Liste des groupes Thrash Metal Sodom (GER-1) The Final Sign of Evil

L’histoire du label Schallplatten Produktion und Vertrieb (SPV) débute au 34 Osterstrasse à Hannovre en 1984, fondé par le disquaire Mandfred Schütz avec sa toute première division Devil’s Games, aussitôt rebaptisée Steamhammer après une unique production, In the Sign of Evil, le célèbre mini-LP de Sodom capturé par Hörst Müller, ingénieur du son ayant également enregistré Kreator, Destruction ou Celtic Frost. Sodom se forme quant à lui deux ans plus tôt, autour du chanteur / bassiste Tom Angelripper (Thomas Such) et du batteur Chris Witchhunter (Christian Dudek), formation ayant eu bien du mal à garder longtemps le même guitariste. Accompagné de Grave Violator (Josef Dominik) à la guitare, Sodom possède un répertoire d’une douzaine de morceaux, lorsqu’il conclut le deal avec SPV en 1984. Mais, en accord avec le label, seul cinq titres sont immortalisés au Nord-Bremen Tonstudio pour le premier mini-LP, tandis que les autres compositions finissent étrangement aux oubliettes.

Il aura fallu attendre plus de 20 ans, à l’occasion d’une réunion d’anciens, pour que Josef mentionne l’existence d’une rehearsal-tape d’époque qu’il possède encore, et qui comprend l’intégralité du vieux matériel. L’idée de résurgence de ce témoignage du passé plaît immédiatement au label Steamhammer / SPV, bien qu’il faille impérativement tout réenregistrer, vu la qualité inexploitable de ces vieilles répétitions. Tom est toutefois le seul rescapé de la formation d’origine et il lui est impossible d’imaginer la résurrection des anciens morceaux sans la présence de Chris et Josef. Le leader parvient donc à convaincre ses deux anciens acolytes, notamment son premier batteur ayant raccroché les baguettes depuis son départ de Sodom en 1992, qui plus est en mauvaise santé actuelle.

Réuni le temps de plusieurs répétitions, le trio immortalise alors son vieux répertoire en 2007, au Dungeon Sounds Tonstudio, sous la houlette de Thorsten Hain, dans la voie souhaitée à l’époque, celle d’un album complet, avec la carte blanche de SPV, tout décrochant une superbe illustration d’Andreas Marshall, ayant déjà travaillé avec le groupe sur Agent Orange ou Better Off Dead. Paru à la rentrée, The Final Sign of Evil s’articule ainsi autour de douze morceaux, à savoir les nouvelles moutures des cinq titres d’In the Sign of Evil, accompagnées des sept titres injustement oubliés à l’époque.

Si l’intérêt du réenregistrement de l’intégralité du répertoire du mini-LP d’origine puisse paraitre moindre, The Final Sign of Evil tire à mon sens sa force dans les sept morceaux inédits qu’il referme. Il s’agit de compositions simples, interprétées avec une intégrité et une sincérité qui ne sauraient être mises en cause. C’est personnellement un vrai bonheur d’écouter The Sign of Sodom et son riffing percutant, Bloody Corpse et son refrain diablement accrocheur, fleurant fort cette fragrance thrashmetal des années 80’s, avec le côté anthracite si caractéristique de la formation du bassin de la Ruhr. Ce témoignage authentique de ces années-là, livré avec un souci de détail historique et sans aucune forme de prétention, est d’autant plus fort qu’il s’agit de la dernière prestation de Chris Witchhunter, malheureusement décédé une année plus tard.

++ FABIEN.