Depuis maintenant quelques années, l’annonce d’un nouvel album de
Satyricon est toujours une bonne occasion de faire des pronostics avec ses amis sur la voie musicale choisie par le célèbre duo norvégien et des paris quant à une déception ou une agréable surprise, mais aussi une bonne opportunité pour les journalistes spécialisés de faire des étincelles avec la mine de leur stylo.
En effet, «
Rebel Extravaganza » avait annoncé un tournant dans le style pratiqué par le groupe depuis ses débuts, délaissant les épopées médiévales alors narrées sur les trois premiers opus, au profit d'un black metal plus moderne. «
Volcano » avait poursuivi cette évolution avec de bonnes idées et une impression donnée que le groupe savait ce qu'il faisait tout en ayant conscience que ses fans se divisaient au fil du temps entre les adeptes de l'époque «
Dark Medieval Time -
Nemesis Divina » et les nouveaux adeptes depuis RE, les premiers espérant un éventuel retour aux sources, les autres attendant des albums allant encore plus loin. Cependant, la sortie de «
Now, Diabolical » fut une douche froide pour un grand nombre de personnes, les inconditionnels des premières heures apercevant un Satyr entouré d'une aura Rock'n roll qui les faisaient sourciller à s'en faire mal et les autres voyant une accessibilité à la musique pratiquée par le groupe, accrue et des compos plus minimalistes, faisant de celui-ci un album encore aujourd'hui très discuté tant en termes élogieux qu'en insultes.
Autant être honnête avec vous, mon sentiment quant à la sortie de ce septième opus était autant bercé d’espoir que de scepticisme.
Pourtant, c’est avec plaisir aujourd’hui que je partage avec vous mes impressions sur les tenants et aboutissants de cet album sombre, rythmique et jouissif.
C'est sous le couvert de quelques ricanements cyniques et de roulements dynamiques de la part de notre cher
Frost*************, que «
Commando » arrive, débutant la distillation de l'atmosphère de l'album et la mise en bonne condition de l'auditeur. Si l'on pouvait reprocher à l'opus précédent d'être assez mou du genou passé les premiers titres, cette première piste nous démontre avec quelle aisance Satyr peut créer des morceaux qui font bouger pour peu qu'il prenne la peine de se sortir les doigts du...derrière.
Le côté Rock'n roll que le groupe semble apprécier de plus en plus, se mêle habilement aux différentes compositions, ne dénaturant pas les sonorités propres au black metal (même si la production est bien trop propre pour être dans une ambiance digne d'antan) et fait gagner un certain entrain à la musique. « The
Wolfpack » et « Last Man Standing » et leurs rythmiques faciles d'accès et groovy en seront les parfaits exemples.
Les deux titres offrent des riffs entraînants soutenus par l'excellente prestation de
Frost*************, qui ne baisse pas en intensité tout au long de l'album sauf si le morceau y oblige, qui permettront d'apprécier à leur juste valeur: d'une part la production, très propre comme je l'ai déjà dit (mais on se rend compte que c'est indispensable) où la basse ne peine nullement à se faire entendre et où celle-ci dispose même de moment où elle est à l'honneur, comme le break sur le premier titre sus-cité et d'autre part le fait que le groupe arrive à offrir quelque chose dont tout le monde peut se contenter, que l'on soit adepte du groupe depuis longtemps ou simple néophyte. Pour les premiers, ils découvriront du déjà vu, mais à un niveau rehaussé par rapport aux précédentes réalisations, tandis que les seconds pourront aborder la musique de
Satyricon d'une oreille aguicheuse et se plonger plus profondément dans la découverte de ce combo.
Bien entendu, comme tout album qui se respecte, celui-ci dispose de titres phares tels que «
Black Crow on a Tombstone » et son refrain qui se laissera suivre sans coup férir en tapant du pied par terre et le très bon «
My Skin Is Cold » dont le riff entêtant et froid (non, pas de blague) en fait une réalisation majeure du groupe en cette deuxième dimension discographique.
Le tout n'est bien sûr pas dénué d'une certaine violence que nous sommes en droit d'attendre et le fameux «
Die by My
Hand » arrive. Titre équivoque, riff lourd et blast beats jouissifs de
Frost************* apportent leur lot de brutalité et de vitesse. Idéalement placé en quatrième position relevant encore d'un cran de niveau de Black Crow et permettant d'aborder le côté sombre et malsain de My skin Is
Cold d'une façon plus profonde. « The
Sign Of The
Trident » disposera d'un tempo relativement plus lent s'il en est, mais les éternels mélanges de la furie de la double pédale et du chant reconnaissable entre mille de Satyr, teinté ici de « clair » apporte au tout, une certaine lourdeur tant dans l'ambiance que dans la composition, qui reste délectable.
Alors que l'on croit innocemment que le tout ne nous réservera plus de surprise et que le final sera de la trempe du reste, le duo arrive tout de même à nous surprendre lors de « Den Siste ». Chant norvégien relevant l'aspect agressif, cuivres de Windhfyr, atmosphère pesante et épique où se mêlent avec habileté grandeur lors du crescendo et fatalité lors du décrescendo dans le cœur de l'auditeur, ce final est idéal : pour digérer les précédents compositions par son rythme lent et pour clôturer le tout en beauté.
Pour terminer, je ne parlerais que partiellement du livret aux superbes photos de Marcel Lelienhof et aux illustrations argentées pour revenir sur un point essentiel quant à la qualité de cette Septième offrande.
À me lire, on pourrait croire que le tout est excellent cependant quelques points (qui restent un avis purement personnel bien entendu) viennent noircir le tableau.
La production de Joe Barresi est très bonne, mais cela pourrait en déranger certains du fait que la musique pratiquée reste du black metal. D'autre part, les plus adeptes d'entre nous du true black ou je ne sais quoi encore pourrait trouver certaines compositions un peu trop accessibles et le côté Rock'n Roll un peu trop présent.
Pour ma part, après la douche froide que fut «
Now, Diabolical », cette album m'a fait un effet positif. Des compos plus violentes, une facilité trop tape à l'œil mise au placard et une atmosphère générale équivalente à la noirceur des plumes du corbeau de l'illustration.
Si le futur du groupe est encore mystérieux à l'heure actuel, espérons qu'il poursuive dans une voie toujours plus efficace et aussi délectable.
Valentheris.
en tout cas pour les avoir vus récemment en suisse les quatres premiers titres passe le cap du live avec mention, une vraie tuerie.
Devient un de mes SATYRICON favoris, certes assez différent de la période "Nemesis Divina" que j'adore. La section rythmique (et les riffs acérés) sur la plupart des titres du disque 1 (ex. Black Crow on a Tombstone ou The Sign of the Trident) sont magistraux et ont de quoi faire pâlir d'envie (ou de honte) le groupe dont ils s'inspirent visiblement, SLAYER ! Concision, précision, chant malsain et froid, production très propre (je sais, dans le black TNBM surtout, certains n'aiment pas cette option) et qui aussi, par certains côtés, en font un album de Black/Death plus que de Black pur. Mais cette alliance fonctionne à merveille. D'autres titres sur l'album sont plus dans la veine black, ou dans la période "Rebel Extravaganza", en moins "métallique" (c'était limite indus cette période d'ailleurs me semble t'il). Un album varié donc, magistral, béton, et sans fausses notes !!! 19/20
N'empêche que Satyr rit con des fois quand même.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire