Alors que l’épidémie de Covid a stoppé net toute activité musicale ces deux dernières années entre les tournées, concerts et autres festivals, certains groupes ne s’en sont malheureusement pas remis et ont du mettre la clé sous la porte. Pour d’autres formations en revanche, cet arrêt brusque a permis de composer en toute liberté, de prendre le temps d’écrire et de s’évader sans la pression des maisons de disques et autres contraintes de vie d’artistes.
C’est le cas d’un des pionniers du neo metal, celui de
Korn. Alors que le quintet de Bakersfield s’approche tout doucement des trente ans de carrière et de treize disques dans sa discographie signés par des réussites totales et des échecs cuisants, les musiciens continuent d’avancer malgré les critiques et de faire taire ses détracteurs surtout au vu de ses dernières parutions. A l’aube de leur cinquième décennie, nos musiciens sont dans leur quintessence ultime.
Cette résurrection, nos Américains la doivent principalement à son frontman Jonathan Davis. Alors que le groupe se perdait dans les méandres du dubstep il y a de cela un peu plus de dix ans maintenant avec son très déprécié
The Path of Totality, notre vocaliste est revenu plus inspiré avec un neo associant avec brio la modernité actuelle et la nostalgie des premières toiles. Le retour aux affaires de Brian Welch a aussi été la réapparition d’une flamme qui s’était petit à petit consumée.
Bien que cette inspiration et cette qualité d’écriture furent déjà notables sur
The Paradigm Shift et
The Serenity of Suffering, c’est bien sur son dernier méfait
The Nothing en 2019 que nous avons pu observer le quintet sous ses meilleures hospices. Brian Welch avec son second projet Love & Death et Jonathan Davis avec son dessein personnel ont été la confirmation de ce regain d’énergie et de ce souffle d’antan. Qu’en sera-t-il du quatorzième album studio des Californiens
Requiem ?
Initialement et comme l’a annoncé Munky dans une interview accordée à Thomann, ce nouveau disque était censé être un EP. Le format nous donne quelque peu cet indice : avec seulement neuf titres au compteur et un peu plus de trente-deux minutes au compteur, Reqiuem est de loin l’opus le plus court du quintet californien. Ce format offre l’avantage de compositions directes sans aucun temps mort. Mais avec autant de temps et autant de possibilités musicales, l’auditeur était tout de même en droit d’attendre un tableau un peu plus conséquent.
Malgré ce contenu limité,
Korn prouve une fois de plus cette capacité à se renouveler et à innover. Même si les titres préservent cette ambiance morose et intense propre au groupe, une atmosphère plus claire et mélodique attire sérieusement notre attention. Parfois, elle est même ponctuée d’espoir, caractéristique inédite dans les travaux de nos musiciens.
Let The
Dark To The Rest nous immerge dans des sonorités sombres voire inquiétantes dès ses premières notes et maintient cette influence menaçante lors des couplets. La voix de Jonathan Davis possède quelques attraits terrifiants et édifiants tout en maintenant une certaine sensibilité et beauté. Les refrains amorcent ce virage harmonieux et enchanteur mais c’est bien le bridge qui promet un avenir bien plus optimiste et serein.
Nos artistes ne renoncent aucunement à ses origines, en témoigne
Worst Is On Its Way. Le riffing dissonant, le travail lyrique angoissant et dramatique et son final mélancolique place le morceau comme un bon compromis entre
Life Is Peachy et
Follow the Leader. On retrouve également le fameux chant scat de Jonathan Davis, véritable marque de fabrique du combo californien. Son outro s’apparente même à un breakdown toujours avec ce scat pour un final tonitruant.
Lost In The Grandeur représente la direction expérimentale du quintet sur
See You on the Other Side avec un riffing d’introduction aussi ridicule qu’accrocheur. La mélodie entretient le penchant mélodique de l’opus et la prestation vocale apporte pureté et mélancolie.
Ces compositions doivent cependant s’associer avec des chansons plus directes et moins authentiques. Le morceau d’ouverture
Forgotten fait preuve d’un son colossal et spontané. Ses similitudes avec
Blind en font une mélodie très classique et finalement oubliable bien qu’efficace.
Start
The Healing rappelle fortement les récits émotionnels que proposait notre vocaliste dans Black
Labyrinth. Si le titre montre une approche lyrique exceptionnelle, sans conteste l’une des meilleures dans la carrière de
Korn, sa mélodie ne convient pas réellement à l’univers du groupe mais plutôt à celle de son frontman. De même, le morceau marque des corrélations avec un certain
Coming Undone notamment dans son riffing ce qui altère indirectement dans son originalité.
Moins marquant que son prédécesseur,
Requiem n’en reste pas moins un disque honnête, incomparable et montre une facette d’un groupe de légende qui ne s’arrête pas sur ses acquis. Nos Californiens font montre d’un tempérament plus lumineux, plus apaisé et cette nouvelle image lui va plutôt bien. Difficile après d’émettre un jugement définitif avec seulement neuf petits titres mais ce qui est sûr, c’est que les Californiens exposent un nouveau courant rafraichissant du neo metal, une bouffée d’air frais bienvenue qui ne demande qu’à être développée.
Merci pour ta chronique =) C'est surprenant d'avoir un album si court mais il est clair qu'on y revient vite.
Est-ce que quelqu'un sait pourquoi ils ne mettent jamais leurs paroles écrites dans les livrets ? Malgré la bonne élocution de sieur Davis, c'est chaud de tout comprendre ^^'
Merci à toi de m'avoir lu. A vrai dire, je ne sais pas pourquoi les livrets des albums de KoRn sont aussi peu fournis. Après, les paroles sont disponibles sur Internet mais je rejoins ton jugement.
Voilà un album que j'aurais put enterré très vite. Très sympa, un album de plus pour Korn, point barre, on range ça dans l'étagère. Ca fait maintenant depuis ça sortie qu'il tourne dans la caisse, et même si on est loin du grand frissons, il fonctionne rudement bien.
Déjà il n'y a pas de remplissage , 9 titres, un album court pour du korn, mais je préfère cela à des albums qui traînent. Les refrains sont vraiment bons, pas de reel faiblesses, et aux fils des écoutent, l'opus devient de plus en plus agréable à écouter.
Ma favorite est : Lost In The Grandeur.
Je trouve Disconnect et Hopeless And Beaten un peu en dessous du reste.
My Confession et Worst Is On Its Way me font pensé à du Korn du temps de Issues (voir antérieure).
Du coup je rejoind ta chronique, un peu en dessous du précédant, mais il garde une super qualité comme depuis the paradigm.
Merci pour la chro
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