La rédaction de la chronique de ce Brethren of the Long House, neuvième album de
Riot, ne pourra se faire sans un chapitre consacré au thème général de ce disque. Traitant, en effet, d'un sujet historique, à savoir ce passé trouble où ces colons étrangers arrivés sur les terres américaines exterminèrent en masse les autochtones locaux, cet opus, sortis en cette année 1996, est ce qu'on appelle plus communément un concept-album. Pour parfaitement immerger l'auditeur dans cet univers passé, le groupe nous propose d'ailleurs, en préambule, de lire les deux premiers articles de la constitution de la
Nation Iroquoise, ou Gayanashagowa, que le grand prophète Deganawida, son disciple Hiawatha, et un rassemblement de chefs indiens établirent définitivement en 1720. Ce texte, comprenant pas moins de 117 articles régissant la vie des tribus, s'intéressait à des aspects aussi fondamentaux que ceux relatifs aux cérémonies funéraires, aux droits des nations étrangères, aux lois sur l'émigration ou encore par exemple ceux décidant des règles à adopter concernant la consanguinité.
S'agissant du contenu musical de ce manifeste, après des albums aussi superbes que ceux dont venait de nous gratifier
Riot, il paraissait difficile de se singulariser encore. Et, à dire vrai, difficile même d'atteindre une perfection telle que celle du théâtre de leurs récents, et derniers, exploits.
The Brethren of the Long House est un album de Heavy
Metal mélodique qui, en effet, sera un peu moins bon que ces prédécesseurs mais qui parviendra tout de même à nous offrir quelques moments de bravoure fort appréciables. Citons des morceaux tels que les véloces
Glory Calling et Rolling
Thunder, aux soli de guitare splendides, qui, après un instrumental reprenant, en une version arrangée, l'air du film de Michael Mann (Le Dernier des mohicans (1992)), nous comble pleinement. Ou encore les plus posés, mais non moins superbes, Wounded
Heart et Holy Lands. L'admirable
Out in the Fields qui, quant à lui, fort de ce refrain somptueux, nous procure un plaisir certain. Au chapitre des ballades, il est assez facile de déduire les raisons de la présence, indissociable au bon déroulement du récit, d'un titre aussi plaisant que
Santa Maria ou d'un autre plus dispensable tels que Shenandoah, ou de
Rain. Cette dernière viendra, quant à elle, après deux premiers morceaux intense, inutilement briser une dynamique pourtant enthousiasmante. Et ce d'autant plus qu'il n'est pas irréprochable. Loin s'en faut.
Quoi qu'il en soit l'opus se clôt sur un nouvel instrumental reprenant, une fois encore, la mélodie, en une variation
Metal, du film déjà évoqué. Un titre intéressant mais qui, sans aucun doute, aurait gagné en intensité pour peu qu'il ait été plus court.
Au-delà de cette revue de détail des pistes les plus marquantes de cet opus, il serait de bon ton d'en faire une autre concernant les intervenants ayant œuvré sur celui-ci. Ces artisans étant, peu ou prou, les mêmes que sur
Nightbreaker, signalons juste le fait que John Macaluso, crédité sur l'album, et Bobby Jarzombek s'y soient partagé la batterie.
Moins indispensable et moins crucial que certains autres albums de
Riot, ce Brethren of the Long House demeure cependant plaisant. Nous procurant de vraies satisfactions, il échoue donc à nous combler pleinement. D'aucuns pourraient d'ailleurs trouver ce constat sévère tant, après tout, le groupe aura échangé la plénitude qu'il nous inspirait autrefois contre une très bonne impression aujourd'hui. Toutefois lorsqu'il s'agira d'artistes talentueux, on exigera souvent trop. C'est injuste, mais c'est ainsi...
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