L'an 2000, l'aube du nouveau millénaire, mais aussi celui du renouveau du Death metal revenu à la charge depuis un an et des poussières. La fin de ce dernier siècle à été marqué par des Conquering the Throne (
Hate Eternal), Conquerors of
Armageddon (Krisium) et autres
Exterminate et The Inexorable (
Angelcorpse), laissant une marque indélébile dans l'histoire du metal extreme. Mais il serait honteux de ne pas citer
Nile qui a, lui aussi, contribué à la renaissance du Death
Metal avec son très bon «Amongst The
Catacombs of
Nephren-Ka», album hors du commun à l'époque, mais qui malgré ses grandes qualités, manquait d'un petit quelque chose en plus pour gouverner en maitre sur le trône du Death metal. Et ce 5 septembre,
Nile va prouver qu'il mérite sa place au panthéon des Dieux du
Metal extreme.
"
Black Seeds of Vengeance" est un véritable char d'assaut! En 2 ans,
Karl Sanders et sa bande ont fait un pas de géant en terme de compositions, gagnant aussi en puissance. La nouvelle recrue, l'incroyable Dallas Toler-Wade, s'est déjà bien adaptée au style du groupe comme s'il en faisait partie depuis toujours, possédant une technique de jeu à dégouter n'importe quel guitariste tout comme
Karl Sanders. Les vocaux se sont alourdis encore plus que sur «
Amongst the Catacombs of Nephren-Ka», rendant l'atmosphère encore plus étouffante et écrasante. La prod' est massive et impressionnante, et l'artwork est toujours aussi irréprochable et passionnante.
Nile a vraiment fait un incroyable boulot qui sent bon la passion.
On rentre en douceur dans l'univers de Black Seeds avec l'envoutante intro orientale «Invocation of The
Gate of Aat-
Ankh-es-en-Amenti». Et d'un coup, c'est la baffe! Une terrifiante tempête nous assomme en un fraction de seconde avec une brutalité inouïe, et désoriente instantanément l'auditeur qui n'a rien vu venir. Le titre éponyme «
Black Seeds of Vengeance» est une preuve évidente que nous somme très loin du 1er album des américains. Après les premières secondes d'une violence hallucinante,
Nile nous secoue dans tous les sens comme dans un montagne russe avant de finir sur un final impressionnant et terriblement entrainant, on est plus que jamais plongé dans l'Égypte ancienne, une claque qui laisse l'auditeur à genoux!
Le morceau suivant, «Defiling the
Gates of
Ishtar», est moins violent mais plus "harmonieux" on va dire, entre les magnifiques solos et les passages massifs dominé par des chants imposants, ce titre est terriblement varié.
Le groupe ralenti un peu la cadence et nous laisse entre parenthèse respirer avec le lent et massif «The
Black Flame» , morceau qui a marqué les deathmetaleux de l'époque pour son atmosphère lourde et pesante. Le rythme est très lent pour du
Brutal Death mais redémarre légèrement au milieu avant de replonger dans le néant... Vient ensuite une petite pause nommée «Libation Unto The Shades Who
Lurk in The Shadows of
The Temple of Anhur», calme, beaucoup trop calme, ce genre de calme avant la tempête.
Le ''calme'' des deux derniers morceaux (si on n'exclue pas Libation Unto The Shades) est brutalement rompu par le monstre «Masturbating The
War God», Surement l'un des meilleurs morceaux que
Nile ait jamais composé. Puissant et varié, on commence avec des passages massifs et étouffants jusqu'au terrible break qui nous propulse dans un ouragan haineux et achève l'auditeur avec un final de toute beauté.
A ce stade de l'album, l'auditeur est déjà bien secoué, se demandant ce qui va encore lui tomberdessus. Mais il risque d'être un peu déçu face au titre suivant; «Multitude of Foes», morceau assez moyen de la part de
Nile, pas un mauvais pour autant mais dispensable. Le groupe se rattrape avec «Chapter for Transforming Into a
Snake», morceau court mais rageux et efficace. Vient ensuite le très bon «Nas Akhu Khan She en Asbiu», très entrainant, rapellant un peu
Morbid Angel à certains moment je trouve. Mais ceci n'est rien face au dernier chef d'œuvre de l'album, l'atmosphérique et superbe «To
Dream of Ur», surement le plus beau morceau que
Nile est fait jusqu'à maintenant, envoutant!
Vous l'aurez compris, «
Black Seeds of Vengeance» est un album extraordinaire, prouvant que «
Amongst the Catacombs of Nephren-Ka» n'était pas qu'un coup de chance et que Karl et sa bande n'avaient pas l'intention d'en rester là. Une incroyable évolution en si peu de temps,
Nile peut se vanter d'avoir atteint le statut de groupe méga-culte comme
Immolation,
Suffocation et
Morbid Angel en seulement deux albums. Le groupe ne s'est pas juste contenté de rester original, il varie ses travaux au maximum et pousse son concept et ses capacités instrumentales le plus loin possible sans que cela devienne abusif ou ''incompréhensible''. Indispensable.
Morceau(x)culte(s), marquant(s) ou à ne pas louper:
Black Seeds of Vengeance - Defiling the
Gates of
Ishtar - Masturbating The
War God - To
Dream of Ur
Que dire également du jeu de Pete Hammoura, impressionnant par sa rapidité d’exécution et sa complexité, offrant un terrain idéal aux croisements riffesques de Sanders & Tolder Wade. Enfin, l’entremêlement des vocaux des différents membres du groupe est une nouvelle fois renversant.
Bref, Black Seeds est une grande réalisation, hissant Nile parmi les plus grands, et laissant d'ores et déjà présager l’imparable Darkened Shrines qui lui succédera deux années plus tard.
...Et dire que deux inconscients se sont amusé à le chroniquer 10/100 & 18/100 sur Metal-archives. Qu’ils repartent étudier le metal extrême durant de très longues années avant de lâcher des âneries pareilles...
Cult of Death.
Fabien.
Ce disque marque une évolution importante dans la musique de Nile, les ambiances égyptiennes font enfin partie intégrante des compositions et ne sont plus disséminées ça et là. Un album m'ayant pas mal remué à sa sortie même si j'avoue que moi aussi au début je zappais les instrumentales (qui finalement sont indispensables au disque).
Cette période 1998-2002 et ce renouveau Death Metal est très importante pour moi.
Etant arrivé dans la marmite du Metal extrême sur le tard vers 1991/92, je n'ai pu vivre pleinement cette riche période, découvrant les galettes avec un peu (voire beaucoup) de décalage.
Cette nouvelle vague Death et la renaissance du Death Metal a été formidable pour moi et j'ai suivi pas à pas des sorties d'albums phénoménaux comme Apocalypic Revelations, Conquering the Throne, The Infernal Dephts of Hatred, Gateways to Annihilation, Exterminate, And Then You'll Beg...
Ceci a en partie compensé ma frustration d'être arrivé un poil trop tard pour vivre pleinement l'âge d'or du Death Metal.
Merci donc pour ta chronique qui me rappelle cette merveilleuse période.
Nostalgie, nostalgie...
La période actuelle n'est pas si moribonde, ces deux dernières années les tueries de Dead Congregation, The Monolith Deathcult, Obscura, Ulcerate sont des disques qui resteront je pense, le Origin étant évidemment hors catégorie...
C'est par cycle : 91-92 l'âge d'or, 98-2002 la renaissance, 2008-2009 la nouvelle vague, j'ai peur que la période qui vienne ne soit pas celle qui reste dans les annales...
Tant pis, même les années de disette on trouve des bons albums!
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