Restless Breed

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16/20
Nom du groupe Riot
Nom de l'album Restless Breed
Type Album
Date de parution 1982
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album123

Tracklist

1. Hard Lovin' Man 02:48
2. CIA 03:43
3. Restless Breed 05:11
4. When I Was Young 03:25
5. Loanshark 04:10
6. Loved by You 05:37
7. Over to You 05:37
8. Showdown 03:49
9. Dream Away 03:43
10. Violent Crimes 02:30
Total playing time 40:33

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Riot


Chronique @ ZazPanzer

25 Septembre 2011

We're still the Restless Breed...

Les morts violentes font partie depuis la naissance du Rock de son folklore et de son Histoire.

Des premières overdoses d'Hendrix et de Morrison aux innombrables accidents de la route (Rick Allen, Yngwie Malmsteen, et dans des registres encore plus tragiques Cliff Burton, Vince Neil / Razzle Dingley, Carl Albert, David Wayne, Roger Patterson, Criss Oliva et Steve Lee), en passant par les crashs aériens (Ronnie Van Zant, Steve et Cassie Gaines, Randy Rhoads), les noyades (Brian Jones, Randy California), les suicides, et les excès divers dont je vous épargnerai le détail, la liste de nos héros sacrifiés sur l'autel du succès est plus que conséquente.

Si intégrer un groupe de Rock semble à la lecture de cet article une activité particulièrement risquée, il est à noter que les meurtres sont plutôt rares dans ce milieu, contrairement au monde du Rap dans lequel les fusillades à la sortie des night-clubs de L.A. sont légion. Dans le Metal, la tradition veut que l'on commence par se foutre sur la gueule avant de sortir les pétards. Cependant, certains musiciens, à commencer par John Lennon, firent la une des faits divers morbides. Øystein Aarseth. Dimebag Darrell...

Et Rhett Forrester...

Rhett eut-il droit à quelques lignes dans le Atlanta Daily World le 23 janvier 1994, lendemain du jour où il s'effondra dans sa voiture, le dos criblé de balles, alors qu'il tentait d'échapper à un carjacking ? Quelqu'un se rappelait-il alors qu'il fut le chanteur de l'année 1982 pour la bible nipponne Burrn! Magazine ?

Il semble que le sort se soit acharné sur Riot, groupe maudit, unique et inclassable, qui sortit pléthore d'albums plus excellents les uns que les autres sans jamais réussir à grimper dans les charts. Si les portes du succès s'entrouvrirent quelques années avant d'être claquées au nez du gang de Mark Reale, c'est bien grâce à la voix et au charisme de Rhett.

Retour en 1982. Guy Speranza, 26 ans, une boule Jackson Five sur la tête et le nez dans la coke jusqu'au pharynx, vient de quitter le groupe en piteux état pour reprendre son job de dératiseur, et ce malgré le formidable "Fire Down Under", sorti l'année précédente. Un coup dur pour Steve Loeb, producteur attitré du combo depuis ses débuts, qui reçoit alors la cassette de Rhett, 26 printemps lui aussi. C'est un coup de cœur pour tous les membres du groupe, mais le petit nouveau sera-t-il à la hauteur ? Fort d'avoir roulé sa bosse dans plusieurs états du pays dans des dizaines de groupes foireux, mais cachant également des qualités sportives insoupçonnées [Maman Forrester était professeur de danse classique, et Rhett suivit longtemps ses cours avant de devenir champion de Tennis à l'Université de Sanford en Floride], le grand blond confirme son embauche lors de son premier concert, le 27 juin 1982, en première partie de Scorpions, au Spectrum de Philadelphie, l'endroit même où Rocky mit deux branlées mémorable à Apollo Creed. A l'instar du boxeur, il ne fallut que quelques rounds à Rhett pour mettre à genoux le public et ses bandmates, en leur dévoilant un charisme félin doublé d'une voix chaude et rauque évoquant Bon Scott. Une star était née.

La suite est logique : Mark Reale, Rick Ventura, Kip Leming, Sandy Slavin et leur nouveau frontman retournent dans leur New York natal pour y enregistrer le quatrième album de Riot, toujours sous la coupe du producteur Steve Loeb. La nouvelle galette est baptisée "Restless Breed", et l'artwork est cette fois signé Kid Kane, Steven Weiss ayant été remercié pour son travail peut être un peu trop approximatif. La pochette reste toutefois dans l'esprit fun et second degré des précédentes mais en bien plus travaillé. Cette fois, les jeunes écoliers new-yorkais se transforment en phoques la nuit venue, très certainement pour faire le bordel, picoler et niquer à couilles rabattues. Ils ont bien raison ces phoques. Si certains soupirent en regardant ce dessin, je précise que c'est le plus réussi de la longue carrière de Riot, qui collectionnera les illustrations ridicules jusqu'à en faire une trademark. Il y a des groupes comme ça... Qui a dit Thunder ? ... Et même si ce concept arctique surréaliste vous rebute, je ne peux que vous conseiller d'aller au delà de votre appréhension, Riot étant assurément l'un des groupes les plus sous-estimés des années 80.

Si l'excellent "Fire Down Under" est souvent considéré comme leur chef d'œuvre, j'ai personnellement un faible pour ce "Restless Breed", qui s'approche pour moi de la perfection. La production est tout d'abord magnifique; Steve Loeb et Billy Arnell ayant gardé le côté live du précédent album en y incorporant encore plus de chaleur et de peps. Il faut entendre la basse de Kip ronronner sur "Restless Breed", les grosses caisses de Sandy sur "Loanshark", et la Les Paul de Mark sur "Showdown" : une tuerie. Un album que je n'écoute qu'en vinyle d'ailleurs, le charme et les craquements du microsillon étant absolument magiques sur le feeling '70s de ces dix morceaux sublimes.

Si "Hard Lovin' Man" aurait entièrement pu être composée par Glenn Tipton, "CIA" démarre de la même façon avec un riff bien Heavy mais le pré-refrain et sa mélodie imparable ponctuée par une géniale ligne de basse, nous emmènent vers autre chose, un feeling inexplicable de plénitude que l'on retrouve dans tous les albums de ce groupe avec des morceaux comme "Warrior" ou "You Burn in Me". Tout est à sa place, cela coule de source, paraît si évident et si simple. Je pense souvent, lorsque j'écoute Riot, à Emmanuel Carrère, écrivain qui peut parfois paraître minimaliste mais dont les écrits sont toujours profonds et puissants. Mark Reale est à mon avis, un homme de la même trempe. Au delà d'un excellent musicien, un compositeur génial et sous estimé.

J'ose à peine parler de "Restless Breed", j'en ai les poils qui se hérissent en pensant à cette intro où les harmoniques de guitare me font un effet dingue. Rhett y est magistral, instinctif, oscillant entre la tension, la colère et la douceur. On ressent sur cette chanson ce que disait Loeb à son sujet : "c'était l'homme d'une prise ou deux, pas plus. Il se pointait en studio et "boum" c'était fait. S'il ne la sentait pas, il était inutile d'insister." Peut être le meilleur morceau de l'album avec "Showdown", mais c'est difficile à dire tant j'adore l'opus entier, y compris la reprise version cavalcade d'Eric Burdon and The Animals, "When I Was Young", originellement enregistrée en 1967, qui colle parfaitement à l'ambiance de ce disque majeur.

Oui, la route du Rock est parsemée de cadavres. Et certains soirs, en les enjambant à une heure tardive, on ne peut empêcher une larme de couler sur son vinyle. Rest in Peace guys.


Rhett Forester + 22/09/1956 - 22/01/1994
Guy Speranza + 12/03/1956 - 08/11/2003

30 Commentaires

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Sperma_frost - 17 Fevrier 2012: Excellente chronique Zaz, j'ai découvert Riot sur le tard en écoutant par hasard "Thundersteel" et j'ai accroché tout de suite, du coup j'ai acheté "Fire Down Under" et le tout dernier sorti avant le décès de Mark Reale "Immortal Soul" qui a un relent de prémonition... J'en profite au passage pour vous dire que ce dernier opus est tout simplement fantastique, je vous conseille vivement d'y jeter une oreille attentive !
Cucrapok - 08 Juin 2012: Jamais porté attention à autre chose que leurs pochettes qui laissent sans mots disons-le. C'est si bon que ça Riot? À la lecture d'une chronique aussi passionnée, je ne peux qu'être tenté de faire un essai.
tonio - 07 Mai 2013: De Riot je ne possède que Fire Down Under que j'aime vraiment beaucoup. J'ai commandé il y a 3 jours ce dernier, bientôt le verdict, j'ai super hate à l'écouter.
Quand on voit l'importance des illustrations et les logos dans le hard/heavy, quel choix incompréhensible de balancer des hartworks aussi pourris !!! Qui oserait se balader avec le t-shirt d'un album de Riot ? C'est un aspect secondaire mais je suis certain que ça a joué dans leur manque de reconnaissance.
Ozzzy - 31 Octobre 2019:

Salut,

Je viens d'acheter restless breed en vinyle et, surprise, le face b ne correspond pas à l'artiste. Au lieu de riot, on a le droit à Ted nugent !!!!

Quelqu'un a t il entendu parler de cette erreur de pressage ?

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Chronique @ dark_omens

18 Juin 2013

Canada DRiot...

Irrémédiablement prisonnier dans les dédales de contradictions nées de l'exercice sulfureux d'un métier aux idéaux et à l'expression parfois antinomique avec ses convictions religieuses et profondes, Guy Speranza, chanteur aux talents exceptionnels et à la voix si particulièrement, et si remarquablement, énergique, va décider, après un superbe Fire Down Under (1981), de quitter Riot. Remplacé par Rhett Forrester, le groupe peut donc, désormais, s'atteler à donner une suite à son chef d’œuvre. Restless Breed sort donc en 1982, à peine un an plus tard.

A l'écoute de ce nouveau manifeste, le constat qu'il faudra, malheureusement, faire d’emblée concerne les qualités de Rhett Forester qui, sans démériter pour autant, bien au contraire, ne pourra pas parvenir à insuffler à ces performances, et donc au morceau de ce nouvel effort, le même dynamisme que son prédécesseur. Ce triste conclusion constitue la première petite déception que fait naitre ce Restless Breed.

Malheureusement elle ne sera pas la dernière car, soyons honnête, ces morceaux sont, pour la plupart, clairement moins incisifs et moins efficaces que ceux que nous proposèrent le groupe par le passé. Pour clore définitivement sur le sujet des désillusions s'agissant d'un album, de prime abord, moins réussi que son prédécesseur, évoquons encore ce traitement sonore trop chaleureux, trop égal et presque dénué de toute aspérités qui donne aux titres de ce Restless Breed une couleur très particulière à ce disque, très appréciée par les Américains soient dit en passant, qui pourra surprendre ceux qui, comme moi, avaient vraiment été séduit par le côté très spontané et brut de Fire Down Under.

Et si toutes ces tares ne se suffisaient pas à elles-mêmes, le groupe semble aussi, de surcroit, avoir abandonné son Heavy Metal teinté de cette énergie Rock au profit d'un Hard Rock, aux relents Bluesy et aux rythmes souvent moins vifs. Bien évidemment ce changement n'a rien de condamnable en soit et seul son résultat, décevant, l'est. Du moins à mes oreilles.

Quoi qu'il en soit, une fois ces vérités énoncées, découvrons donc enfin cet opus. Parlons donc enfin de ce disque et de ces titres aux ambiances feutrés et polies (Hard Lovin' Man dont Motley Crue pourrait, sans aucun doute, revendiquer la paternité, CIA, Restless Breed ou encore, par exemple, When I Was Young reprise d'Eric Burdon And The Animals qui n'est sans doute ce que le groupe aura fait de mieux, mais passons). Il nous faudra attendre le nerveux Loanshark pour, enfin, être arrachée d'une routine pas désagréable mais un peu monotone. Loved by You aux aspirations Bluesy et aux arômes australiens (AC/DC) très prononcés, est certes attachant mais assez déconcertants lorsqu'on connait le curriculum de ce groupe. C'est d'ailleurs, à mon sens, le plus gros reproche que l'on puisse faire à ce disque. Au-delà de ce chanteur, dont chacun appréciera ou non les prestations, ce disque est surtout critiquable parce qu'il ressemble assez peu à du Riot et qu'estampillé d'un autre nom sur sa pochette, il serait bien mieux passé auprès des puristes dans mon genre. Et le comparer à Fire Down Under est surtout l'erreur à ne pas commettre.

Malgré ça, il faudra tout de même être prêt à entendre certains morceaux aux refrains, comment dire, sans doute un peu trop mélodique (Over To You, Showdown, Dream Away).

Violent Crimes, vient, fort heureusement, remettre un peu de dynamisme dans tout ça et replacer l'église au milieu du village.

Ce Restless Breed n'est sans doute pas le meilleur disque de Riot. Son Hard Rock très américains aux accents, parfois, Bluesy est sans doute bien trop mélodique pour ceux qui, comme moi, idolâtraient, et idolâtrent toujours d'ailleurs, Guy Speranza et ce Fire Down Under d'anthologie. Il n'en demeure pas moins pour autant qu'il reste un opus plutôt agréable pour peu qu'on parvienne à oublier qui en est l'auteur. Ce qui, accordons-nous au moins sur ça, n'est pas forcément évident.

Mise à jour le 11/04/2017

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frozenheart - 11 Avril 2017: Comme quoi quand on a des idées bien arrêter sur un truc, il est difficile d'en changer. Après étant moi aussi un inconditionnel de Speranza je n'ai eu aucune difficulté à apprécier les albums avec Rhett Forrester...par contre ceux avec DiMeo laisse tomber!
dark_omens - 11 Avril 2017: Chronique mise à jour...

J'ai encore un peu de mal avec certains refrains mais ça passe finalement plutôt bien. Il faut quand même faire une sacré abstraction en oubliant le passé.

En revanche je pense que Rhett était un bon chanteur. Même si je ne suis pas convaincu que le choix de l'incorporer ici ait été judicieux...bref...
dark_omens - 11 Avril 2017: Trahis par sa propre chair...

Mon fils vient de me dire qu'il le trouve pas mal le disque qu'on est en train d'écouter...
samolice - 11 Avril 2017: Ah tu vois! Au moins un dans la famille qui a du goût, tout n'est pas perdu :-)
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