La fin des années 90 à été sûrement l'une des pires périodes de l'histoire du metal extrême. Le Néo et l'Indus sont en pleine concurrence, amassant en masse les jeunes fans pour se remplir les poches, pendant que le Death et (surtout) le Thrash sombrent peu à peu dans l'oubli ou sont tout simplement à bout de souffle et d'inspiration. Et pour couronner le tout, le prodigieux groupe
Suffocation, l'un des leaders de la scène extrême des 90s, quitte la scène après son dernier effort qu'est le superbe «
Despise the Sun », laissant le Death à l'agonie.
Mais entre 1998 et 2002, la scène Death et
Brutal Death va d'un coup renaître de ses cendres grâce à une nouvelle vague de groupes talentueux, dont
Hate Eternal,
Aborted,
Krisiun et bien sur
Nile, au côté de
Morbid Angel et
Immolation qui ont su survivre à la fin des 90s. Pour moi, s'il y en a un qui sort définitivement du lot, c'est bel et bien
Nile. Ce trio (à l'époque) s'était fait un petit nom avec son MCD «
Festivals of Atonement », la bande à
Karl Sanders possédait déjà une vitesse et une technique inouïes pour l'époque, mais c'est surtout grâce à leurs ambiances et leurs thèmes inspirés de l'Égypte ancienne qu'ils se feront connaître de tous. Aujourd'hui les albums de
Nile sont connus pour être longs, ultra techniques, dévastateurs au possible, les paroles sont inspirées de textes anciens et possèdent des morceaux durant entre 4 et 8 min en moyenne, et pouvant atteindre même les 11 min! Le premier album «
Amongst the Catacombs of Nephren-Ka », quant à lui, ne dure pas plus de 33 min pour des morceaux qui durent en moyenne de 2-3 minutes, presque 5 min pour la piste la plus longue, et ne possède pas encore la puissance titanesque des prochains albums.
L'album débute avec « Smashing the Antiu », morceau un peu classique pour
Nile, mais qui reste efficace, technique et très brutal, avec des vocaux très profonds et écrasants de Karl et sa bande. Le morceau suivant « Barra Edinazzu » démarre en flèche et ravage les oreilles de l'auditeur avant de planer (si on peu dire planer) pendant un court instant grâce à une ambiance qui rappelle
Morbid Angel grâce à un clavier, première petite claque dans la figure. Vient ensuite une petite pause « Kudurru Maqlu », avec une sorte de ''chant'' oriental très étrange, comme si la chanteuse était possédée ou folle, et qui nous fait penser à une incantation.
«
Serpent Headed
Mask » brise le silence avec une ambiance puissante et très entraînante mais le morceau est trop court pour qu'on puisse le savourer complètement, il aurait mérité d'être un peu plus long. Mais Karl va vite se rattraper avec le terrible «
Ramses Bringer of War », là on est carrément plongé en plein milieu d'un champ de bataille, ce qui colle parfaitement au titre (
Ramses porteur de la guerre), le trio nous charcute la tronche avec des solos déments. « Stones of
Sorrow » est la suite directe du précédent morceau mais en plus lourd et plus atmosphérique pour ensuite nous mener hors de la tempête avec l'hymne «
Die rache krieg lied der Assyriche». Mais nos oreilles fragiles ne sont pas à l'abri très longtemps, l'excellent « The Howling of the Jinn » nous replonge dans un ouragan de Blasts-Beats dévastateurs et de solos courts mais efficaces. Karl et sa bande se calment un peu avec «
Pestilence and
Iniquity », sûrement le morceau le moins puissant de l'album, assez dispensable.
On rentre maintenant dans le dernier acte avec le sombre et pesant « Opening of the Mouth », nous entraînant au plus profond des poussiéreuses cryptes d'Égypte. L'album se termine sur le très bon «
Beneath Eternal Oceans of
Sand », moins sombre que le précédent mais toujours aussi lourd et atmosphérique, Karl complète le tout avec des parties acoustiques très prenantes avant de terminer le morceau sur un dernier cri de rage.
«
Amongst the Catacombs of Nephren-Ka » est un superbe effort qui a bouleversé la scène Death en proposant autre chose que du Death bête et méchant, satanique ou gore, il est le berceau d'un renouveau dans la scène extrême.
Nile a su prendre les bases du
Brutal Death en les mélangeant à une aura orientale sans trahir le concept même du style, ce qui nous donne une musique plus originale, plus entraînante, plus technique, plus brutale, plus rapide, plus intelligente, plus riche et plus recherchée. Malgré tout ça, «
Amongst the Catacombs of Nephren-Ka » souffre d'un petit manque de puissance, dont la faute ne vient pas de la production, qui est bonne, mais de morceaux qui demandent à être plus construits. Imparfait, peut-être, mais terriblement attachant et jamais ennuyeux, les riffs techniques de Karl et le jeu de batterie de Pete vous feront passer un excellent moment si vous êtes un mordu de Death. Un petit classique.
Morceau(x) culte(s), marquant(s) ou à ne pas manquer:
Serpent Headed
Mask -
Ramses Bringer of War - Stones of
Sorrow - The Howling of the Jinn - Opening of the Mouth,
Beneath Eternal Oceans of
Sand.
15/20
Tout pareil. Ce titre ne m'avait pas marqué plus que ça et le nom de Nile ne signifiait rien pour moi.
Puis j'ai emprunté le CD à mon guitariste et ami d'enfance et ce fut la révélation...
L'originalité et la puissance de ...Nephren-Ka (hé hé...) n'est pas à démontrer mais ils n'en sont qu'aux balbutiements, loin d'atteindre la quintessence de In Their Darkened Shrines.
Sur ce premier disque les passages égyptiens sont simplement disséminés ça et là, alors que dès Black Seeds of Vengeance Karl Sanders et ses acolytes intégreront réellement ceux-ci à la musique avec le résultat qu'on connait.
Pour la petite histoire cette fameuse compile contenait aussi le titre Released When You'r Dead de Anata qui m'avait fait découvrir les suédois.
Pareil pour moi. En plus, le CD Infernal Dephts of Hatred était classé album du trimestre dans le fanzine. J'ai par contre accroché bien plus tard à Anata, lors de son bond chez Earache / Wicked World. Pourtant, les deux premiers albums sont souvent encensés, sans jamais pourtant avoir procuré un terrible effet dans mon pois-chiche...
Death friends are not dead.
Fabien.
Anata a contribué à ce renouveau Death de la fin des 90's, au niveau technicité c'était vraiment hallucinant pour des suédois.
Le death connaissait un second souffle des plus dévastateurs grâce à NILE, mais aussi avec HATE ETERNAL, KRISIUN pour ne citer qu'eux...
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