Le mois de juin 94 reste marqué chez l’écurie allemande Nuclearblast par la parution des seconds albums tant attendus d’
Amorphis et
Gorefest pour le label, celui du redoutable combo hollandais tenant toutefois plus difficilement ses promesses. Notre formation finlandaise s'est quant à elle embarqué une nouvelle fois vers Stockholm. Et ce, pour rejoindre l’ingénieur du son Tomas Skogsberg aux célèbres Sunlight Studios, se transformant au passage en quintette depuis l’intégration d’un claviériste à part entière en la personne de Kasper Martenson, ayant d’ailleurs participé à l’écriture de nouvelles compositions.
Magnifiquement mis en image par les studios SV Bell à qui l’on doit les illustrations des premières oeuvres de
Kataklysm,
Wombbath et
Torturer,
Tales from the Thousand Lakes (ces 1000 lacs si chers à la Finlande) suit globalement les traces de son brillant aîné. On retrouve ainsi le contraste entre cette lourdeur rythmique et les growls caverneux de Tomi Koivusaari, couplés à des mélodies enchanteresses de tout instant, à l’image des somptueux morceaux First
Doom et
Forgotten Sunrise.
Les claviers prennent une part plus importante non seulement au coeur des titres, pour citer les superbes interventions aux couleurs psychédéliques sur le mémorable The Castaway, mais sont aussi utilisés en introduction, comme sur le magnifique morceau d’ouverture
Thousand Lakes composé par le jeune et talentueux Kasper Martenson. En outre,
Amorphis introduit pour la première fois un chant clair au sein des titres Into Hiding,
Winter Day et In the Beginning, contraste idéal avec le chant gras de Tomi, apportant plus de corps et de sensibilité.
Articulé par des morceaux à l'équilibre étonnant et à la saveur toute particulière, chacun renfermant l’élément qui le distingue, bénéficiant par ailleurs d’un son d’une puissance organique et renversante,
Tales from the Thousand Lakes prend ainsi toute son ampleur au fil de son avancée. L’album tire également sa force grâce à son sens imparable des mélodies, mais aussi grâce à l’aération et au relief apportés par les claviers et le chant clair, peu envahissants et toujours utilisés à bon escient.
En mariant à la perfection rythmiques d’une lourdeur imposante et harmonies de grande finesse,
Amorphis touche ainsi la magie du bout des doigts en cette année 94. Porté dans des horizons plus larges que son prédécesseur et aux saveurs doom certaines, tout en bénéficiant d’une assise deathmetal encore très forte,
Tales from the Thousand Lakes est un superbe voyage dans les contrées finlandaises et s’impose comme un must-have du deathmetal mélodique des premières années. Le second disque du quatuor montre ainsi tout le savoir-faire du pays dans le domaine et compte parmi ces oeuvres fondatrices et incontournables ayant largement contribué à la pleine définition et à la reconnaissance du style.
Fabien.
Salut Fabien, en 94, Gorefest sortait son troisième album Erase et non pas son second. Sinon, cet Amorphis c'est du tout bon. Amicalement.
Oui, la phrase prête à confusion. Je parle bien du second album estampillé Nuclearblast, à savoir Erase. Mon premier Gorefest reste pour ma part Midnloss paru chez Foundation 2000 en 1991. Je l'ai acheté à quelques petites semaines d'intervalle avec l'incontournable False, que tout deathster adule, à juste titre. ++ FABIEN.
Musicalement j'aime bien, mais vocalement, j'ai du mal.
16/20
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