Les habituelles deux années d’attente sont enfin à terme, le
Nile édition 2009 est arrivé. Le sublime
In Their Darkened Shrines m’avait fait découvrir ce groupe désormais culte qui a su retourner la scène death metal de fond en comble. Puis je suis tombé littéralement amoureux d’
Annihilation of the Wicked, pure merveille sonore, perle rare dont on se lasse jamais et dont on découvre de nouvelles appréciations à chaque écoute.
Ithyphallic était revenu à un style un peu plus sec, avec un son des plus extraordinaires mais quelques titres peu convaincants, faisant taches dans un album pourtant au demeurant excellent. Voici donc la nouvelle occasion pour
Nile de sortir un album qui restera dans les annales, basé cette fois-ci sur
Akhenaton, méprisé par les Dieux Antiques.
Une pochette des plus sobres, réalisée par Michal "Xaay" Loranc (qui avait déjà collaboré avec
Karl Sanders sur son second album solo), sympathique mais pas extraordinaire, plus proche d’une affiche pour une expo de musée que d’un véritable travail graphique. La simplicité serait-il devenu le mot d’ordre pour ce sixième album ? Et bien oui, en quelque sorte… Je m’explique.
Those Whom the Gods Detest est un bon album, technique et bien brutal, un album comme on les aime. Mais il existe des groupes qui nous pondent des albums avec ce petit quelque chose en moins, une chose sans nom qui fait que cet album n’est plus magique. Lorsqu’on est déçu d’un disque, c’est souvent parce qu’on est fan du groupe, parce qu’on en attend quelque chose, une touche, une étincelle qui continue à raviver la flamme fanatique. Je ne peux pas parler de régression envers
Nile, les papas ayant déjà fait leurs preuves en matière de dextérité et d’originalité, il suffit d’écouter
In Their Darkened Shrines et
Annihilation of the Wicked pour se le rappeler. Ces deux albums prouvent la puissance du groupe et son inventivité à se recycler tout en conservant le même style et la même touche afin de ne pas tomber dans la routine. En 2007,
Ithyphallic avait été jugé inférieur pour beaucoup ; peut-être oui, mais il regorgeait de titres indéniablement incroyables ("As He Creates, So He Destroys", "Papyrus…", "The Essential Salts") qui en faisait une palette de brutalité des plus délectables et, pour moi, un excellent album à ranger parmi les meilleurs que les Amerloques aient composé.
Ici, pas grand changement au niveau de la durée, des structures et du type de riffs :
Nile fait du
Nile et le fait correctement, bien dans la norme, sans faux-pli. Rien d’osé ? Dommage, je m’attendais à une chanson clouante, un énième chef-d’œuvre musical, une œuvre d’art purement Nilienne. Les dix pistes ne me scieront pas plus qu’une cuillère sur une planche de bois. J’écoute, réécoute, attendant de découvrir LA perle rare du disque, jusqu’à ce qu’enfin émergent quelques morceaux qui tirent en effet leur épingle du jeu, les évidents "Permitting The Noble
Dead To
Descend To The Underworld", "Iskander D'hul Karnon" (terriblement sublime, voir plus bas) et "
Those Whom the Gods Detest", ce dernier possédant un refrain vraiment mélodique quelque peu surprenant car inhabituel pour le groupe. Voilà quelque chose qui m’aurait étonné, tiens !, que les Américains proposent une tournure plus mélodique, plus glauque aussi, à l’ensemble de la galette, cela aurait varié le style et soumis une nouvelle facette du groupe (quand je dis mélodique, n’ayez pas peur, ils ne se sont pas mis à faire du metalcore non plus).
J’ai surtout retenu de cet album quelques points aussi discrets qu’intéressants : le chant scandé est plus présent, les voix de Sanders et Toler-Wade étant comme à l’ordinaire bien réparties. Par ailleurs, ce chant arabe sur-mixé sur "Kafir!" est assez étonnant et plutôt osé (placer une voix extérieure sur un morceau est assez nouveau pour la formation) mais est hélas gâchée par une juxtaposition mal fichue sur la musique déjà présente. Tiens, parlons-en de cette fameuse première chanson : le riff principal est sidérant de similitude avec celui de "Eat Of
The Dead" du précédent album – vous jugerez par vous-même… Même chose d’ailleurs sur le tout premier riff de "Iskander D'hul Karnon", très proche de la structure riff mélo en allers-retours/triolets de "
Annihilation of the Wicked", ce qui n’empêche pas le morceau d’être le meilleur de l’album et un véritable titre-phare dans la discographie. Panne d’inspiration ou fainéantise musicale ? Dans tous les cas, la pilule passe un peu mal quand même.
Pour le reste, que l’on se rassure : c’est du classique, donc du bon. La bande à Sanders continue de foutre le bordel à travers des soli rapides, précis, une influence égyptienne qui ne faiblit pas et un rythme de plus en plus soutenu. Si la brutalité d’
Annihilation of the Wicked manque à l’appel, on ne peut néanmoins pas s’endormir sur une telle palette de détonation, épaulée par un
George Kollias au meilleur de sa forme. Avec de nouveaux types de riffs aux influences plus récentes, pendant l’écoute approfondie de "
Those Whom the Gods Detest" et "Kem Khefa Kheshef", on découvre une nouvelle facette de
Nile à peine effleurée. Encore une fois : dommage.
En somme, ce sixième opus sent le réchauffé, presque bâclé et sans surprise, comme une compilation des titres inutilisés pour Ityphallic (chose dont j’en suis quasiment certain, le projet solo de
Karl Sanders en étant de même). Ceci dit,
Those Whom the Gods Detest n’est pas un album à jeter à la poubelle, ni à blâmer et encore moins à haïr ; il n’est simplement qu’un album passable dans une discographie pourtant bien variée. Rentrant dans le moule d’un son pré-établi,
Nile se repose donc sur ses acquis et c’est bien dommage. Allez ne me jetez pas la pierre, il reste quand même un excellent album pour autant !
Du très bon Nile ! Je me rappelle que c'etais mon tout premier album du groupe, avec des pièces maitresse comme les morceaux Kafir!(excellent en concert), Permitting The Noble Dead, Those Whom The Gods Detest, et le morceau final Iskander Dhuk Kharnon me rappelant le dernier et magistral titre de Annihilation Of The Wicked, Von Unaussprechlichen Kulten...
J ai beaucoup aimé cet album à sa sortie. Vu en concert pour la tournée éponyme. 1 bel album bien qui m'a permis de découvrir le groupe.
Massif et parcouru d'influence orientale, Nile a apporté 1 souffle nouveau au style...
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