Darkthrone se forme en 1987 sur les cendres de
Black Death, autour du batteur Gylve Nagell et du guitariste Ivar Enger, rapidement rejoints par le bassiste Dag Nielsen et le guitariste chanteur Ted Skjellum. Sans faire exception à la règle, le quatuor norvégien subit de plein fouet l’influence du deathmetal, qui subjugue littéralement la scène extrême de la fin des eighties.
Après plusieurs démos,
Darkthrone conclut un deal avec Peaceville, alors réputé pour ses récentes signatures d’
Autopsy et
Paradise Lost. Le groupe rejoint ainsi l’inévitable Tomas Skogskerg, pour les sessions de
Soulside Journey fin 1990, commercialisé en tout début d’année suivante. A l’époque, hormis le LP Hallucinating
Anxiety de
Cadaver, la Norvège ne s’est encore guère illustrée au sein de la scène death scandinave, encore largement dominée par la Suède, à l’instar d’
Entombed &
Carnage, ses deux leaders du moment.
Avec ses guitares co-enregistrées par Tomas Skogsberg et Uffe Cederlung (
Entombed),
Soulside Journey ne surprend pas au premier abord, bénéficiant du même son glacial à l’origine du succès de Left
Hand Path &
Dark Recollections (
Entombed,
Carnage). Sur les rythmiques complexes de Gylve (alias Hank Amarillo) et de Dag, les riffs de Ted & Ivar sont lourds et tranchants, délivrant un deathmetal technique et profond, à l’image des excellents
Cromlech et Grave With A View, ou encore des formidables instrumentaux Accumulation et
Eon, sur lesquels
Darkthrone démontre toute l’étendue de son talent.
Pourtant, au-delà d’un deathmetal en apparence conventionnel,
Soulside Journey dégage une atmosphère incroyablement sombre, encore inédite à l’époque. Son climat est terriblement pesant, renforcé par le guttural profond de Ted Skjellum, et par quelques touches de claviers parcimonieuses, comme sur le fabuleux
Neptune Towers, renforçant cette ambiance funèbre & envoûtante, et apportant également une grande mélancolie.
Considéré par certains comme l’oeuvre pionnière du darkdeath,
Soulside Journey impose effectivement l'alliance entre la lourdeur & la brutalité du deathmetal, avec des ambiances sombres et mélancoliques.
Darkthrone marque dès lors les esprits en cette année 1991, hissant l’album parmi les pièces essentielles des débuts du deathmetal scandinave, mais laissant parallèlement pressentir le changement rapide d’orientation de Gylve, Ivar et Ted, vers des sphères black pures et sans compromis, sous les nouveaux pseudonymes de Fenriz,
Zephyrous et Nocturno Culto. Totalement culte à mes yeux.
Fabien.
absolument mortel cet album !!!!
Disque qui, comme le dit judicieusement la chronique, possede une atmosphère unique et hisse le groupe au sommet dès son premier album. De la pochette intrigante et originale aux compositions à la fois subtiles et sombres, tout fait référence en cette belle année 91. Un album qui, et c'est dommage, restera un Ovni dans la carrière de la formation.
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