Depuis le moyen "
The Cult Is Alive",
Darkthrone évolue dans un genre très personnel: en effet la créature guidée par Nocturno Culto et Fenriz s'est, depuis cet album, affranchie de son Blackmetal originel pour embrasser une voie différente, empreinte d'éléments Heavy, Thrash, Punk et Blackmetal, le tout dans un esprit Rock 'n' Roll indiscutable, autoproclamée
NWOBHM (New Wave Of Black Heavymetal). Doté d’une sublime illustration de Dennis Dread (Absess), le présent disque semble se situer dans la droite lignée de son prédécesseur: un proto Black/Thrash/Speed/Punk/Roots crasseux et Rock à souhait. Une fois la galette introduite dans le lecteur, l’album démarre sur des chapeaux de roues: « Those Treasures
Will Never Befall You » est un petit concentré de l’album tout entier: porté par des riffs prenants et les vociférations d’un Nocturno Culto enragé, ainsi que par les rythmes tapageurs et efficaces de Fenriz, ce dernier posant quelques chants clairs (mais faux, il faut bien l’avouer…), ce morceau est une invitation pure et simple au headbang.
L’offrande est desservie par une production rêche et incisive, plutôt crade et roots, rappelant les premiers jets de la première vague, mais sans jamais sombrer dans le caricatural. Si le son est crasseux, il n’en reste pas moins puissant et riche. A l'image du son, les voix des deux musiciens sont crasseuses et rauques, caverneuses et parfois fausses, elles distillent une ambiance virile et necro au disque tout entier. Ces voix un peu approximatives peuvent même parfois se révéler un poil agaçantes à force... Si le premier titre est un pur brulot Rock 'n' Roll à souhait, la suite de l'album n'est pas en reste, comme le démontre le terrible "I Am the
Graves of the 80s", un putain d'hymne au
Metal, au vrai, et son refrain monstrueux en forme d'insulte à tous les trends qui infectent la scène. Cet esprit Rock 'n' Roll se retrouve plus ou moins tout au long du skeud: du titre éponyme bourré d'émotion, au très Punk et paillard "I Am the Working Class" qui pue l'alcool frelaté à des kilomètres.
L'osmose entre nos deux musiciens est ici totale, la composition des morceaux étant, malgré des divergences au niveau de la forme, égale en qualité. On sent bien le plaisir manifeste qui a dû animer nos deux norvégiens lors de la composition et de l'enregistrement de cet opus.
Néanmoins, si une bonne partie de la galette baigne dans une ambiance R 'n' R et une certaine bonhomie,
Darkthrone semble avoir assombri sa musique depuis "
Dark Thrones and Black Flags", en témoigne le crasseux et angoissant "Stylized
Corpse", et son riff initial rappelant
Hellhammer. Si la direction prise sur cet album est très Rock, il n'en demeure pas moins que
Darkthrone a réinjecté dans son proto Heavy/Thrash/Punk, une bonne dose de noirceur et de lourdeur purement Blackmetal... Sur cet album
Darkthrone pue le mauvais
Whisky, l'huile de moteur et la boue, le tout dans une ambiance résolument macabre. Cet album est donc par conséquent assez peu accessible: trop R 'n' R pour les amateurs de
True Black, et trop noir pour les aficionados de Heavy ...
Néanmoins
Darkthrone frappe fort, signant ici une des meilleures sorties de 2010.
Darkthrone n'est pas mort, qu'on se le dise...
J'aime vraiment toute les périodes de Darkthrone, ils ont apporté énormément en death et en black, et savent toujours autant se "recycler" même se "métamorphoser" j'dirais .Alors que maintenant quand je vois Mayhem qui s'asseoit sur sa réputation d'il y a 15/20 ans et qui joue toujours les mêmes lives, et un Darkthrone qui commence à vieillir (bah oui quand même) maios qui garde sa fougue, se contrefout de leur vente et joue au feeling, ça fait plaisir. Grâce à ses 2 lurons j'ai l'impression d'être revenu dans les 80's où on jouait ce qu'on avait dans les tripes peut importe que ça plaise, on se lâche.
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