The Seventh Life Path

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15/20
Nom du groupe Sirenia
Nom de l'album The Seventh Life Path
Type Album
Date de parution 08 Mai 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album82

Tracklist

1. Seti 02:15
2. Serpent 06:31
3. Once My Light 07:20
4. Elixir 05:45
5. Sons of the North 08:15
6. Earendel 06:13
7. Concealed Disdain 06:10
8. Insania 06:26
9. Contemptuous Quitus 06:29
10. The Silver Eye 07:29
11. Tragedienne 04:54
Bonustrack
12. Tragica 04:54
Total playing time 1:12:31

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Sirenia


Chronique @ ericb4

08 Mai 2015

Sans être révolutionnaire, cet opus cadencé est toutefois apte à faire chavirer des émotions à qui saura y être sensible

Le groupe de Metal Gothique norvégien revient dans les rangs et marque de son empreinte son septième album full length à l'instar du bien-nommé « The Seventh Life Path ». Après déjà quatorze ans d'existence et de nombreux changements de line-up, le combo, initialisé par le chanteur et guitariste Morten Veland (Mortemia, ex-Tristania) n'a manqué ni d'inspiration, ni de courage au cœur de cet immense cortège de groupes inscrits dans ce registre, pour nous octroyer sa nouvelle production, sortie chez Napalm Records.

Pour nous accueillir, le maître de cérémonie lui-même nous ouvre les portes de son univers. Ainsi, il nous invite à retrouver ses acolytes, à commencer par Ailyn, chanteuse charismatique au timbre clair, chatoyant et propice à l'envoûtement, pour la quatrième fois consécutive, suite au départ de Monika Pedersen (The World State, ex-Sinphonia) en 2007. S'ensuivent le batteur Jonathan A. Perez (ex-Trail Of Tears) et Jan Erik Soltvedt, guitariste à l'expert toucher. Le combo déjà expérimenté offre ainsi une panoplie assez impressionnante de ses talents pour nous transporter, une fois encore, dans un Metal Gothique éminemment cadencé, souvent symphonique, mélodique, parfois atmosphérique, voire heavy.

La large amplitude de la palette vocale utilisée permet de percevoir, outre l'empreinte sucrée de la belle, des growls aussi impitoyables que ténébreux, des voix masculines claires ainsi que des choeurs massifs, disséminés sur quasiment toute la galette. Celle-ci se superpose bien souvent à une épaisse orchestration, linéaire ou progressive selon les pistes, pensée par Morten. Ce qui peut séduire, ou lasser à la longue, en l'absence de diversification de l'atmosphère musicale d'ensemble. De leur côté, les arrangements ainsi que les finitions ne sont pas en reste et ont pour corollaire une intéressante qualité de mixage. Ce dernier permet à chaque partie, instrumentale et vocale, de se percevoir clairement sur la plupart des plages, par la profondeur et le partage optimal du champ acoustique qu'il autorise.

Ainsi, cet opus n'est pas sans rappeler « Perils of the Deep Blue » sur le plan technique, avec moins de rondeurs mélodiques que celui-ci, tout en préservant une dynamique rythmique qui lui est proche. D'autre part, on s'éloigne quelque peu de l'univers plus aseptisé de « Enigma of Life ». Et ce, pour prendre quelques risques harmoniques au détriment d'un confort ouaté octroyé par des lignes mélodiques aisément mémorisables telles que ce fut le cas sur ce dernier. Est-ce à dire que le combo norvégien chercherait à se créer une nouvelle image, sans renier pour autant les stigmates artistiques de son passé ? Y verrait-on l'esquisse d'un projet novateur dans ce présent propos ?

Les exercices classiques du genre n'ont pas manqué à l'appel sur cette généreuse galette de près d'une heure et quart, où la plupart des titres dépasse souvent les cinq minutes. En effet, le groupe a souvent couplé l'offre gothique à une patte symphonique, avec plus ou moins de dynamisme et d'emphase, selon les pistes considérées.

Parmi les passages les plus épiques et dynamiques, « Earendel », d'obédience Metal Gothique Symphonique, déploie une dense instrumentation, une rythmique puissante et dynamique, des riffs griffus tout le long, à la façon d'Amberian Dawn, première mouture. Dans ce contexte, de bestiaux growls contrastent avec la voix limpide et haut perchée de la belle, celle-ci déployant ses charmes, tout en finesse, sur les refrains notamment. Comme pour mieux en souligner la grâce, elle se fait accompagner d'un fringant piano en toile de fond. Un break vocal et instrumental au son d'un surprenant et bref tango fait rapidement place à une reprise tutoyée par un solo de guitare inspiré et par les harmonieux trémolos de la déesse. Enfin, l'instrumentation regorge de notes virevoltantes dont elle dessine l'espace sonore et, une dernière reprise, au synthé, vient clore cet instant de félicité.
Dans la même veine s'inscrit la fresque de l'opus, « Sons of the North », introduite par une lead guitare et des nappes synthétiques engageants. Renforcé par des choeurs, ce titre épique est bourré d'une énergie que pourraient lui envier bien des formations. Une fois de plus, la bête a rendez-vous avec la belle, cette dernière drapant opportunément de son filet de voix sirénien couplets et refrains. On ne manquera pas les délicats arpèges au piano dans cet espace musical paradoxalement tourmenté, techniquement complexe, où l'on pourrait décrocher, par moments. Un break vocal vient à point nommé avant de se faire assaillir par une reprise orchestrale évoluant crescendo, jusqu'aux ultimes notes au piano, avant l'arrivée de choeurs venant clore sereinement l'épisode. Le schéma se répète sur « Concealed Disdain », morceau au tempo rapide, à la rythmique frondeuse, aux riffs rageurs et à la basse pénétrante. On y retrouve le duel growls/voix claire ainsi qu'une orchestration symphonique d'inspiration gothique. Un break en voix de tête laisse promptement s'échapper un roboratif solo de guitare en reprise. L'atmosphère se fait engloutissante, peu ragoûtante, et au sein de laquelle se perçoit un partage de l'espace vocal entre la voix céleste d'Ailyn, les inquiétants growls et de chatoyants choeurs. Et à la belle de conclure en toucher.
Que dire de « The Silver Eye » ? Une tonitruante introduction instrumentale et vocale globale nous accueille, et ce, dans une ambiance gothique sombre. Si le chemin mélodique insufflé par une guitare se veut invitant et si une voix finement atmosphérique s'envole au rythme des growls, qu'en est-il de la cohérence harmonique ? On tendrait à s'y perdre en exercices techniques, et ce, au détriment de la fluidité de la mélodie, même si un piano enjoué vient fermer la marche.

D'autres propositions de style nous sont livrées, par le biais de plages s'étant avérées puissantes, sur un tempo moins véloce, plus plombant. Ainsi, « Serpent », avec ses riffs trappus et sa rythmique entraînante, se calfeutre dans une atmosphère gothique mélodique pour nous rallier à sa cause. Ici, d'aériennes inflexions, parfaitement modulées, de la déesse, apparaissent, dans l'esprit de Forever Slave, avec une once de puissance supplémentaire et un effet de réverbération sur les couplets. Comme souvent, growls vénéneux et choeurs en transe pistent la belle pour unir leurs voix. Si le chemin mélodique est un peu chaotique, on se surprend à ne pas perdre le fil du morceau pour autant. D'autant plus qu'un break vocal atmosphérique fait place à une reprise orchestrale et à un solo de guitare frétillant, lui-même relayé par un intrigant serpent synthétique. Plus enchanteur encore, « Once My Light », avec ses riffs acides et une rythmique en mid tempo, nous mène à d'envoûtantes impulsions vocales sur les couplets, avant un break opportun suivi d'une plantureuse reprise vocale et d'une guitare au bord des larmes. Un changement de rythme s'observe, conférant au titre une touche progressive. En outre, un solo de guitare au picking assuré s'installe avant que des choeurs s'animent à leur tour. De plus, une lead guitare fringante laisse d'exprimer une reprise vocale et un second solo de guitare. Beau tour de force sur cette plage ! Non moins intéressant, « Contemptuous Quitus », pièce à la dense instrumentation, d'inspiration heavy, nous conduit à un joli flux vocal sur les couplets comme sur les refrains et à la découverte de perles de pluie au piano, sans oublier une lead guitare d'une belle intensité. Un break en voix parlées s'installe curieusement au milieu de cette magmatique ambiance, avant une reprise énergique, cadencée par des choeurs et des growls en faction. C'est alors que la guitare rythmique nous mitraille de ses riffs à l'instant où un serpent synthétique s'infiltre pour se fondre dans ce bain orchestral aux remous agités, à la manière de Delain. C'est à l'unisson entre choeurs et inflexions de la déesse que la magie opère, avant que la cavalerie instrumentale ne monte aux fourneaux. Dommage que la fin de piste soit aussi brutale.

D'autres moments plus atmosphériques qu'on n'attendait plus n'ont pas été omis. Ainsi, l'entame de l'opus « Seti », titre instrumental de nature Metal Symphonique mélodique nous cueille par ses nappes synthétiques enveloppantes. L'éveil orchestral s'effectue en douceur, avec des choeurs, et la progressivité du vaisseau amiral est impressionnante, et ce, sans sacrifier à une ligne mélodique efficace. On regrettera simplement la brièveté de l'instant fragile. On ne restera pas insensible non plus, loin s 'en faut, aux séries de notes hypnotiques de « Tragédienne », ballade introduite au piano par de truculents accords. De sensibles ondulations vocales parviennent rapidement sur les couplets, rendant les refrains immersifs à souhaits alors qu'une gradation instrumentale gagne du terrain. Au piano de conclure, avec le même magnétisme qu'en début de morceau. A noter qu'en titre bonus, « Tragica » n'est autre que la version hispanique de cette ballade.

Quelques passages m'ont toutefois semblé en-dessous du lot. Aussi, on ne retiendra pas nécessairement « Elixir », titre Metal Gothique, pourtant servi par une lead guitare mélodique en reprise. Se voulant entraînant, sur une rythmique rock, une voix masculine claire, des choeurs massifs et des growls se partagent le micro. Dommage que le chemin mélodique soit aussi linéaire, rendant le parcours auditif bien insipide. Idem pour « Insania », titre à la furieuse rythmique et aux riffs mordants, usant d'un tapping partiel. Malgré la frêle, angélique et pénétrante voix de la jeune interprète, pourtant escortée de choeurs épais et de growls énigmatiques, la mélodie a bien du mal à convaincre, ne décollant jamais vraiment, exception faite des interventions d'Ailyn sur les refrains. Une parenthèse pour souligner un solo de guitare sur des charbons ardents et une soft clôture vocale. Mais, ce ne sera pas suffisant pour faire chavirer nos émotions comme sur les premiers titres sus-mentionnés.

Ainsi, on en attendait beaucoup de cet album mais la flamme tant espérée tarde parfois à s'allumer. Bien que les passages affichant une pleine santé technique ne soient pas rares, au regard des nombreux soli, des breaks, des correspondances vocales et/ou instrumentales, les éclairages mélodiques se font moins immédiats que sur les albums précédents, au risque parfois de nous dérouter. Par ailleurs, le jeu vocal de la sirène tend par moments à se faire happer, soit par l'omniprésence d'une instrumentation qui rarement desserre la bride, soit par d'intarissables growls, ne réfrénant que peu leurs ardeurs. Enfin, le schéma rythmique et atmosphérique tend à se répéter, sans réelle alternative, ni prise de risques, ce qui ne différencie que peu cette œuvre des précédentes du groupe. Bref, on a là une grassouillette rondelle de douze titres, relativement agréables sur le plan harmonique, à écouter sans a priori, réservant même quelques passages saisissants à défaut d'être véritablement émouvants, manquant néanmoins singulièrement d'originalité.

On conseillera cet album aux amateurs de Metal Gothique à tendance symphonique, dans la lignée de groupes tels que Xandria, Amberian Dawn, Winter In Eden, Visions Of Atlantis ou Delain, déjà pour le plaisir de la découverte. Toutefois, pourtant non dénué d'intérêt, il semblera plus difficile d'approche que les trois précédentes moutures du groupe, ce qui pourra nécessiter quelques écoutes avant de se familiariser totalement avec la galette. Il permettra néanmoins d'apprécier une émoustillante instrumentation, riche en ornements et en arpèges ainsi que le charisme indéfectible des subtiles inflexions d'Ailyn, fidèle à elle-même dans ses gammes. C'est dire que, sans être révolutionnaire, ni trahir ses assises stylistiques qui en ont forgé son identité, cet opus pourra tout de même trouver sa place dans la cd-thèque de nombreux fans de ce registre metal à chant féminin.

6 Commentaires

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ericb4 - 08 Mai 2015: Merci pour vos éloges et vos remarques sur cet album. Comme dit frozen, c'est une pierre de plus à l'édifice Sirenia, mais qui n'a pas la lumière mélodique du précédent opus. C'est certain. Les aspects techniques ont été privilégiés à la somptuosité des harmonies, et parfois, on s'y perd un peu en conjectures instrumentales... On a là un album imposant le respect par son orchestration complexe, mais qui tend parfois trop à la démonstration technique. Mais, on pourra quand même se laisser tenter par quelques titres bien enlevés.
CaitiffChoir - 08 Mai 2015: Merci pour ce papier très agréable à lire, dommage cependant qu'il n'en soit pas de même pour l'album!

Bon,ca doit être mon coté mielleux qui ressort quand j'écoute Sirenia ,mais justement,j'adore les albums précédents pour ces jolis mélodies qu'on ne retrouve nul part sur ce dernier.

De plus je trouve le mix de l'album vraiment faiblard.Je ne suis pas opposé à une musique riche en éléments mais contrairement à la musique de Fleshgod Apocalypse qui est pour moi bien équilibrée(je pense à Agony et Labyrinth) ,ici c'est carrément écœurant ,surtout que je trouve le chant écrasé par tous ces cœurs et autres arrangements orchestraux et c'est d'autant plus navrant lorsque l'on constate les progres d'Aylin au chant.

C'est dommage, car Morten est un bon compositeur,mais la,il à voulut trop en faire et est partit dans tous les sens. Je prefere largement des mélodies simples et bateaux comme sur POTDB que cet immense fouillis .Surtout vu la durée des titres ,le temps parait vraiment long lorsque l'on écoute l'album intégralement.

Grosse déception au même titre que le dernier Kamelot en ce qui me concerne.

ericb4 - 08 Mai 2015: Merci à toi. Je comprends ta déception concernant cet album, surtout par rapport au précédent, ou même l'avant-dernier opus. Les mélodies ne sont pas toujours accessibles, c'est vrai. Certaines sont taillées à la serpe. Parfois, on a même du mal à distinguer couplets et refrains, tant la technicité prend le pas sur le cheminement mélodique. Il faut donc un temps d'adaptation pour s'imprégner de cet univers. Comme dit, il y a de belles pièces, mais tout ne mérite pas forcément le détour. En ayant éliminé les deux titres les plus discutables, on aurait eu un album plus convaincant, moins fourre-tout. Certes, ce n'est pas leur meilleur album, mais il a néanmoins quelques atouts, comme par exemple, le titre du clip proposé en accompagnement du texte ou encore la fresque de l'opus.
Squaller - 12 Mai 2015: Mouais, cet album n'est autre qu'un des multiples versets de la discographie de Sirenia. Normal, sans surprise, aucun coup de fouet. Mais le style du groupe demeure présent et ne cherche pas à changer pour le moment. Bien que l'on sente tout de même une différence entre cet opus et "At Sixes and Sevens". La mélodie semble muette ici. Enfin, encore une fois, je me sens confiant pour une prochaine concrétisation.
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