Better Off Dead

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16/20
Nom du groupe Sodom (GER-1)
Nom de l'album Better Off Dead
Type Album
Date de parution 01 Octobre 1990
Labels Steamhammer
Produit par Harris Johns
Enregistré à Music Lab Berlin
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album259

Tracklist

1.
 An Eye for an Eye
 04:25
2.
 Shellfire Defense
 04:22
3.
 The Saw Is the Law
 04:12
4.
 Turn Your Head Around (Tank Cover)
 04:23
5.
 Capture the Flag
 06:08
6.
 Cold Sweat (Thin Lizzy Cover)
 03:11
7.
 Bloodtrails
 04:45
8.
 Never Healing Wound
 02:26
9.
 Better Off Dead
 03:44
10.
 Resurrection
 04:50
11.
 Tarred and Feathered
 03:02
12.
 Stalinorgel
 04:42

Durée totale : 50:10

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Sodom (GER-1)


Chronique @ eulmatt

20 Novembre 2007
Il y a à peu près autant de types différents de fans de Sodom que d’albums dans la discographie des Teutons, c’est dire. Pour ne pas passer pour un indécis diplomate et faussement objectif, j’avoue ouvertement que rien ne me fait plus tripper chez Sodom que leur production de 1987 (l’EP Expurse of Sodomy et le glorieux Persecution Mania). L’avertissement est nécessaire, histoire que les fans absolus d’Agent Orange (et ils sont nombreux) puissent relativiser mes propos concernant l’objet de cette chronique.
Toute la nuance se situe ici, entre considérer Better Off Dead comme une transition un poil fade d’Agent Orange, ou alors comme la confirmation d’une volonté d’évolution qui part en couille. Subtile différence d’appréciation, que les amateurs de thrash germanique auront parfaitement saisi. Ils auront également compris mon penchant personnel pour la seconde option.

Alors quoi, tout de même, Better Off Dead ne commence pas si mal. Certes, je ne peux pas aller jusqu’à reprocher aux Allemands de faire du Sodom brut de décoffrage, du moins sur la forme. Car sur le fond, les riffs de An Eye For Eye ou de Shellfire Defense ne figurent certainement pas au panthéon de leurs plus grandes inspirations. C’est dommage car le thrash Sodomien est déjà suffisamment aride et linéaire comme cela, mais passons.

Le masque tombe aussitôt après. Le retour à la mode du heavy metal à la sauce germanique, il fallait oser en 1990. Ils l’ont fait, et The Saw Is the Law a de quoi faire fuire le premier thrasher qui prêterait ne serait-ce qu’une oreille distraite à ce qui pourrait sortir tout droit d’un disque d’Accept...

Et Better Off Dead contient d’autres (mauvaises) surprises de ce genre, l’exemple le plus parlant étant l’affreux Resurrection et son refrain pathétique.

On passera également sur deux reprises certainement dispensables (Turn Your Head Around et Cold Sweet), autant de révélateurs de ces soudaines envies de vieux heavy des familles qui semblent avoir travaillé la bande à Tom.

Ces inspirations ne s’arrêtent pas là, car notre ami semble carrément vouloir pousser le bouchon jusqu’à imiter le vieux Lemmy des familles: comment ne pas penser à Motörhead à l’écoute de l’intro de Capture Of The Flag (efficace au demeurant) et surtout de Stalinorgel (ni plus ni moins qu’une parodie). Mais depuis quand attend-on de Sodom ce genre de fantaisies ? Ah pardon, il s’agit sans doute d’une saine évolution et d’une preuve d’ouverture d’esprit d’un groupe trop souvent tancé pour sa trop grande rigueur, pour verser dans le positif. C’est simplement regrettable quand on aimait autant ce thrash aussi léger qu’un 38 tonnes, abrasif et teuton jusqu’au bout des ongles.

Heureusement, Sodom remet ponctuellement la marche avant et ça dépote sérieusement sur Bloodtrails, Better Off Dead ou Tarred And Feathered, thrash taillé au carré, au pragmatisme et à la rigueur tous germaniques. Tout cela est fort bienvenu, sans toutefois convaincre totalement, car on se prend même à trouver les compositions un poil convenues, un comble. Mais je ne dois pas faire dans l’excès de fine bouche, l’album comporte finalement cinq à six morceaux copieux et plus que respectables, à défaut d’être prodigieux.

Sans doute un peu à court d’idées Sodom...les ouvertures entrevues dans Agent Orange donnaient une certaine aération à un thrash exigeant et de bon niveau; ici c’est plutôt l’inverse, et le drame, c’est que toute la magie glaciale de Persecution Mania a disparu pour de bon. Pour ceux qui voient l’apogée de Sodom avec Agent Orange, leur appréciation pourra être plus nuancée que la mienne concernant Better Off Dead. Quoique...

Un symptôme de plus confirmant en cette année 1990 le lent déclin du thrash allemand et de ses ténors Sodom, Destruction et Kreator, qui fait légèrement illusion avec Coma Of Souls. Un long tunnel d’une décennie s’annonce.

13 Commentaires

5 J'aime

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El_Totor - 05 Avril 2012: Je connaissais pas du tout unkel tom, mais ça se comprend parfaitement ! De la frustration en moins et il peut mettre tout ce qu'il veut comme rock ailleurs et se consacrer entierement au thrash de l'autre coté !
Bark_at_The_Moon - 21 Novembre 2012: Franchement, je n'ai aucun problème avec ce disque ! Les titres heavy apportaient un peu de fraîcheur parmi tout le reste, la production était très bonne (on ne pourra pas en dire autant avec l'infâme son du disque "Get what you deserve"). Et je n'ai pas honte de dire que même si Tom a voulu sciemment imiter Lemmy (lui rendre hommage, plutôt)... Eh bien Tom chante bien mieux que Lemmy !
Baal666 - 03 Avril 2013: relativement plus accessible cette album de nos confrères Sodom,mais il y'a quand même de sacré morceaux Thrash'n roll!!!!
 
El_Totor - 04 Avril 2013: Je n'avais pas fait gaffe à la dernière phrase de la chro "Kreator qui fait légèrement illusion avec Coma of Souls". Pour moi c'est le countdown de Kreator cet album. Certes moins violent que ceux d'avant, ils ont épuré ce qu'il faut et on sorti des putains de riffs de ouf... Enfin après, on peut moins aimer que ceux d'avant, mais dire qu'ils font légèrement illusion c'est extrêmement fort comme terme à mon sens...
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Chronique @ dark_omens

08 Mai 2014

Décevant...

L'esprit artistique téméraire des Allemands de Sodom avait, jusqu'alors, sublimé leurs travaux créatifs, les conduisant même jusqu'à une certaine forme d'apogée fort d'un excellent Agent Orange. Ce dernier, presque entièrement dévolu à ce Thrash rugueux typiquement teutons, laissait néanmoins entrevoir quelques cicatrices mélodiques qui lui donnaient tout son caractère. Fort de ces nouvelles aspirations et, de surcroît, d'un passé récent allant en ce sens, nul doute que Tom Angelripper, chanteur, bassiste et âme fondatrice décisionnaire de ce groupe, allait, une fois encore, ne pas se laisser emprisonner dans les caractéristiques sclérosantes d'un genre en particulier, et nous asséner un nouvel assaut aussi intéressant qu'innovant. Ce nouvel effort, répondant au doux nom de Better Off Dead, sort en 1990.

Le premier fait marquant, qui pourrait être responsable d'une certaine déception, est l'absence ici du guitariste Frank Gosdzik dont, jusqu'à présent, les soli avaient véritablement sublimé les œuvres d'un Sodom très inspiré. Le musicien, partis rejoindre Kreator, est remplacé par Michael "Micha" Hoffman qui s'il ne démérite pas vraiment aura beaucoup de mal à s'illustrer aussi parfaitement que son prédécesseur.

Mais cessons de nous égarer sur des considérations aussi subjectives concernant les talents d'un musicien dont les responsabilités quant aux vertus, ou aux non-vertus vertus, de cet album ne sont pas vraiment avérées, ou si peu.

Il y a, en effet, concernant ce Better Off Dead, au-delà de toutes les réflexions ineptes livrées jusqu'à maintenant dans cette rédaction, un terrible secret qu'il nous faudra énoncer sans plus attendre. Une révélation terrible, qui point en filigrane dans ces mots et qu'il est difficile d'admettre après des œuvres aussi remarquables que celles de ces saxons: Better Off Dead est une déception.

Pourquoi cela?

Pour une raison assez simple: les inspirations musicales qui ont guidé, cette fois-ci, Tom sont si éloignées de l'esprit originel de Sodom qu'elles seront suffisantes à dénaturer presque complètement le Thrash de ce groupe. Tant et si bien que les Partisans initiaux de ces Allemands seront, à juste titre, totalement déconcertés par ce mélange anarchique dans lequel nul ne peut véritablement trouver une cohérence captivante de bout en bout. Et lorsque votre humble serviteur use avec tact du terme "déconcerté" c'est pour ne pas user d'un autre nettement moins courtois mais tellement plus juste.

Pourtant la disparité musicale de ce disque n'est pas d'emblée perceptible puisqu'il démarre sous les auspices d'un Thrash assez classique dans lequel, cependant, on déplorera, outre ce léger académisme, des passages guitares, justement, moins notables (An Better Off Dead for an Better Off Dead, Shellfire Defense).

La suite, quant à elle, est, malheureusement, nettement moins glorieuse. Et dès The Saw in the Law, on ressent la désagréable morsure de la désillusion. titre très Heavy Metal s'inscrit dans une démarche assumée à laquelle on ajoutera des morceaux tels que Cold Sweat et tels que l'abominable Resurrection (deux pistes dont les refrains ultra-mélodiques et ultra-mièvres sont une aberration si l'on songe au groupe en présence. Et pire encore si l'on songe aux travaux d'autrefois).

Plus représentatif de l'esprit créatif d'antan de ces Allemands, les influences Rock'n roll, si chère à Tom Angelripper (et à son idole Lemmy Killmister (Motörhead) dont le fantôme plane indiscutablement sur ce disque), sont ici bien présentes aussi. Et en une sorte de Thrash'n'Roll pas totalement désagréable mais un peu insuffisant au regard du manque d'aspérités d'une œuvre dévolu à un Heavy Metal plutôt qu'à un Thrash rugueux, des chansons telles que les reprises Turn your Head Around de Tank (Turn your Head Around (1982)) et Cold Sweat de Thin Lizzy (Thunder and Lightning (1983)), ainsi que, par exemple, Stalinorgel parviennent à entamer légèrement notre déception.

Ajoutons aussi, fort heureusement, quelques autres titres qui viennent, eux aussi, nous contenter puisqu'ils sont davantage dans l'esprit de ce Thrash âpre développé sur Agent Orange et qu'ils sont bien meilleurs que les atrocités déjà évoquées (Bloodtrails, Better Off Dead, Tarred And Feathered...).

Néanmoins Better Off Dead est un album dont le contenu est bien trop composite pour ne pas dérouter les Partisans séculaires de Sodom qui vouent une adoration à l'ère Thrash Black de ce groupe. Quant à ceux qui découvrirent la formation au travers des quelques évolutions mélodiques d'un Agent Orange et de son propos défendant un Thrash symptomatique de cette scène teutonne et débarrassé presque totalement de ces aspérités dévolues à l'art noir, s'ils comprendront davantage les orientations prises ici, ils ne sauraient totalement s'en satisfaire. Toutefois, au-delà même de ces choix musicaux contestables, n'oublions pas que le résultat est, de toute façon, insuffisant à combler qui que ce soit. Dans tous les cas, Sodom aura donc déçu ses adeptes.


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