtriers de ce psychopathe, surnommé « Mister Cannibale » par Max Cavalera dans ce titre, le rythme est soutenu et les chants de Max sont plus néo-thrash qu’a l’habitude. Les riffs des grattes sont froids et la batterie est glaciale tant son tempo est machinal… Une façon de nous faire entrer dans la tête du tueur de sang-froid que fut et restera
Jeffrey Dahmer ? Peut-être mais on ressort déçu de ce morceau trop convenu à mon goût. « Mega-
Doom » débute avec un sample et un riff puissant… les cymbales remuent et PAF ! Max nous étourdis avec sa gouaille monstrueuse sur une composition tout en alternance : violence puis douceur puis violence. Joe, Marc, Bobby et Max lui-même se lâchent pour une composition de folie ; le solo de Marc est assez réussi et les fûts et percus du batteur en prennent plein la tronche… c’est lourd, dur, robuste et ça envoie du bois ! Un titre que je mets direct dans mes favoris de l’album ! «
Off With Their heads » démarre fort avec la combo’ Max/Marc/Joe/Booby, c’est un morceau dynamique, plein d’entrain avec ses ponts musicaux éffrontés et les vocaux tranchants d’un Max, qui pourtant a gardé le même grain de voix depuis «
Dark Ages ». L’interlude se veut intransigeante et elle arrive à l’être même si ici et là resortent des similarités avec le précédent album (vitesse, vocaux cadencé sur la batterie et des solos à presque tous les titres) ce n’est pas le meilleur titre de l’album mais il reste tout de même attrayant…
Pour finir, parlons de trois morceaux qui en jettent ! D’abord, « The Great
Depression », ouvert par des riffs violents et des vocaux agressifs… l’animal est lâché au milieu d’une composition plus technique qu’il n’y parait ! Marc gratouille sa guitare, Bob’ lâche sereinement sa ligne de basse dans ce joyeux chaos de sonorités alors que Joe Nunez tabasse ses tambours et piétinent méchamment ses double-pédales pour guider Max vers le summum de la barbarie (marque de fabrique de
Soulfly)
Comme toujours, on a le droit à un solo de guitare sympa sans être transcendant… Accalmie temporelle avant que le chanteur ne reparte dans un combat à mains nues avec la composition des plus inspirées, les riffs s’envolent quelques fois et la mesure de la batterie est des plus cinglantes par sa puissance et sa lourdeur. Introduite par des riffs mordants et le glas froid des percussions, «
Kingdom » est un bijou où les musiciens prennent l’ascendant sur l’interprète, la gratte de Max finit par le dominer sur un titre manquant, malheureusement, d’originalité au niveau des textes et du tempo. La cadence des baguettes de Joe sur le cuir des tambours et le cuivre des cymbales reste le même que dans les morceaux cités plus haut. Heureusement que le jeu de six-cordes dynamite le tout sinon on s’ennuierait bien vite… la voix de Max reste la même et n’as pas changée d’un iota depuis «
Conquer », un peu de variété niveau chant ne ferait pas de mal au chanteur de
Phoenix, Arizona. «
Vulture Culture » est offensant, agressif, vitrioleur et ombrageux grâce à un chant débridé, une compo emportée, diligente constituée d’une basse réservée mais d’un duo de guitares vindicatifs et d’une batterie tentaculaire, frappant ci et cognant là avec tout ses composants ! Une vague de napalm métallistique nous incendie la cervelle et la voix de Max moins bruts nous guide au travers de ce bouillant mélange de guitares et de percussions… On entend à peine le sol tant la production est articulée autour de la batterie… la chanson se termine sur un riff doux et mystique qui s’éloigne… peu à peu.
Un nouvel album plaisant et qu’on réécoutera lorsqu’on sera en manque de sensations fortes. On regrettera que peu de titres bénéficient de compositions totalement différentes à celles de «
Conquer ». En même temps,
Soulfly fait du
Soulfly donc ça frappe dur et ça gueule fort… Ce «
Omen » est avant tout pour les fans absolus et ceux qui ne connaissent pas
Soulfly…
Bj
Deuxième album du groupe que je me suis procuré après Archangel, sans avoir écouté un seul morceau (il était en occaz) et je n'ai pas été déçu! J'avais écouté un peu ce que faisait le groupe surtout au début, et le côté tribal, quoi qu'original, ne m'avait pas du tout convaincu. Du coup, je n'ai pu être que séduit par ce Omen qui synthétise bien la violence, la rage et la sauvagerie du groupe comme tu le décris bien. Album qui tourne relativement régulièrement dans la chaine au contraire d'Archangel.
Qqn a écrit en commentaire de sa mauvaise note (11) : "L'album le plus mauvais de Soulfly". Ça fait drôle de lire ça...
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