Arcane Astral Aeons

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17/20
Nom du groupe Sirenia
Nom de l'album Arcane Astral Aeons
Type Album
Date de parution 26 Octobre 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album51

Tracklist

1.
 In Styx Embrace
 06:00
2.
 Into the Night
Ecouter04:40
3.
 Love Like Cyanide
Ecouter05:49
4.
 Desire
 05:15
5.
 Asphyxia
 05:37
6.
 Queen of Lies
 03:55
7.
 Nos Heures Sombres
 04:30
8.
 The Voyage
 05:10
9.
 Aerodyne
 04:40
10.
 The Twilight Hour
 04:04
11.
 Glowing Embers
 05:32

Bonus
12.
 Love Like Cyanide (Edit Version)
 04:06

Durée totale : 59:18

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Sirenia



Chronique @ ericb4

21 Octobre 2018

Une brûlante livraison porteuse de nouveaux espoirs pour la formation norvégienne...

Porté par un opulent et galvanisant « Dim Days of Dolor », l'expérimenté combo norvégien initialisé par le multi-instrumentiste et vocaliste Morten Veland (Mortemia, ex-Tristania, ex-Elusive) n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Bien lui en a pris. Aussi, revient-il à la charge, deux ans plus tard, muni d'un non moins pléthorique et neuvième opus dénommé « Arcane Astral Aeons », sorti, tout comme son aîné, chez Napalm Records. A l'aune des 12 pistes d'une rondelle généreuse de ses quelque 59 minutes, le groupe va-t-il réitérer la formule gagnante du précédent manifeste ? Nous réservera-il également quelques digressions atmosphériques, d'inédits harmoniques et/ou sonorités, voire l'un ou l'autre coup de théâtre ? Autant d'éléments appelés de leurs vœux par nombre d'aficionados du collectif nord-européen et, surtout, susceptibles de singulariser enfin le projet du maître d'oeuvre de ceux de ses pairs...

Dans ce dessein, aux côtés de Morten Veland et de la mezzo-soprano Emmanuelle Zoldan, se sont illustrés les talents des lead guitaristes Nils Courbaron (TANK, Nils Courbaron's Project, ex-Lyr Drowning) et Jan Erik Soltvedt, antérieurement impliqué dans le projet du groupe. Avec le concours, pour l'occasion, de Stéphanie Valentin au violon, conférant ainsi une enchanteresse et légère touche folk à la grassouillette galette. Parallèlement, afin de densifier son corps oratoire, le prolifique quartet a à la fois partiellement requis les empreintes vocales de Østen Bergøy (Long Night, ex-Tristania) et Yannis Papadopoulos (Beast In Black) et à nouveau sollicité Emilie Bernou, Damien Surian (Mortemia, Nightmare, Penumbra...) et Matthieu Landry (Mortemia, Nightmare) aux choeurs.

De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonico-progressif et gothique éminemment frondeuse, souvent émoustillante, plutôt raffinée et émouvante, aux arrangements d'excellente facture, dans la lignée de son prédécesseur, à quelques nuances près toutefois... Ce faisant, le présent méfait jouit, à son tour, d'une ingénierie du son rutilante, dont un enregistrement de fort bon aloi et un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation ; une production d'ensemble témoignant d'un rare souci du détail, réalisée aux Sound Suite Studios et Hansen Studios. On comprend, dès lors, que nos gladiateurs ne vont guère entrer dans l'arène sans armes efficaces pour assurer leur défense...


A l'instar de son précédent effort, c'est sur des charbons ardents que nous mène le plus souvent la valeureuse troupe, avec de truculentes ogives au programme, dont de tubesques et mémorables offrandes. Aussi ne pourra-t-on que malaisément esquiver « Into the Night » et « Love Like Cyanide », deux hits rock'n'metal mélodico-symphonique à mi-chemin entre un Delain millésimé « Moonbathers » et un Amberian Dawn à l'aune de « Darkness of Eternity ». Encensé par les troublantes patines de la sirène et les attaques d'une chorale aux abois, le premier mouvement recèle de grisants changements de tonalité, un bref mais seyant solo de guitare dans la veine de Lanvall (Edenbridge) et de délicats arpèges au piano en bout de piste. Quant à la seconde plage, évoluant sur le schéma de la belle et la bête -les claires impulsions de la mezzo-soprano donnant le change aux growls anxiogènes de Yannis Papadopoulos-, elle se pare d'un refrain d'une efficacité redoutable et d'un joli toucher d'archet de la violoniste. Où l'art de jouer habilement des contrastes... Et comment résister aux vents ascendants impulsés par le grandiloquent « Glowing Embers » ? Cette plage typiquement ''sirénienne'', dotée d'insoupçonnées variations rythmiques et d'un refrain catchy, laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon...

Dans cette mouvance, tout en desserrant un tantinet la bride, la troupe trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Ainsi, à mi-chemin entre Delain, Amberian Dawn (seconde période) et Xandria (troisième mouture), de par la fluidité de son tracé mélodique et un cheminement harmonique difficile à prendre en défaut, le mid tempo « Asphyxia » encensera le tympan d'un chaland déjà conquis par la précédente cuvée. Ce ne sera ni le flamboyant solo de guitare ni la succession de breaks opportuns suivis de reprises des plus enfiévrées qui démentiront l'agréable sentiment de détenir-là l'une des pépites de l'album. Pour sa part, dans la veine du précédent opus, « Nos Heures Sombres » glissera avec célérité dans l'oreille d'un auditorat élargi. Déployant ses confondantes séries d'accords au fil d'une ensorcelante ligne mélodique, elle-même mise en exergue par les félines patines d'une princesse bien inspirée, ce titre pop metal symphonique entonné dans la langue de Molière se fait des plus sensuels, nous poussant alors à une irrépressible remise du couvert. Enfin, la présence d'Østen Bergøy sur le ''delainien'' « Aerodyne » confère à la fois un supplément d'âme et une once de caractère à une piste rock'n'metal résolument solaire, dotée de refrains des plus accrocheurs.

Lorsque le combo s'est montré un poil plus incisif, sans nécessairement aspirer à placer ses propos dans les charts, l'exercice semble, là encore, bien huilé, et lui sied à merveille. Ainsi, à l'image d'un Leaves' Eyes estampé « Sign of the Dragonhead, l'offensif « In Styx Embrace » nous aspire à la fois par ses riffs massifs, ses sidérantes accélérations, la puissance dévastatrice de ses choeurs, ces derniers évoluant à l'unisson et de concert avec les chatoyantes inflexions de la belle. On ne demeurera pas moins scotché par les franches attaques rythmiques du chevaleresque et opératique « The Twilight Hour » ; frondeur et nightwishien message musical muni de grisantes rampes synthétiques, d'une basse incessamment vrombissante et d'enivrants couplets. A nouveau, une muraille de choeurs corrobore les magnétiques envolées lyriques de la mezzo-soprano, conférant une dimension épique à la pièce.

Parfois, nos acolytes explorent des horizons auxquels ils ne nous avaient pas nécessairement préparés jusqu'alors, avec de belles réussites à la clé. Ce qu'illustre précisément « Desire », enjoué et langoureux mid tempo symphonico-progressif théâtralisé et aux accents cabaret, où des couplets finement ciselés sont relayés par d'entêtants refrains mis en habits de lumière par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie. Bref, une pièce au bilinguisme avéré entre anglais et français, pétrie d'élégance et d'originalité, se savourant davantage au fil des écoutes. Dans cette énergie, on retiendra l'opératique et glaçant « Queen of Lies » aussi bien pour sa touche orientalisante, dans la veine d'un Epica au temps de « The Divine Conspiracy », qu'au regard de ses intarissables jeux d'ombre et de lumière entre les envolées lyriques de la diva et les serpes oratoires de son acolyte de growler, Par ailleurs, l'énigmatique « The Voyage » nous plonge dans une ambiance à la fois crépusculaire et souriante. Doublé d'une touche folk en substance, sous-tendue par des choeurs en faction et un violon virevoltant, le complexe méfait saura, lui aussi, atteindre sa cible.


Digne héritier de « Dim Days of Dolor », ce nouvel opus ne s'en singularise pas moins, et à bien des égards. A l'image de son aîné, il n'a certes tari ni de pep ni de caractère ni d'immersives lignes mélodiques. Témoignant d'un brin d'originalité, allant jusqu'à révéler quelques sonorités inédites et concéder l'une ou l'autre prise de risque, d'ailleurs parfaitement assumées par le combo norvégien, on comprend que ce nouvel arrivage n'a nullement reproduit à l'identique les codes de son illustre prédécesseur. Une stratégie d'ensemble pour le moins osée mais louable et payante, in fine. On aurait cependant souhaité une offre plus étoffée en matière d'exercices de style. Aussi, une ballade, une fresque et/ou un instrumental, ingrédients souvent requis dans ce registre, manquent cruellement à l'appel. De plus, à la lumière de ses découpages flottants, la version edit de « Love Like Cyanide » n'apporte guère la plus-value espérée. Peut-être le bémol du vibrant méfait.

Ce faisant, tant la profondeur de champ acoustique de l'offrande que la pluralité du corps oratoire investi, sans oublier la finesse de plume dispensée, compensent ces irrégularités. Pas de doute, le groupe signe-là une œuvre forte, éminemment impactante, à la production soignée, révélant l'inspiration féconde de ses auteurs sur chaque note de chacune des portées de son set de compositions. Si, à l'image des dernières sorties, les fans de la première heure risquent de déserter les lieux, un auditorat élargi aux univers pop/rock/metal mélodico-symphonique à chant féminin trouvera ici matière à se sustenter. Loin d'avoir dit leur dernier mot, nos quatre mousquetaires nous démontrent ainsi qu'ils sont loin d'être à bout d'arguments pour nous interpeller, voire nous happer, et qu'ils détiennent les clés pour maintenir à distance ses plus féroces concurrents. Qu'on se le dise...

4 Commentaires

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DRIXMAN - 18 Septembre 2020:

Etonné qu'à aucun moment l'auteur ne parle de la chanteuse, Emmanuelle Zoltan que je trouve très bonne. Pour moi, c'est un album de Metal symphonique extrêmement réussi aux sonorités riches qui incorporent des influences multiples. Le coté gothique demeure surtout dans les paroles sentimentales et sombres admirablement servies par Emmanuelle Zoldan aussi l'aise dans un style Pop Rock que Metal. Les trois premières chansons mais aussi Queen of Lies et Glowing Embers sont tubesques et à l'égal musicalement d'un Nightwish de la grande époque avec Tarja Turunen ou de EPICA. 

ericb4 - 18 Septembre 2020:

Merci pour ce commentaire à l'argumentaire aussi fourni qu'élogieux pour un groupe qui le mérite, ce dernier parvenant effectivement à se placer parmi les figures de proue d'un style des plus foisonnants. C'est dire qu'on en attend beaucoup du prochain opus actuellement en phase d'achèvement.

Sinon, Emmanuelle Zoldan apparaît déjà dans la présentation du groupe (2nd §). De plus, ses remarquables prestations sont évoquées par touches au coeur de l'analyse technique du disque, mises en valeur dans les 4ème, 5ème et 7ème §, notamment, afin de montrer ce que son empreinte vocale apporte à la teneur argumentative du propos.

DRIXMAN - 19 Septembre 2020:

Autant pour moi. Emmanuelle Zoltan est effectivement citée et évoquée. Mon tropisme pour sa performance me pousse à ce qu'elle soit vraiment mise en valeur. J'ai hâte d'écouter leur prochain OPUS et mieux encore les voir en concert à Paris d'autant que le groupe est maintenant quasi franco-norvégien avec la présence d'Emmanuelle et de Nils Courbaron.   

freddym - 04 Fevrier 2021:

Je n'avais pas trop apprécié le précédent "Dim days of dolor", et je n'ai écouté que très récemment celui-ci; je le trouve bien meilleur (les gouts et les couleurs ...), plus "metallique", quelques relents de Tristania ou des premiers Sirenia, une belle pièce de metal sympho.

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