Voïvod est un groupe à multiples visages, passant du thrash/punk bordélique des débuts, à un thrash de plus en plus progressif pour dévier vers un metal planant, puis plus metal-rock (abstraction faite de la méritoire période plus brutale Forrest), pour revenir sur le récent
Target Earth vers un polaroid de ses plus belles années créatives. Le décès de Piggy, que même les technologies modernes n'ont pas réussi à sauver, a largement contribué à donner un mysticisme émouvant aux récentes productions du groupe.
Revenu directement en orbite depuis l'arrivée de la recrue Mongrain (guitares, et miraculeusement réel clone de Piggy), et renforcé par l'arrivée d'un nouveau bassiste, Rocky, qui d'entrée de jeu assène une intro tonitruante sur "
Post Society", Voïvod sort un E.P. qui bénéficie d'un son clair rendant audible la moindre note de l'ensemble des instruments tout au long des cinq titres.
Moins monochrome que
Target Earth,
Post Society est une réussite : les moments de bravoure du E.P. sont prenants (la tornade de Mongrain sur la dernière minute du très bon "
Fall", par exemple), et le quatuor a, semble t-il défini son style actuel. A ce titre, Voïvod expérimente toujours et regroupe un peu toutes les périodes du groupe post-1988 (
Nothingface en tête), période
Newsted comprise, souvent à l'intérieur d'une même composition.
Le gang de fer effectue à sa façon sa propre résistance face à la mort de Piggy, avec une émotion palpable lorsque
Snake (qui livre ici une performance très convaincante) entonne "Final call, and now you're gone", ou "We have a friend, he passed away" lors d'un "We Are Connected" poignant (déjà paru sur un split avec
At The Gates), dédicacé au talentueux guitariste qui, tel un météore, enveloppe encore de son style le groupe. Comme toujours avec les Québecois, la reprise est réussie (ici le "
Silver Machine" d'
Hawkwind, en dernière piste) et parfaitement adaptée à la sauce Voïvod.
Aucun nuage dans la maison Voïvod, et on attend avec impatience l'album, après cet en-cas tout à fait succulent. Ces cinq titres sont typiquement représentatifs de ce qu'est devenu le groupe en 2016. Bref, toute proue en avant, le bateau Voïvod qui peut regarder dignement vers la-haut, vers la planète invisible où vit Piggy, continue et, après tout, c'est tant mieux.
Voivod digére trente années de cheminement .Les année 2000 m'avait laissé un peu septique, j'étais fan du début années 90 ;Nothing face, Angel Rat ,Dimension Atroce (de 88 je crois qui mériterait un remastering).
Avec cet album à venir ,il relie leurs grandeur passé,à leur errance post décès de Piggy.
Un superbe EP une bonne chronique une bonne nouvelle .Cela fait plaisir , pour eux pour nous.! !
Merci Jérome pour la chro. Après un "Target Earth" qui ne me transporte guère, je n'espérais plus un jour prendre autant de plaisir à l'écoute d'un nouveau disque du groupe. Seulement voilà, cet EP est juste excellent. Prod' cristalline, compos réussies, un Mongrain enfin au niveau qui doit être le sien pour succéder à Piggy, artwork superbe, c'est (presque) parfait!
Je ne connais pas la version originale de "Silver machine" par Hawkwind mais celle proposée par Voivod est royale. Toujours le même talent chez ce groupe à s'approprier une compo d'autrui.
Quel groupe quand même...
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