1977

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Sirenia
Nom de l'album 1977
Type Album
Date de parution 26 Mai 2023
Enregistré à Vamacara Studio
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album26

Tracklist

1.
 Deadlight
Ecouter04:54
2.
 Wintry Heart
 04:03
3.
 Nomadic
 04:27
4.
 The Setting Darkness
 04:46
5.
 A Thousand Scars
 05:55
6.
 Fading to the Deepest Black
 03:35
7.
 Oceans Away
 05:02
8.
 Dopamine
 04:30
9.
 Delirium
 04:03
10.
 Timeless Desolation
 03:36

Bonus
11.
 Twist in My Sobriety (Tanita Tikaram Cover)
Ecouter04:09

Durée totale : 49:00

Acheter cet album

 $13.40  15,26 €  14,58 €  £14.47  $20.63  15,39 €  17,23 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Sirenia



Chronique @ ericb4

22 Mai 2023

Un onzième élan à la fois truculent, solaire et tout en délicatesse...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un élégant et audacieux « Riddles, Ruins & Revelations », son dixième album full length, le groupe fondé il y a maintenant 22 ans par le multi-instrumentiste et vocaliste norvégien Morten Veland se remet en selle, quelque deux années plus tard. Et ce, à l'aune d'un onzième opus sobrement intitulé « 1977 », signé, comme son devancier, chez Napalm Records, et affichant, pour sa part, 49 minutes au compteur, sur lesquelles s'enchaînent sereinement ses 11 pistes. Ce faisant, l'audacieux virage moderniste pris par le combo sur le précédent effort fusionnera-t-il à nouveau avec son univers rock'n'metal mélodico-symphonique gothique originel ? Ce frais arrivage serait-il alors le prolongement atmosphérique de son aîné, à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, lui conférerait son caractère propre ? Un tour du propriétaire s'impose...

Dans cette nouvelle aventure, l'équipage de la précédente traversée est resté inchangé. Aussi, auprès du maître d'oeuvre y retrouve-t-on réunis les talents de la mezzo-soprano française aux chatoyantes inflexions Emmanuelle Zoldan, le fin guitariste français Nils Courbaron (TANK, Nils Courbaron's Project, ex-Lyr Drowning) ainsi que le prolifique batteur britannique Michael Brush (Ark Ascent, Holy Tide, Magic Kingdom, ex-Control The Storm, ex-Hellbastard, ex-Merciless Terror, ex-Celestial Wish). De cette étroite collaboration naît un propos à la fois émoustillant, solaire, aérien et délicat, où des touches électro-pop et rock atmosphérique assorties de moult sonorités organiques typées 70s et 80s se voient dès lors instillées dans une œuvre metal symphonique gothique de leur cru. Une heureuse symbiose stylistique qui a pour corolaire une production d'ensemble de fort bonne facture ; mixée et mastérisée aux Vamacara Studios, en France, la galette n'accuse pas l'ombre d'une sonorité résiduelle au moment où elle nous gratifie d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais montons sans plus attendre à bord du navire et partons pour une croisière des plus sécurisantes en eaux limpides mais à la profonde agitation intérieure...


A l'instar du précédent effort, si l'aficionado de la première heure pourrait là encore être déconcerté par cette mutation stylistique, celui des deux dernières moutures, en revanche, trouvera probablement ici matière à encenser le tympan. A commencer par les passages les plus enfiévrés, au sein desquels « Wintry Heart », entraînant up tempo dans le sillage d'Amberian Dawn (actuelle mouture) et affecté de sonorités organiques relevant d'un univers électro-pop des mid-80s/90s. Doté de couplets bien customisés, ce tubesque effort pop metal symphonique laisse également entrevoir un joli break investi de délicats arpèges au piano, alors prestement balayé par une bondissante reprise sur la crête d'un refrain, certes, convenu mais des plus entêtants. Dans cette dynamique, « Nomadic », invitant up tempo au carrefour entre Metalite et Amaranthe, dissémine, lui, des couplets quelque peu linéarisés contrastant avec de grisants refrains, relevés par les magnétiques ondulations de la belle ; non sans rappeler « Riddles, Ruins & Revelations », cet énergisant méfait calibré metal moderne et mâtiné d'électro-pop laisse vagabonder ses truculentes lignes synthétiques à l'envi tout en nous octroyant un vibrant solo de guitare. Et là encore, la sauce prend sans tarder.

Mais la-dite évolution actuelle s'observerait plus encore à la lecture de « The Setting Darkness », une plage éminemment vitaminée, ''abbaesque'' en l'âme, où fusionnent le rock symphonique et l'électro pop, alors coalisés à quelques relents metal mélodique ; apte à pousser le chaland sur le dance floor en une poignée de secondes, le vibrant manifeste se cale parallèlement sur une sente mélodique des plus enveloppantes. Un exercice de style, certes, non novateur, nous éloignant d'ailleurs toujours davantage des fondamentaux metal symphonique gothique du groupe, mais poussant consciemment ou non à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée.

Dans une même veine atmosphérique, quand la cadence se fait un tantinet plus mesurée, le collectif parvient là encore et sans mal à nous assigner à résidence. Ce qu'attestent, en premier lieu, « Deadlight », rayonnant mid tempo rock'n'metal symphonique moderne à mi-chemin entre Delain et Volturian, tout comme l'organique et félin « A Thousand Scars », à la confluence d' Amberian Dawn et de Volturian ; Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique sur laquelle se greffent les limpides patines de la déesse, ces seyants efforts seraient tous deux assimilables à de véritables hits en puissance, que l'on ne quittera qu'à regret. Difficile également d'occulter les vibes enchanteresses émanant du ''delainien'' « Fading to the Deepest Black » ; dans la lignée atmosphérique du précédent album, ce mid tempo syncopé aux effluves pop rock livre, en outre, un pont à la guitare acoustique des plus délicats ainsi qu'une inattendue mais opportune apparition de l'empreinte vocale, tout en profondeur, de Morten Veland, ce dernier alternant alors avec les magnétiques ondulations de la princesse. Peut-être bien l'une des pépites de l'opus.

Lorsqu'ils en viennent esquisser leur moment tamisé, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille, nous livrant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, « Oceans Away » se pose telle une gracieuse et émouvante ballade électro-pop aux relents rock atmosphérique ; se plaisant à voguer sur de soyeuses et magnétiques nappes synthétiques, dignes d'un Barclay James Harvest des années 80/90, la tendre aubade nous octroie parallèlement un bref mais fringant solo de guitare, que n'aurait nullement renié John Lees. Dans ce bain orchestral aux caressants remous s'insinue un refrain immersif à souhait, mis en habits de soie par les pénétrantes oscillations de la maîtresse de cérémonie. Bref, un instant suspendu tel une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées qui, assurément, comblera les attentes de l'aficionado de moments intimistes.

Ce faisant, et s'il lui faudra tout de même patienter l'écoulement des 2/3 de l'album avant de les retrouver, le féru des fondamentaux metal symphonique du groupe n'aura guère été laissé pour compte. A commencer par « Dopamine », aérien up tempo aux riffs acérés et aux arrangements finement esquissés ; nous octroyant d'insoupçonnées montées en régime du corps instrumental ainsi qu'une mélodicité toute de fines nuances vêtue, le pulsionnel méfait poussera assurément à un headbang bien senti. On ne pourra davantage occulter l'impulsif « Delirium » au regard de son énergie aisément communicative et de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés. Délivrant des growls caverneux parallèlement à ses riffs crochetés et à son léger tapping, cette piste à la fois tumultueuse et solaire nous immerge alors dans l'atmosphère d'un « Dim Days of Dolor ». Et la magie opère, une fois encore. Enfin, disséminant concomitamment ses riffs corrosifs et ses rampes synthétiques, l'invitant « Timeless Desolation », quant à lui, offre une heureuse symbiose entre metal symphonique classique et synthwave ; une manière habile d'unifier les tendances, in fine.

Enfin, s'étant une fois encore prêté au jeu pour le moins périlleux des reprises, le quartet s'en sort à nouveau très honorablement. Dès les premières mesures, d'aucuns reconnaîtront d'un battement de cils tant l'architecture que l'envoûtante ligne mélodique de « Twist in My Sobriety », hit à l'aura internationale de la chanteuse pop rock britannique d'origine allemande Tanita Tikaram, extrait de son premier album « Ancient Heart » (1988). Tout en préservant l'infiltrant cheminement d'harmoniques de l'originale, la nouvelle mouture se voit délicatement ''metallisée'' et adjointe de subtiles rampes de claviers typées 80s, une armature orchestrale tout en légèreté lui conférant précisément toute son originalité. Si les impulsions à la fois suaves et félines de la frontwoman s'assimileraient à celles de Tanita, de rocailleuses patines disséminées çà et là complètent le tableau, offrant dès lors une réinterprétation des plus inattendues, mais aussi des plus émouvantes. Chapeau bas.


Au final, nos acolytes nous immergent au sein d'une œuvre à la fois émoustillante, aérienne, parfois dansante, un brin romantique, poussant peu ou prou à une remise du couvert en fin de parcours. S'il flirte alors simultanément avec l'électro-pop et le rock atmosphérique, auxquels s'agrègent cette fois moult sonorités synthétiques propres aux années 70 et 80, le combo a néanmoins veillé à placer l'un ou l'autre flashback sur notre chemin ; Morten Veland n'a donc pas cherché à tourner le dos à ses racines, il a simplement assorti son propos metal symphonique de sonorités alternatives d'hier et d'aujourd'hui, faisant ainsi évoluer son art. C'est dire que s'il en est le prolongement stylistique, ce onzième mouvement s'est avéré un tantinet plus audacieux encore que son proche aîné. Une prise de risque, certes, mais parfaitement assumée, voire revendiquée, par nos quatre compères.

Variant ses phases rythmiques et ses ambiances à l'envi, le luxuriant propos diversifie également davantage ses exercices de style aujourd'hui qu'hier, même si l'on pourra regretter l'absence de fresques symphonico-progressives et/ou d'instrumentaux, pourtant souvent requis dans ce registre metal. De relatives carences toutefois compensées par d'enivrantes lignes mélodiques, une technicité instrumentale et vocale difficile à prendre en défaut et une ingénierie du son de bon aloi. Au risque de décontenancer le fan de la première heure, cet éclectique, énergisant et émouvant opus peut alors compter sur l'efficacité de ses harmoniques pour permettre au groupe d'accroître encore le champ de son auditorat. Bref, un onzième élan à la fois truculent, solaire et tout en délicatesse, susceptible de bousculer bien des certitudes...

Note : 14,5/20

1 Commentaire

7 J'aime

Partager
MetalSonic99 - 23 Mai 2023:

Une fois de plus au vu de ta magnifique chronique, je suis d'ores et déjà impatient de mettre la main sur cet opus! Étant un aficionado de Sirenia depuis des lustres, je pense qu'ils vont encore me régaler avec cette galette! Qui plus est, je suis content qu'ils continuent avec Emmanuelle Zoldan, ce qui a l'air de démontrer que cette fois ils ont compris que changer de chanteuse trop souvent n'est pas ce qu'il y a de mieux! 
 

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire