Durant les grandes famines irlandaises de 1845, de nombreux habitants de ces régions gaéliques durent s'exiler vers les contrées britanniques ou encore vers celles plus éloignées de cette Amérique, terres promises utopiques. Certains de ces voyages eurent lieu dans des conditions atroces qui coûtèrent la vie à beaucoup de ces colons.
Le dixième album des américains de
Riot, ancre son histoire dans ce contexte terrible. Il nous narre, en effet, les aventures d'un jeune homme originaire d'
Inishmore, la plus grande île de l'Archipel d'Aran, séparé de celle qu'il aime, et de sa famille, partie se réfugier à Galway, une ville de la province de Connacht. Il partira les retrouver pour finalement apprendre que l'élue de son cœur s'en est allée pour toujours. L'âme emplis de tristesse, mais toujours plein d'espoir quant à son retour, il l'attendra à jamais.
Au-delà de ce concept historique qui demeure attachant, et ce même si après un
The Brethren of the Long House sur un autre sujet mais bâties sur le même principe d'aucuns pourrait y voir une certaine redondance, Mark Reale et ses complices continuent de nous offrir un Heavy
Metal courtisant parfois les rivages moins accidenté et plus mélodique d'un
Hard Rock énergique. Une musicalité d'ailleurs encore mise en exergue par la voix de Mike DiMeo dont les intonations plus "rondes" et "chaleureuses" que celles de certains de ces prédécesseurs siéent parfaitement avec ce style plus harmonieux.
L'opus, fort de ces desseins-là, nous offre donc quelques délicieuses impressions telles que celles nées de l'écoute des bons et vifs Angels
Eyes, The Man, Should I Run, Gypsy, mais aussi, par exemple, Irish
Trilogy :
Inishmore. Point d'orgue de cette bonne tenue sympathique le titre Liberty nous enchante.
Il est à noter, s'agissant des constats intéressants à faire au sujet de cet opus, que, globalement, il est construit sur un rythme général plus véloce que ne le fut son prédécesseur direct.
Malheureusement, et assez paradoxalement, au-delà de toutes ces qualités et de toutes ces bonnes intentions, cet
Inishmore peine à convaincre un auditoire qui, au final, outre quelques savoureuses exceptions, notamment l'excellent Liberty, pourrait ne voir en lui qu'une version moins inspirée et moins aboutie de
The Brethren of the Long House.
Concernant les membres ayant pris part à ce projet, en dehors des habitués connus, soulignons aussi le retour de Bobby Jarzombek parmi eux. Le batteur retrouve en effet ici le poste qu'il avait laissé vacant au profit de John Macaluso.
Sans décevoir pleinement, mais sans nous ravir absolument, ce
Inishmore est donc un album tout au plus satisfaisant qui dévoile un
Riot sans grandes ambitions se contentant de nous offrir le minimum de son talent en une expression, certes, maîtrisée mais pas véritablement flamboyante.
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