Voici, après un peu plus de 12 mois d'absence, ce
Darkthrone 12ème du nom: "
The Cult Is Alive".
Enregistré au mythique Necrosound Studio et composé de 10 titres, c'est aussi l'album du retour chez Peaceville Records.
Enregistré une fois de plus en un temps record, ce disque est évidemment la continuation logique du précédent. Rien d'étonnant pour un groupe qui a banni depuis belle lurette les mots "évolution" et "nouveauté" de leur vocabulaire, malgré quelques petits changements moyennement perceptibles qui ressemblent plutôt à une régression, qui est un terme plutôt positif dans le milieu du vrai Black
Metal.
La production est habituelle, son de guitare limpide avec cette distorsion si unique à Mister Nocturno. Sa voix est légèrement plus mixée en avant que l'album précédent, avec un ton un peu plus bas, le tout donnant plus de corps à ses cris inimitables. La batterie de Fenriz toujours aussi résonnante, pleine, les peaux ne doivent pas être bien tendues. Toujours ces mêmes délires au charleston et à la ride, complètement décalés du tempo, bref du Gylve Naggell toujours inspiré mais habituel.
Rien de bien neuf jusque la, hormis quelques vocaux de Fenriz en guest sur "
Nocturnal Slut" et sur le dernier morceau, remémorant un peu certains
Isengard, puis le 8ème morceau ou la guitare est jouée entièrement par ce même Fenriz, de manière très simpliste d'ailleurs.
A part toutes ces habitudes, d'un point de vue strictement musical, on peut considérer qu'on a affaire ici à l'album le + varié de
Darkthrone, comparativement à
Hate Them et
Sardonic Wrath, c'est évident. Titres courts en général, avec ce côté rock'n'roll plus prononcé (une des rares innovations), certains riffs ne denoteraient pas dans un bon punk rock. Puis Nocturno se remet timidement aux solis, assez brouillons d'ailleurs mais faisant bonne allure.
Pas d'intros inutiles de
Red Harvest, cela part au quart de tour, petit larsens, et c'est parti pour "Cult of
Goliath", titre simple, pas pour un sou révolutionnaire, structure simple mais assez peu usité, et ce riff distordu dont seul Nocturno à le secret, et qui vous colle direct à la tète. "Too old to cold" titre très punky (sans exagérer) efficace et banal. "
Atomic Coming" un des titres les + intéressants avec de la structuration assez développée et un refrain simple et imparable, "
Graveyard Slut" chanté par Fenriz, un pur plagiat de
Hellhammer, "ouhs" compris, mais tellement bien fait, "Underdogs and Overlords", distorted guitar à en baver, ça grouille de larsens, une de mes favoris, "
Whisky Funeral", très bonne deuxième partie de morceau avec plein de breaks (c'est relatif on parle de
Darkthrone),"De Underjordiske" titre court simple, monorythmique et assez lent, assez inattendu pour nos compères, "Tyster Pa Gud" speed, très simpliste dans le riff, rappelant un peu le "In En De Dype Skogers Favn" en plus second degré, "Shut Up" mon titre favori avec ce riff très sombre et noir comme Nocturno/Fenriz ne nous habituaient plus depuis pfff.... une sympa petite réminiscence. Enfin "
Forebyggende Krig" avec ces backing assez
Pagan de la part de Fenriz rappelant Storm, et cette fin assez originale (tiens) composée d'un solo très mélodique et très court rappelant du
Paradise Lost belle époque le tout en fondu final; ça dénote même sur le reste du disque...
Bah vous devez vous dire, après avoir lu ce descriptif un peu rébarbatif, un autre
Darkthrone, encore, rien de quoi exulter.
Ben moi j'estime que c'est un disque génial, malgré tout l'essence même du Black, on ne sent ici aucune concession, et un amour infini pour cette musique. Ils sont fans de ce qu'ils font, et il serait inutile pour ce groupe de devoir piocher dans des influences extérieures (à part
Celtic Frost/ Hellhammaer qui a toujours été présent) sans irrémédiablement se pourrir définitivement.
Aucune évolution réelle, aucun regard vers l’extérieur, des œillères de plus en plus fermées, pas de tolérance, voilà peut-être ce qui symbolise au plus haut point le vrai Black, et la vraie Misanthropie qui l'accompagne. Tout ceci pour le combat de l'atteinte à chaque album de cette suprême pureté.
Voilà ce qu'est
Darkthrone, voila ce qu'est pour moi le Black. Non un musique raffinée composée de synthés mielleux qui favorise les rêves d'étendues glacées et de cieux étoilés, le tout derrière sa chaude fenêtre. Non une musique pour séduire les petites nanas avec de douces mélopées rêveuses et romantiques.
Le Black est
Darkthrone, c'est la perversité, le non sentiment humain, la violence, la dégradation de toutes les valeurs, la négation de l'humain, par une musique brute, glaciale, ultra crue, non évolutive et non métissable, une musique qui doit puer le chacal, qui doit sentir sous les bras, dont chaque écoute doit ressembler à une sorte de viol brutal de la conscience...
Certes
Darkthrone a pris du recul, on sens ce deuxième degré plus palpable, dû à la vieillesse, ce n'est plus
Transilvanian Hunger et son ambiance résolument très
Dark et sincèrement
Evil, mais l'essentiel est là, le concentré ultime de ce qu'est la Black, pas de compromis, nihilisme musical authentique...
A jamais les seuls et uniques gardiens du
Temple...
Darkthrone est le Black, et les Kanwulf et compagnie n'arriveront jamais à leurs chevilles...
Darkthrone is for all the evil in Men
19/20
Mais force est de constater que Darkthrone délaisse l'esprit BM des débuts et se retrouve esclave de de leur notoriété, dans le sens où on a plus l'impression qu'ils sortent un album pour montrer qu'ils ne sont pas morts... Niveau émotionnel c'est un peu pompeux et vide. Alors oui, l'album passe, mais ne va pas plus loin côté recherche.
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