The Wake

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Voïvod
Nom de l'album The Wake
Type Album
Date de parution 21 Septembre 2018
Labels Century Media
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album79

Tracklist

1.
 Obsolete Beings
 05:34
2.
 The End of Dormancy
 07:42
3.
 Orb Confusion
 06:00
4.
 Iconspiracy
 05:15
5.
 Spherical Perspective
 07:41
6.
 Event Horizon
 06:10
7.
 Always Moving
 05:11
8.
 Sonic Mycelium
 12:24

Durée totale : 55:57

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Voïvod


Chronique @ LeMoustre

23 Septembre 2018

The Inner Limits

La trajectoire de Voïvod, groupe autant avant-gardiste qu'unique est paradoxale. Groupe toujours respecté, voire admiré par un noyau dévoué de fans, mais jamais réellement reconnu commercialement pour son apport inestimable à la scène malgré la qualité de sa discographie et son intégrité indiscutable. De magnifiques joyaux parcourent ainsi une oeuvre inégalée (en gros, les 7 premiers albums si différents et si magnifiques). Avec son retour aux affaires remarqué suite au décès de son emblématique guitariste Dennis d'Amour marqué par Target Earth en 2013 et un E.P. Post Society tentant de faire revivre la période la plus créative du groupe (comprendre les trois albums sortis entre 1987 et 1991), sans en atteindre les sommets d'inspiration, le groupe remet le couvert avec un The Wake à la pochette intrigante, comme toujours dessinée par son artiste-batteur Away.

8 titres, pas de superflu, comme à la grande époque. Voilà qui laisse présager du bon, voire de l'excellent chez nos Québécois, Voïvod n'est en effet jamais meilleur que lorsqu'il épure le contenu de ces idées, la période Newsted ayant été à ce titre plutôt inégale. Un regard attentif sur le sequencing montre des longueurs de morceaux oscillant entre 5 et 8 minutes, plus un pavé final de plus de 12 minutes. Le rapprochement avec l'extraordinaire titre à tiroirs "Jack Luminous" sur The Outer Limits - 1993 - sera évident pour les fans. Que de bonnes ondes, sans avoir écouté une seule seconde donc. "Obsolete Beings" ouvre l'album sur un riff gras, typique, et enclenche sur un morceau rapide, de bonne augure pour le fan, avec un très chouette solo. Il est par la suite une réelle tentation de rapprocher The Wake d'un album comme Angel Rat, par des incartades mélodico-progressives chères au groupe depuis 1989 et l'album Nothingface, avec des passages bien aérés ("The End of Dormancy") qui piochent un peu partout et surtout au début des 90's. Mais The Wake est bien plus que cela. De manière moins scolaire que sur un Target Earth plus terre à terre qui revisitait la période 1987-1988, ce nouveau cru constitue un panorama élargi de l'oeuvre de nos cousins, en y incluant de manière équilibrée la période 1989-1993. Choix logique à considérer cependant pour le fan lors de l'achat. A noter que la basse tient toujours le haut du pavé, même sans Blacky ("Orb Confusion", "Spherical Perspective") et que le son ne souffre d'aucun reproche, ample et précis pour des compositions aérées.

Difficile néanmoins d'échapper à une certaine impression de redite, ou tout du moins de ressemblance avec d'autres passages déjà proposés par le quatuor, tant musicalement que vocalement. Quelques phrasés de Snake auraient ainsi pu figurer dès 1987 (et au-delà). Les similitudes entre le jeu de l'inventeur Denis d'Amour et son successeur Chewy sont étonnamment depuis longtemps avérées et le groupe n'essaie guère de se renouveler tant les formules établies avec des albums phares sera ici un peu pillée ("Inconspiracy" aurait aisément pu être proposé sur Nothingface, par exemple). Notons cependant une partie inhabituelle de toute beauté au sein de ce même titre, déclamée par un Snake ô combien mélancolique, assurément un grand moment du disque. Le genre de fulgurance marquante qu'on aimerait voir plus souvent, comme un "Always Moving" aux passages tout autant admirables à la Pink Floyd (en écoute ci-dessous). Un mot bien sûr sur l'énorme "Sonic Mycelium", pièce magnifique à tiroirs avec de superbes parties (et un violon maladif finissant le travail !), qui clôt admirablement un album justifiant presque à elle seule l'achat de ce disque.

Toujours aussi attiré par les étoiles ("Event Horizon", à rapprocher du très bon film du même nom, à l'univers il est vrai bien proche), The Wake est ainsi un album qui surprendra qu'en de (trop) rares occasions, mais qui rassure énormément quant à la capacité de Voïvod de recréer de magnifiques titres. Plus aventureux que Target Earth, mais aussi plus multicolore, toujours reconnaissable dès les premières secondes de n'importe lequel de ces titres et en ce sens réellement personnel, The Wake sera un vrai rayon de soleil pour les fans. Un peu coincé quand même par les limites qu'il s'est lui-même constitué, il brille bien au-dessus des autres, et on se surprend même à se dire qu'en se lâchant encore plus (la prochaine fois ?), ce groupe pourrait être encore plus énorme.

14 Commentaires

24 J'aime

Partager

metalmat66 - 09 Octobre 2018:

De jolis relents du Red de King Crimson sur "The End of Dormancy", épatant !

coroner - 11 Fevrier 2019:

Je découvre ce groupe avec cet album. Le son est incroyable, les atmosphères super soignées. Je trouve l'album trop peu varié, malheureusement. Certaines parties sont interchangeables d'un morceau à l'autre, ce qui les rend dificiles à distinguer. Mais je trouve assez incroyable, dans l'ensemble. Mention spéciale pour Iconspiracy et son break jazzy ultra-rapide, mais planant, envoûtant, hypnotique (je peux continuer comme ça pendant des lignes et des lignes), entre Coroner (le final de Grin) pour la batterie, Pink Floyd pour les harmonies, et Alice in Chains pour les vocaux. Rien que ce break vaut l'achat de l'album. Je vais, du coup, découvrir la discographie complète.

Merci à SOM de m'avoir incité à me pencher dessus.

Et très bonne chronique. Un peu trop réservée aux fans, mais bien construite.

ElRaider - 13 Mai 2019:

Merci pour cettre critique. Un excellent album que ce dernier Voivod!

PumpkinT - 01 Janvier 2020:

VOÏVOD c'est un groupe que je suis depuis avant la sortie de leur premier album puisque j'avais la chance de correspondre avec Johnny Hart (Metal KO) et que ce dernier me faisait suivre toutes les news et démos du metal québécois. Je crois bien que j'ai été le premier en France à diffuser du VOÏVOD à la radio... bref, fan de première heure.

Je vais vous dire ce que je pense de cet album. C'est très simple : c'est l'album que j'attendais depuis des dizaines d'années. Un sans faute

Attention, je ne suis pas en train de dire que ce qui a précédé était mauvais. J'ai adoré The Outer Limits, Voïvod et Katorz, j'ai beaucoup aimé les autres, mais "The Wake", je l'ai trouvé jubilatoire. C'est quasiment une synthèse de leur carrière... et ce n'est pas étranger au fait que sur scène, cet album émaillait la tournée des 35 ans du groupe. Les nouveaux morceaux faisaient de parfaits liens entre leurs compos historiques.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire