Cela se passait en 2013, si ma mémoire de vieux fou ne me fait pas défaut. En cette époque reculée, un évènement incroyable arriva, qui depuis ne s'est pas reproduit. Je vous livre ce témoignage tel quel, entre quelques guillemets :
"Lorsqu'on a posé le nouvel album de
Soulfly sur mon bureau, ou plutôt qu'il m'a atterri en plein dans mes rayban, j'ai rétorqué à l'importun : "Tu te fous pas de ma gueule ?! Il est déjà sorti le mois dernier, c'était une grosse merde !". Et le stagiaire de me répondre : "Mais nan, c'est le nouveau, "
Savages", pas la grosse merde qui est sortie l'an dernier !"
Oui, effectivement, en regardant de plus près, l'hideuse pochette représentant un crane édenté en gros plan - on appréciera la prise de risque et l'originalité - n'est pas la pochette d'"
Enslaved", précédent forfait du groupe digne de n'importe quel groupe de thrash polonais bas du front. Les pochettes de
Soulfly étant toutes plus immondes les unes que les autres depuis des années, on recommandera à Max Cavalera d'envoyer son directeur artistique remonter le fleuve Amazone en zodiac. Je ne peux que réprimer une moue de scepticisme trahie par une remontée de bile, en repensant aux derniers albums du groupe à Max la menace, bourrins et plats comme l'électro encéphalogramme de notre premier ministre.
Je mets donc le cd dans le lecteur, et entreprends de me couper les ongles des doigts de pied, qui ont tendance à partir en couille, et doivent donc être parfaitement coupés et limés.
On reconnait dès l'intro Indus-Tribale de
Bloodshed la patte et le son Copyright Maxou, un morceau mid tempo bien groove avec des relents de
Sepultura, copyright
Andreas Kisser. Bon, ne nous emballons pas, Max Cavalera est encore capable de pondre un bon morceau de temps en temps.
Canibal Holaucaust poursuit dans une veine très bourrine, mais finalement tout à fait écoutable. Je me rends compte que j'ai légèrement headbangué sans le vouloir, et ma pédicure en a souffert quelque peu.
Fallen et Ayatollah of Rock'nRolla -qu'on appréciera avec un thé à la menthe- se révèlent eux aussi bons dans le registre Lourd et Groovy, et je pose mon coupe-ongles : je n'ai pas eu envie de sauter la fin d'un morceau pour zapper au suivant. Il y a des bons riffs ! On a envie d'écouter la suite ! Le reste de l'album est du même acabit, mmmph... plaisant, du bon gros metal efficace.
Ça s'écoute en entier, et force est d'admettre que Max Cavalera s'est remis à avoir de, la... du... de l'inspiration. Il l'avait perdue depuis
Dark Ages, en 2004, au moins.
Comment ?! pourquoi ? Regardons le bouquelet (booklet, oui, je sais), et qui voit-on là ? Le petit jeune tout maigre ? Oui, oui, Zyon Cavalera, le fiston de Maxou, qui est derrière les fûts. Voilà la raison ! D'ailleurs, en concert, Max n'expédie plus ses morceaux par dessus la jambe, ne part plus comme un voleur la moitié du set backstage pour régler les roues des flight cases ! Le fiston martèle les fûts de belle manière, rien de fantastique, entendons-nous, mais il remplit parfaitement son office et se permet même quelques breaks qui font tendre l'oreille.
Résumons ainsi :
Soulfly est redevenu un groupe, et Max Cavalera semble avoir retrouvé la voie du metal, comme il l'avait commencée : en famille. Sur ce, je vais aller atomiser deux ou trois démos de Black
Metal pourri du fond des fjords, parce que c'est pas tout ça, mais j'ai pas pu passer mes nerfs sur quelqu'un.
Voilà l'insouciance qui me portait quand j'ai écrit ce qui était ma première véritable chronique d'album. Le premier essai de chronique était pour le morceau qu'avait enregistré mon meilleur ami guitariste/bassiste/chanteur, dans le but de lui donner un avis franc et sans concession. Le personnage de Jean Edern
Desecrator était né.
Soulfly, depuis est un peu retombé dans ses travers, Max Cavalera pondant des morceaux avec la régularité d'une horde de poules des pays de l'Est.
Ce
Savages est non seulement un très bon album, mais aussi un des seuls depuis plus de dix ans à ne pas lasser avant même d'avoir lancé le bouton Play pour la première fois.
Quatre ans plus tard, il s'écoute toujours aussi bien. Bons riffs, bons morceaux, pas de remplissage, et même
Marc Rizzo avait pris le temps de faire des bons solos au lieu de faire des harmoniques toutes les 5 secondes. Je l'ai même réécouté en entier aujourd'hui, sans songer une seconde à l'arrêter.
Oh la la ! Je spotifye, tout en faisant autre chose... La zik passe... non, c'est toujours Savages qui passe... et je ne me suis toujours pas ennuyé... La zik me soutient, pourtant je lis les dernières crasses de Gérard Collomb (vous savez, le sinistre de l'intérieur du grand côlon...), c'est qu'elle doit "fonctionner", alors...
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