Prong fait partie de cette poignée de groupes qui ont toujours un train d'avance sur les autres, jouissant aussi bien d'une certaine liberté artistique que d'un sens de la composition les rendant tous authentiques. Vingt-quatre ans après le classique
Beg to Differ, Tommy Victor (chant, guitare), Tony Campos (basse) et Alexei Rodriguez (batterie) continuent de nous distribuer des tatanes avec ce mélange de thrash, de punk hardcore et d'indus. Ainsi
Ruining Lives poursuit la voie entreprise avec l'excellent
Carved into Stone (
2012) qui dévoilait un degré d'agressivité encore jamais atteint par le trio, redonnant par la même occasion tout son sens au riffing de Tommy après un
Scorpio Rising (2003) bien chelou et un
Power of the Damager (2007) reprenant les choses là où
Cleansing (
1994) les avaient laissées avec du très bon et du passable.
Produit par T.Victor, assisté de Steve Evetts,
Ruining Lives est l'album le plus efficace du groupe depuis
Cleansing (ou
Rude Awakening (1996), comme vous voulez), une réunion de hits metal en puissance où Tommy s'en donne à coeur-joie aussi bien dans les mélodies que dans les riffs avec la seule ambition de marquer les esprits pour nous donner envie de replonger chaque jour dans ce qu'on peut appeler une tuerie. Mieux mixé que jamais, le son profite à Rodriguez qui s'est lâché complètement sur cet opus, offrant aux morceaux une session rythmique puissante avec Campos qui, s'il continue de nous faire regretter un peu le groove de Paul
Raven, se veut mieux intégré. Ce
Prong qui va droit au but nous coiffe au poteau avec des titres nerveux aux refrains mélodiques comme "
Turnover", "Windows Shut","Remove, Seperate Self" et "
Absence Of Light" avec un style reconnaissable entre mille qui se moque complètement des effets de mode. Le trio fait même mouche dans un registre thrash plus classique ("
Ruining Lives", "The Book Of Change") qui côtoie d'autres morceaux aux accents crossover ("The Barriers", "Self
Will Run
Riot", "Chamber Of Thought") ou
Power thrash ("Come To Realize"), toujours avec cette touche personnelle. Cette diversité marque des points d'avance sur un
Carved into Stone un peu linéaire malgré l'irrésistible "
Revenge...Best Served
Cold". En effet, ce neuvième album ne nous lâche pas du début à "Limitations
And Validations" qui mêle tous les éléments des onze titres précédents pour un final dévastateur.
Complètement à la hauteur de nos attentes,
Ruining Lives s'inscrit déjà comme un album majeur dans la discographie de
Prong grâce à son rythme effréné en matière de morceaux qui déchirent leur race. Rien à mettre de côté, pas d'énormes prises de risques, pas de repos sur les lauriers non plus, juste quarante minutes de plaisir pur et dur qui en font l'une des meilleures sorties métalliques de ce premier semestre 2014. Vivement une tournée en France pour profiter encore plus de cette pépite.
SF.
Oui c'est un album sympathique que se laisse bien écouter. Entraînant, rythmé, riffs catchy également. J'ai trouvé la batterie un peu faible par moment et les vocaux "trop chantés" et pas assez "hurlés" (j'ai cru y déceler des influences Nine Inch Nails dans les vocaux ce qui n'est pas une critique ici). Mais ça reste pas mal. Maintenant de là à dire qu'ils signent leur meilleur album, je ne peux pas adhérer. D'abord pour le ressenti général de l'ambiance de l'album, j'ai trouvé que ça manquait de hargne quelque part et que ça sonnait un peut trop "festif" à mon goût. Pour oser un parallèle, il m'a fait la même impression que celle que j'ai eu la première fois que j'ai écouté "Stomp 442" d'Anthrax. C'est énergique et sympa, s'écoute sans prise de tête mais je ne pense ni l'écouter souvent ni encore moins en boucle. C'est un album honnête mais pas un must have à mon sens. PS : J'ai préféré "power of the damager" malgré ses nombreux défauts par exemple.
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