Deux ans après un
The Infection de triste mémoire, départageant indubitablement les fans, revoilà les
Chimaira de retour pour un sixième album attendu au tournant (et c’est peu de le dire). L’album du changement, de la renaissance voire de la rédemption avec pas mal de nouveautés au programme… En premier lieu, le groupe quitte
Nuclear Blast pour s’installer chez E1 Music (ex-
Impending Doom,
The Human Abstract ou encore
In Flames…). Ensuite, la formation s’étant hélas séparée de ses plus fidèles membres à savoir
Jim LaMarca, Andols Herrick et Chris Spicuzza, ce sont leurs vieux amis du groupe
Daath qui viennent compléter les rangs.
Nous accueillons donc leur frontman Sean Zatorsky qui s’occupe désormais des claviers et des backing vocals ainsi que le guitariste Emil Werstler ici devenu bassiste de remplacement sans oublier le nouveau batteur Austin D’Amond, quant à lui issu de
Bleed the Sky. Pour ce qui est de la musique, c’est également tout nouveau tout chaud… enfin presque. Vous qui n’avez pas aimé la lenteur de
The Infection, vous serez ravis de constater que le groupe a repris du poil de la bête et repart sur de solide bases bien bourrines, revenant à leurs influences groove/thrash moderne aux légères influences orientales agrémentées de nouvelles touches bienvenues (j’y reviendrai).
Finis les morceaux en mid-tempo, terminés ces manques de solos et de refrains catchy, nous retrouvons avec un grand plaisir des riffs envolés, aussi puissants qu’aériens. Nous retrouvons également les fameux solos de Rob Arnold (peut-être moins mémorables qu’auparavant mais toujours aussi travaillés, surtout le fameux titre final instrumental) et les riffs au marteau-piqueur appuyés par le timbre terrassant d’un Mark
Hunter plus en forme que jamais. Le travail de D’Amond derrière les fûts n’est pas aussi impressionnant que ses prédécesseurs (la double d’Andols Herrick manque, c’est une évidence) mais le drummer américain joue agréablement bien du bastonnage de caisse claire et d’un jeu de cymbales plutôt sympathique.
Au niveau des influences nouvelles, nous redécouvrons ce côté purement metal/hardcore des premiers jours, notamment sur "Losing My Mind", "
Scapegoat" et "
Trigger Finger", véritables machines de guerre sombres, puissantes et entrainantes. De plus,
Chimaira nous ressert des beatdowns monstrueusement lourds que ne rejetterait aucun groupe de pur hardcore new-yorkais comme le prouvent les baisses de rythme dévastatrices sur le single "Year of the
Snake" et l’excellent "
Born in Blood", l’un des meilleurs morceaux de l’album qui bénéficie d’ailleurs de la présence du ténébreux Phil Bozeman de
Whitechapel et d’un style rappelant fortement leurs anciens méfaits de
The Impossibility of Reason.
On notera également quelques restes du tempo lourd de
The Infection sur les atmosphériques "
Beyond the Grave" et "Powerless", titres longs et pesants mais plus groovy que n’importe quelle piste de l’album sus-cité. Les claviers encore une fois moins présents n’entravent cependant pas le style du groupe, au son ici très sec et sombre, la production étant aussi classique qu’impeccable. Sans m’attarder sur des énumérations hasardeuses, disons que l’on retrouve du
Strapping Young Lad (que l’on peut entendre sur le refrain du fabuleux "Clockwork"), du
Machine Head, du
Pantera – bien entendu – ou encore du Lamb of
God pour ne citer qu’eux, le tout restant bien sûr à la sauce
Chimaira old school.
Ainsi, si on peut regretter le manque de ce petit quelque chose qui faisait de
Resurrection et l’album éponyme des œuvres particulièrement uniques de par leurs ambiances et leurs fantastiques sens du riffing, ce
The Age of Hell revient aux sources sans risques mais avec une efficacité à toute épreuve, pour notre plus grand plaisir. Un sixième opus à la fois routinier et surprenant qui ne manquera pas de nous raviver cette flamme d’antan, cette passion pour un groupe qui, finalement, est encore plein de ressources.
Le départ de plusieurs de ses principaux membres,particulièrement Andols ce fait cruellement ressentir,la rythmique en prend vraiment une sacrée claque.
Ils m'auront quand meme laissé The impossibility et Resurrection et pour ça gros respect mais j'attend plus grand chose du groupe.
On retrouve du très bon Chimaira sur ce Age of hell, avec des riffs percutants, et un groove de folie (losing my Mind, Time Is Running Out, Year of the Snake, l'excellente Born in Blood). De manière générale, cela manque un peu de vie, de folie, puis c'est un peu en dents de scie, après "Born in blood", l'enchaînement Stoma Powerless met un sacré coup de frein, déjà que Beyond the grave ,un peu plus tôt, m'avait coupé l'herbe sous le pied. J'aurais la même critique que sur les albums précédents, trop long, cela aurait été non dérangeant de faire sauter les 3 derniers morceaux. Si Chimaira surpasse le précédent The infection, il n'arrive pas au niveau de l'éponyme et ressurection. Cependant, on garde une qualité qu'on leur connait. 14/20. Merci pour la chro !
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