Nul besoin de présenter
Sodom, trio de musiciens amenés depuis le début des eighties par Tom Angelripper, le leader emblématique de la formation. Les derniers albums du groupe, tous très percutants, lui ont donné une assise, un style défini assez peu évolutif en dehors d'aspects globalement un peu plus mélodiques. Un peu plus policé qu'à ses débuts, tout en maintenant des variations plus brutales bienvenues dans un album,
Sodom garantit un standard de qualité dans le petit monde du thrash metal, un peu à la manière d'un
Overkill de l'autre côté de l'Atlantique.
Reprenant ici le principe du EP cher au début du mouvement (1 nouveau titre et des lives ou reprises pour agrémenter le tout, comme il y en eut quelques uns il y a 25 ans, citons l'oublié "
Out Of The
Dark... Into The Light" des compères de
Kreator), le groupe de notre Tom surprend de prime abord avec une pochette toute droite issue des tiroirs de ses débuts. Celle-ci pourrait être prise pour un brouillon de "
Endless Pain", tant le dessin, anti-photoshop par essence, possède un rendu sale et limite artisanal, reprenant quand même le thème du guerrier habituel de nos Allemands, masque anti-gaz à l'appui. Les personnages du dessin représentent-ils le groupe, à la manière du "
Live Undead" de
Slayer ?
Le morceau inédit, (à l'origine prévu pour le prochain album), "
Sacred Warpath", débute par un cri de guerre de Tom, suivi d'un roulement de batterie, et c'est parti pour un mid-tempo avec la grosse voix de Tom par dessus, sur des couplets assez typiques du groupe, tel qu'on peut en trouver à foison sur les excellents "
In War and Pieces" ou "
Sodom", l'album. Le refrain, basique, reprend le titre du morceau en cris plus éraillés, et possède un rythme légèrement plus rapide. Rien d'original, rien de marquant, peut-être moins produit que les derniers efforts du groupe, donnant un côté plus brut général. La basse, très présente, et l'ambiance générale fait penser à du
Venom, avant un break en arpèges, aux parfums inhabituels, qui laisse à la place au solo, sympathique, de Bernemann. Le pont, classique, laisse la part belle aux déclamations de Tom, avec un "uh" étouffé rappelant l'influence
Celtic Frost/
Triptykon, pour reprendre le refrain en boucle jusqu'au terme du morceau. Les influences d'origine et le style général du groupe sont immuables, pour du
Sodom assez classique au final, sans être une tuerie absolue non plus.
Les trois titres live, très représentatifs du groupe (3 hymnes, dont un "City Of
God" au riff d'intro toujours aussi jouissif) remplissent leur office, sans grosse variation par rapport aux morceaux d'origine, tout au plus noterons-nous l'introduction de "
The Saw Is the Law" (seul titre à sauver de "
Better Off Dead" l'unique
Sodom réellement faible), festive, et dont on peut imaginer la réaction des fans à l'écoute de son refrain "Papaou Mamama" introductif. Sympa et frais.
Les die-hards fans du groupe se jetteront sur cette sortie limitée à 1.000 exemplaires chez SPV, en vinyle 10" transparent et en CD. Les autres préfèreront se réécouter le référentiel live "
One Night in Bangkok" de 2003, véritable tuerie intégrale reprenant les standards du groupe d'alors, dans une ambiance nettement plus survoltée. Voire sur l'édition 2CD Digipack limité du "In
War And Pièces" reprenant deux des mêmes titres live en bonus, seul "
Stigmatized" n'y figurant pas.
Sodom, avec la tonne de classiques en stock, aurait sans doute pu, quitte à jouer le trip nostalgie en adéquation avec sa pochette, ressortir deux ou trois vieilleries de derrière les fagots, période "
Persecution Mania", histoire de ne pas se répéter. Dommage ! L'intérêt de l'achat, en dehors du collectionneur acharné du groupe, s'en trouve incontestablement limité.
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