Korn III - Remember Who You Are

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Nom du groupe Korn
Nom de l'album Korn III - Remember Who You Are
Type Album
Date de parution 13 Juillet 2010
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album331

Tracklist

1.
 Uber-time
 01:29
2.
 Oildale (Leave Me Alone)
 04:43
3.
 Pop a Pill
 04:00
4.
 Fear Is a Place to Live
 03:09
5.
 Move on
 03:48
6.
 Lead the Parade
 04:25
7.
 Let the Guilt Go
 03:56
8.
 The Past
 05:06
9.
 Never Around
 05:30
10.
 Are You Ready to Live?
 03:59
11.
 Holding All These Lies
 04:38

Bonus
12.
 Trapped Underneath the Stairs
 04:20
13.
 People Pleaser
 07:05
14.
 Blind (Live)
 04:32

Durée totale : 01:00:40

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Korn


Chronique @ Arachnid

14 Juillet 2010

Le groupe réussit le rare exploit de proposer du vieux son avec du neuf...

Les rescapés du neo-metal reviennent cet été pour leur 9e album, une prouesse pour ces conquérants musicaux qui, entre les heures de gloire et les coups durs et malgré le départ progressif de deux de ses membres capitaux, ont quand même réussi à proposer du neuf et du varié tout en restant bien sûr dans le même univers. Pour moi, chaque album de Korn est différent et c'est ça qui est fort chez eux : ils ont su se créer une identité tout en variant le son et en y mettant une touche reconnaissable sur chacun. Voici donc ce 9ème opus, sorte de dernier volet d’une trilogie commencée en 1994 avec Korn et Life Is Peachy.

On en vient donc immédiatement au son, ce son qui nous fait faire un bond de quinze ans en arrière. Possédant une certaine qualité obligatoire pour une production 2010, Korn III - Remember Who You Are a quand même ce charme désuet qui nous ramène immédiatement aux premiers albums du groupe qui, comme par coïncidence, furent produits par le même producteur qu’aujourd’hui, M. Ross Robinson. L’homme qui a aussi lancé Slipknot et Soulfly laisse ainsi les Californiens contrôler leur nouvelle/ancienne orientation avec une confiance absolue.

Et on retrouve donc nos bons vieux ados de Bakerfield, reproduisant leurs chansons sombres, charmeuses, rythmées et catchy. D’un point de vue d’ensemble, la voix de Jon Davis est toujours aussi torturée, à la fois puissante et langoureuse, les riffs de Munky sont peut-être assez simplistes mais apporte au contraire ce lot de naturel dans un son aussi attirant que déroutant ; on sera par contre ravi de retrouver ce bon vieux slap de basse qui a fait le succès de Fieldy, le musicien retapant avec groove sur son instrument. Derrière la batterie, c’est Ray Luzier qui remplace le grand Terry Bozzio, non sans peine, le drummer restant dans les clous sans proposer de jeu vraiment mémorable.

Korn III - Remember Who You Are apporte son lot de nouveautés, nouveautés qui ne devraient pas plaire à tout le monde… Les chansons sont en effet nettement moins mémorables, moins formatées «singles MTV», moins accessibles en somme. Ainsi, l’auditeur à l’oreille facile qui recherche en cet album des titres à la "Got the Life", "Falling Away from Me" ou même "Coming Undone" sera forcément déçu. Car cela fait un bail que Korn fait ce qui lui plait, quitte à dérouter habilement ses fans. Et il recommence donc de plus belle avec ces chansons variées, ne débordant jamais dans la gaudriole fantasque et les refrains MTV pour ados comme à l’époque. Bien au contraire, les titres s’enchaînent dans une structure exemplaire, sorte de crescendo trompeur baignant dans une ambiance constamment lourde, pesante et atmosphérique.

Ainsi, tout commence par une intro quasi-silencieuse qui, progressivement, amène à une mélodie acoustique, une sombre berceuse nous prenant par la main pour nous entraîner dans ce neuvième opus et plus particulièrement au single "Oildale (Leave Me Alone)", titre aussi groovy que mélodique à la basse clinquante et au chant tourmenté. Sans détailler l’album titre par titre, je peux simplement dire qu’aucun n’est à jeter, chacun étant à la fois personnel et différent tout en restant dans la même logique créative. On retiendra donc surtout le déroutant "Lead the Parade" avec son pré-refrain bordélique (aux sonorités de cirque ambulant) et son refrain déchirant, l’immédiatement culte "Are You Ready to Live ?" (un morceau encore une fois déchirant), le génial "Let the Guilt Go" aux riffs assassins et à l’ambiance cinglante ou encore le bonus track "Trapped under the Stairs" narrant le titre de l’album tout droit sorti d’un Follow the Leader de la bonne époque. Le chant de Jonathan Davis, ni en avant ni en retrait, se confond parfaitement à la musique, son timbre gorgé d’émotions reconnaissable entre mille n’ayant pas bronché d’un poil.

Et l’ensemble des morceaux suivants s’enchaîne avec cohérence, se fusionnant les uns aux autres, nous amenant dans un vortex temporel qui nous propulse 15 ans en arrière. Les méchants de service citeront un manque de créativité voire une facilité pour ne pas se fouler ; bien au contraire, le groupe réussit le rare exploit de proposer du vieux son avec du neuf, analysant sa discographie et sa propre évolution, composant avec précision une ode à la nostalgie. Une ode mélodique, s’apparentant très vite à un mélange des trois premiers albums du groupe. Une ode surprenante, atypique, indéniablement à part dans ce que Korn a proposé jusqu’alors, un CD plus personnel, sorte de retour en arrière flagrant et bienvenu. Un album que quasiment seuls les fans pourront comprendre tant il s’adresse principalement à eux en particulier. 45 minutes de musique envoûtante et décontractée à consommer d’urgence.

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Goneo - 08 Mars 2022:

Un retour au style Korn des premiers albums. ET c'est réussis sans pour autant venir concurrencer mais ça le fait.
Ya de bon riffs bien lourd et grassouillet (Pop a Pill, Fear Is a Place to Live par exemple), de bon refrains,et surtout, à si méprendre on est vraiment replonger dans la période des 4 premiers opus de korn. Par contre, il n'y a pas le frisson, on ne retrouve pas de montées, où vous sentez l'adrénaline vous parcourir avec un final explosif. D'ailleurs aucun pont n'est réellement mémorable. De ce fait il n'y a pas vraiment de temps forts. Dommage que certaine compos trainent un peu en longueurs mais mise à par cela , ya bon dans toutes les chansons, aucune n'est mauvaise.

 

Game_system - 25 Décembre 2023:

Cette chronique est incompréhensible. Probablement le pire album de l'histoire de Korn. Considérer Remember Who You Are comme le digne succeseur de l'éponyme et Life is Peachy, c'est cracher sur ces deux albums légendaires. Remember Who You Are est loin, loin, loiiiiiiiin d'en atteindre ne serait-ce que la cheville. Tout est absolument raté: aucune émotion, aucune inspiration, aucune puissance, aucune ambiance malsaine,... RIEN ! La voix de Jonathan Davis est terrible, homogène, fatigué et dénié de toute émotion; et ne parlons même pas des hurlements inexistants ! Ray Luzier est médiocre derrière la battterie, pas foutu de reproduire aucune rythmique mémorable, un comble pour Korn on dirait un débutant le mec n'a rien pigé de l'héritage ingénieux de David Silveria. Le son de la guitare, bordel comme l'absence de Head se fait ressentir ! Manquant totalement de puissance et des effets étranges qui ont fait la renommé de Korn, elle ne fait que balancer des riffs sans saveur. Et Fieldy qui n'apporte rien avec sa basse qui sonne comme toujours.

Mais quelle catastrophe ! A l'époque j'étais très excité à l'idée de voir Korn revenir à son ancien son, même si j'avais un doute avec l'absence de Head et de David Silveria. Et bien j'ai été terriblement déçu, avec le recul probablement le pire album de leur discographie, c'est dire. Et pitié, enlever-moi ce foutu III, cet album est une honte aux débuts du groupe !

Goneo - 25 Décembre 2023:

@ Game System : ton commentaire me fais penser qu'il faut que je reprenne mes notes des albums de Korn. Car quand je m'attaque à une disco, afin d'avoir une note juste, je notes chaque chansons sur 10 et en fait une moyenne. Je me rends compte que certain album sont aussi bien notés que les premiers.

Game_system - 28 Décembre 2023:

Tiens, c'est la première fois que je lis une façon de noter pareil. Moi je ne procède pas de tout de la sorte, je note l'album dans son intégralité, en fonction de mon ressenti lors des nombreuses écoutes Je n'ai pas vraiment de règle, c'est juste une appréciation personnelle que j'essaye de traduire en note. Aussi, je le compare avec le reste de la discographie, en fonction des groupes parfois ça a plus d'importance que pour d'autres.

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Chronique @ Vinterdrom

02 Septembre 2010
Bon, qu'est-ce que je vais encore me taper comme merde à la télé ce soir ? … Voyons voir …
Enième rediffusion des Experts sur la une … déjà vu, aucun intérêt, je zappe … Téléfilm cuisiné au miel sur la deux … urk, je sens déjà poindre l'indigestion glucidique … La trois, alors ? … 'tention, le PSG défie la redoutable formation de l'En Avant Guingamp pour la coupe du Fric, pardon, de la Ligue … pfff, pas la peine, on sait d'avance qui va perdre … Bon, comme d'hab' après 20h50, ça déconne chez Canal et on voit que dalle. Bon sang, depuis les années que ça dure, ils ont jamais rien fait pour résoudre le pépin ?! Franchement, quelle bande de nazes … Deux clics de plus, soit juste le temps d'entrapercevoir le reportage attrait au cycle reproducteur du triton palmé sur Arte et un crêpage de chignon hystérique sur le dernier programme téléréalité de la six, et je sens que je vais pas tarder à me mettre à baver comme le dernier des autistes … C'est qu'on se sentirait presque aspiré par cet abrutissant vortex d'apathie créé par un tournoyant flot de conneries intersidérales … Hop, nouveau petit coup de zapette pour y échapper (de justesse), ce soir j'irai zieuter du côté de Télé SOM. J'y vais plus très souvent, mais y'a quand même de bons trucs à mater de temps en temps.
Bon, que me dit le programme … Tiens, ce soir on diffuse un film d'épouvante : Souviens-toi le 1994 dernier. Du récent et de l'estampillé première diffusion, a priori deux bons points et c'est déjà pas si mal !

Allons-y … L'action se déroule en 2010 dans les environs de Bakersfield. Un gros méchant pas beau vilain (mais alors vraiment très vilain) revient sur les lieux de ses premiers méfaits pour retrouver ce qui fut autrefois la gentille petite fille au tablier violet et lui faire subir les pires affres imaginables (pas besoin de vous faire un dessin, suffit simplement de suivre la couleur). C'était il y a seize ans et la gamine est aujourd'hui devenue une adolescente bien dans le move avec son look de petite pute émo. De même, le vieux jardin d'enfant a été rasé pour laisser place à une zone industrielle plus moderne. Adieu la terre sablonneuse, vive le béton et les émanations charbonneuses ! Et oui, c'est qu'il faut vivre avec son temps et il faut surtout que la jeunesse se reconnaisse dans ton produit si tu veux qu'il cartonne sa mère au box-office (toute la base du succès Twilight, y'a pas de secret).
Putain, seize ans ! Il en aura fallu du temps à l'immonde pédophile (vraiment très vilain, que je vous disais) pour revenir d'entre les morts ! On a coutume de dire que la vengeance est un plat qui se mange froid, mais à ce niveau-là c'est du surgelé de chez Picard. Quoique sur ce coup-là, on a droit à de la barbaque sacrément avariée et tout droit sortie d'une mauvaise parodie de l'Enfer des Zombies. Faut visualiser la scène montrant la trogne boursouflée du macchabée par les yeux de la gamine … bouahahahaha ! Fulci s'en retournerait dans sa tombe que ça m'étonnerait pas, mais pour nous les vivants, y'a matière à en gerber de rire. Sûr que le budget était aussi serré qu'un sphincter de nonne et ils n'ont pas eu d'autre choix que de torcher le maquillage au PQ moisi choppé à l'arrache dans les chiottes mobiles du plateau. Ridicule et lamentable.
Pourtant, l'annonce promettait du lourd, mais le scénario cousu de fil blanc et les effets spéciaux foirés foutent tout en l'air. Bravo pour le gâchis. Clap clap clap… L'âge de la gamine ne semble pas correspondre, mais qu'importe, il fallait perpétuer l'image de l'enfant … et là bam pirouette, c'est en fait à la petite sœur que s'en prend le monstre pour attirer l'ainée dans ses griffes. Cette même cadette qui naquit tout juste au moment des évènements passés et qui, par une involontaire transmission d'impulsions psycho-rachidiennes, a provoqué la renaissance à retardement du dégénéré que tout le monde croyait dézingué, tout ça s'étant déroulé un 16 du mois. Bon sang mais c'est bien sûr : voilà qui explique tout (et admirez les subtiles ruses scénaristiques au passage). Après tout, les scénaristes de séries d'horreur ne sont jamais à cours d'idées abracadabrantesques pour relancer le bousin en maintenant un semblant de cohérence vaseuse et se faire le max de pépettes en jouant sur une licence usée jusqu'au-delà de la moelle.
Souviens-toi le 1994 dernier, ou comment étaler tous les ingrédients du bon navet des familles et s'étaler en proposant un produit digne de figurer dans les annales de Nanarland (et bien profond). A trop lorgner vers le passé, on a toutes les chances de finir par se manger le mur …

… Et le moins que je puisse dire est que Korn, la plus grande célébrité de Bakersfield, est allé se le bouffer franco avec sa dernière livraison. Korn, l'inventeur du neo-metal au cours des années 90. Korn, qui a construit l'essentiel de sa réputation sur son éponyme de 1994 et son "Life Is Peachy" de 1996, à grands coups de rythmiques en parpaing, d'une sautillante basse slappée, d'un son mariné au goudron et de vocaux hallucinants tout droit sortis du fin fond du cœur, des tripes et des couilles. Korn, qui tente aujourd'hui de remettre le passé au goût du jour avec un "Korn III", prétendu prolongement de la doublette légendaire. Un passé qui fit sa réputation mais qu'il traîne paradoxalement comme un boulet durant l'ère post-1996, tant de nombreux adeptes de la première heure (dont je fais partie) se rappellent les deux premiers skeuds avec une nostalgie certaine (et ce malgré le fait que je trouve "Follow the Leader" honorable et "Issues" d'excellente facture). Un passé vers lequel Korn avait déjà jeté un rapide coup d'œil pour aboutir à l'insipide "Take a Look in the Mirror". La leçon n'a visiblement pas servi et le gang a réussi l'exploit de faire encore pire en balançant cette fois-ci (et en grandes pompes) tout l'attirail (survêt' Adidas compris) du retour aux sources, tous les clichés d'époque au travers d'un casting et d'un artwork aguicheurs … mais sans en assurer la fibre, à savoir la base musicale et l'inspiration, qui demeurent bel et bien enterrés six pieds sous terre et ce depuis longtemps (de ce point de vue là, aucune surprise).

Donc comme je disais, le survêt' Adidas a été ressorti du placard : simple détail accessoire mais qui en dit néanmoins très long sur la démarche du groupe et de son frontman Jonathan Davis. Enfin, ressorti du placard, c'est vite dit … Sur la photo ornant l'intérieur du livret, on a droit à un costume, non trois pièces mais trois bandes, flambant neuf. Il serait apparu rongé par les mites que ça aurait été nettement plus crédible question back from ze past. Mais bon, il faut bien vivre avec son temps, et les binocles à la Chips qu'arbore le père Munky sont bien le seul élément vintage dans cette diapo.
Au passage, Korn a refait appel à Ross Robinson, élevé au rang de grand artisan du "son neo-metal" de par son travail sur la doublette éponyme / Life Is Peachy, mais qui ira ensuite se fourvoyer avec les neuf débiles de l'Iowa (un bon nom pour un western-sparodique, ça tiens) avant de quelque peu disparaître de la circulation. Le voilà donc de retour sur le devant de la scène avec "Korn III" mais le grand TADAM ! attendu s'est transformé en vulgaire pouet de Sanibroyeur. Sur ce coup là, le malheureux a avalé la trompette et il aurait mieux fait de rester dans l'anonymat dans lequel il était tombé. Je parlais du son goudronné d'autrefois … aujourd'hui, il faut lui rajouter les plumes, tant la qualité de production est honteuse et en rien semblable au passé vers lequel elle lorgne pourtant ostensiblement. C'est bien beau de rappeler le vieux pote Ross, mais sans son vieux matos analogique de l'Indigo Ranch et sans l'assistance de Chuck Johnson, il ne fallait pas attendre de miracle (et il n'y en a pas eu) : le mix est vide, le grain refoule le numérique vernissé et la gratte nous joue le numéro de la bombe anorexique.
Et d'ailleurs, quid de celui qui la tripote : ce brave Munky, seul rescapé guitaristique depuis que Head s'en est allé faire le sapin de Noël où les boules ne servent plus qu'à la décoration. Les salauds, ils l'ont tous lâchés ! Head comme l'envie et la hargne ! … Et le pauvre ne parvient pas à s'en sortir tout seul. Pourtant, il tente bien de se réaccorder ultra-bas, de recréer la mécanique graissée à l'huile de compétition de l'époque et d'en retrouver le groove aussi simple et dépouillé que pesant et dévastateur … mais avec un doigté machinal … et c'est là que ça change tout, car la gratte c'est comme un clitoris : si tu gratouilles sans conviction, faut pas t'attendre à obtenir d'inondation ni de hurlement orgasmique. Bref, c'est de frigidité dont souffre "Korn III", et à défaut de riffs cartons, il va falloir se contenter de riffs en carton. Dommage, c'était bien essayé.
Même topo pour Fieldy et sa basse aussi bondissante que les moutons que je compte dans mon sommeil narcotique. Il tente bien de nous rebalancer son slap, mais si tu tapotes sans conviction … hein voilà, vous avez compris la chanson … Y'a plus de seins ni de gland, c'en est fini du slap cinglant, place au slap sans gland, et adieu la suite sanglante. Bref, mieux vaut switcher sur le porno de Canal. Garanti que même en brouillé, ça aura davantage d'effet.
Arrivé il y a peu, Ray Luzier n'est quant à lui pas prêt de faire oublier le David Silveria de la grande époque, avec son beat 100% décaféiné. Remarquez, il est à l'image de ses camarades : transparent. Bravo à lui d’avoir réussi à se fondre aussi admirablement et rapidement dans le moule. Je le plaindrais presque d'avoir atterri dans une telle galère. Enfin, galère artistique, mais pas pécuniaire, entendons-nous bien … c'est pour cela que je me permets d'insister lourdement sur le "presque".
Mais le mauvais Clown de la farce reste sans conteste celui qui fut autrefois le pilier de la formation, celui qui en cristallisait par son seul chant tout le talent maladif : Jonathan Davis. Celui qui aujourd’hui et depuis longtemps en est le plus symptomatique du déclin. Il ne hurle plus, il braille. Il ne pleure plus ses tourments, il chiale comme une mauviette. Il ne murmure plus, il mâchonne. Et ses sautes d'humeur se voient arriver à des kilomètres avec leurs gros sabots. Le Davis d’antan et ses maux ne sont plus, c’en est fini de tout ça, mort, kaput. Alors pourquoi diable s'acharner à revenir avec "Korn III" sur un passé et des sentiments dont il avait fait le deuil sur la fameuse doublette à la portée cathartique ? Pourquoi resservir le thème de l'écorché vif ? C'est peine perdue, il n'y croit plus. Maintenant, Davis est rangé, il roule sur l’or et son vide-couille préféré l’attend sagement à la maison. Alors le coup de la rage intestine, c’est crédibilité zéro, tout juste bon à chier à un fin filet de caca (à peine) nerveux. Le coup des douleurs de l'enfance éjaculées sur fond de hurlements de dément, c'est un adieu pur et simple à la sincérité. Tout juste geint-il en voyant s'échapper un maigre filet de béchamel de son poireau mollasson. C'est que Madame, il doit falloir mettre le paquet pour la satisfaire, en bonne ex-star du porno qu'elle est. Seul problème : c'est qu'après il ne reste plus grand chose dans les bourses dès qu'il s'agit d'enregistrer des parties vocales. Le fin fond du grotesque est atteint avec les rires pseudo-diaboliques de "Never Around". 'Tention les nenfants, préparez-vous à trembler car le terrible bogeyman va sortir du placard. Bam ! Hé, mais keski fait ce con avec la serpillère sur la tronche, les plumes au cul et le manche à balai en guise de bite en érection. C'est une blague ? Patatrak, oh putain le voilà qui se prend les pieds dans le tapis et subit la feinte de la rétro-défécation de la part de ce manche à balai pour le moins malicieux devant l'assistance prise de crises de fou-rire. C'est certainement pour ça qu'il se met à pleurnicher sur la fin de "Holding All These Lies". Meeeeuuuu non, ne pleure pas, mon petit Jonathan, regardes, tu viens de gagner le prix du bouffon d'or. Et regarde comme le public t'applaudit. Clap clap clap …

Bon, trêve de plaisanterie (il y en a déjà bien assez dans ce qui sort de mes enceintes en ce moment), que retiens-je de valable dans ce nanar à la violence factice, aux rebondissements prévisibles et qui a oublié les hectolitres d'hémoglobine ? Pas grand-chose, et le comble de ce prétendu (et prétentieux) retour aux sources est que ce sont dans les moments où Korn joue épisodiquement autre chose que les cartes du passé qu'il devient convaincant. Pas de bol, il ne lui reste que peu d'atouts dans la manche : juste l'ambiancé "The Past" qui s'ouvre sur des toiles menaçantes et tisse une mélodie des plus glauques. Davis s'y fait plus sobre et gagne en émotion. Il a encore un sacré timbre de voix, le bougre, dommage qu'il l'utilise mal la plupart du temps. Avec le reste de l'album de cette trempe, ça aurait pu faire son petit effet. Tant pis. Je note aussi un "Lead the Parade" au refrain poignant et aux changements d'atmosphères intéressants, malheureusement gâché par des couplets trottinant sur un rythme nigaud.
A part ça, on tourne le remake de Massacre à la Scie-Sauteuse : "Oildale (Leave Me Alone)" mouline à vide, "Fear Is a Place to Live" m'emmerde par son refrain nasillard, gnian-gnian au possible et son final qui profère à lui tout seul une insulte au grand "Fake", "Move On" me file la flemme avec son riffing sous-mixé, sa cadence de Michael Myers sous Prozac et ses gutturations de vioque exsangue. Et que dire de la mauvaise imitation du Révérend Manson sur "Let the Guilt Go" au moment de psalmodier le titre ? Que dire de la guimauve dégoulinante "Are You Ready to Live" ? … Et tout ça baignant dans un affreux bouillon mille fois réchauffé avec une prod' aussi charnue que notre bon vieil Oscar des salles de classe de bio. Désolant.

Que ce soit clair, je n'aime pas l'ère post-"Issues", mais le fait que Korn tentait à chaque fois de proposer un album très différent du précédent m'incitait à l'indulgence. Ce genre d'entreprise n'est jamais sans risque, bien évidemment, et beaucoup s'y seront brûlé, s'y brûlent et s'y brûleront encore les ailes. Je n'y trouve rien de fondamentalement condamnable. En revanche, avec ce soi-disant retour aux sources claironné à tout va et tout le bazar qui a été traîné avec, là c'est la goutte de trop.
Korn 3, Vendredi 31, Freddy 16, Halloween 69, Saw 38, Saw 39, Saw 40, Saw 41, Saw Terie, Saw Cisson, Saw Piquet … Mais putain Saw Papossible, je sais bien que c'est dans les gênes ricains de proposer séquelles et remakes à foison, mais faut arrêter ce cirque à la fin, quoi ! En plus de trahir l'esprit des œuvres originelles, c'est nul et ça finit par emboucaner sévère !

Puant l'arnaque à plein nez
Outrecuidant d'une prétention mal placée
Ubuesque d'un esprit perdu à jamais
Buvant à une source tarie depuis des années
Elégance d'une allumeuse expérimentée
Lascive avec ses miches trop belles pour être vraies
La seule destination possible de ce déchet ?
Elémentaire, la réponse vous est ici donnée

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Vinterdrom - 08 Septembre 2010: "Tu avales un bol d'uranium" ... ha ha tu crois pas si bien dire.
Et j'en connais un de matou qui est pas mal aussi niveau métaphore qui décape.

Pour le reste, Korn me déçoit depuis bientôt 10 ans, mais je continue néanmoins à les suivre, davantage en mémoire de ce fameux passé.
Ce serait comme un vieil amour de jeunesse que je recroiserais de temps en temps ... mais qui n'aurait plus grand chose (si ce n'est rien) à m'offrir aujourd'hui ...
ArchEvil - 11 Septembre 2010: C'est marrant ce que tu dis, Vinter, car je ressent la même chose mais avec Dimmu Borgir, c'est un groupe qui se casse la gueule en boucle depuis DCA ( et même SBD était moyen ) mais je continue à les suivre de loin, même en sachant que leur style sent des pieds à 10 km. Un ancien amour de jeunesse ouais, et finalement c'est une nostalgie fantôme qui nous pousse à continuer tout en trouvant les sorties actuelles à gerber.

Ah si j'avais découvert Immolation en 97... Putain je serais un homme heureux aujourd'hui.
DouDouKoRn - 10 Décembre 2011: Moi vous me faites juste penser à de sales gosses pouris gâtés nourris avec du "Blind" du "ADIDAS" et du "Falling Away From Me" qui ne savent pas apprécier un bon "Evolution" un puissant "Oildale (Leave Me Alone)" ou un magnifique "Tearjerker". Je ne vois vraiment pas l'interêt de faire un copier coller d'un ablum déjà fait. KoRn certe, tente un retour aux sources, mais III reste tout de même différent de l'éponyme et de Life Is Peachy et comme ce n'est pas ce que vous attendiez, vous réagissez comme des gamins à qui on a enlever leur sucette. Vous parliez d'émotions ? Personnellement je trouve "The Past" trés lyrique. N'oubliez pas, de surcroît, que KoRn n'a plus Head ni Silveria.
Vinterdrom - 10 Décembre 2011: ha ha, dixit le gars qui réagit comme si on lui avait piétiné son château de sable, en ne voyant pas la chronique qu'il attendait. C'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Ensuite, il suffit tout simplement de lire la chronique et les commentaires associés pour se rendre compte que le tien est complet à côté de la plaque.
Où tu as vu que je critiquais l'évolution ? ... Korn a évolué à chaque album, en bien comme en mal, c'est dit dedans. L'évolution n'est pas le problème fondamental, c'est pas ça que je critique (je le répète : je trouve les Untouchables, See You and Untitled courageux, et pour poursuivre : à défaut d'être passionnants, je trouve qu'ils contiennent néanmoins quelques bons titres perdus dans une mare de fadasse) seulement la qualité des disques en question. Ce qui reste le fond du problème de ce Korn III, mais allié à la tentative de retour aux sources qui vient par-dessus, là c'en est trop. Car il faut être de mauvaise foi ou être né avec des oreilles en plâtre pour ne pas se rendre compte que Korn a ostensiblement tenté de récréer le passé sur cet album, de faire comme avant. Il suffit d'écouter la musique et de zieuter l'artwork, c'est complètement assumé ... et c'est surtout complètement foiré.
Tu cites "The Past" ? ... Pas de bol, c'est le seul titre que je trouve bon sur cet album et qui dégage justement des ambiances. Là aussi c'est dit dans la chronique, mais encore aurait-il fallu que tu la lises.
Korn n'a plus Head ni Silveria ? ... D'une, tu m'apprends rien, et de deux, ils auraient donc mieux fait d'arrêter, tu crois pas non ?
A bon entendeur ...
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Chronique @ PoCBnui

25 Juillet 2010
Tout le monde lorgnait sur cet album, ayant peur que le groupe continue dans les bas-fonds de l’expérimental raté d’Untilted. Peu croient au « retour aux sources » promis par le groupe rien que par le titre « Korn III – Remember Who You Are ».
Tout le monde avait trop peur. Et pourtant, le titre reflète bien l’album, au niveau de la sonorité (je ne parle pas encore de la qualité des morceaux, juste leur sonorité)
Car oui, si Untilted ne ressemblait en rien à du Korn, Korn III tente quant à lui avec sa production, à retrouver tout ce qui faisait les deux premiers albums. Et c’est réussi. Un tantinet plus moderne que les précédents opus desquels il serait la suite, mais le son de l’album reste fidèle à celui qu’avait l’éponyme et Life Is Peachy. Surtout que, bonne nouvelle, il n’y a plus autant d’effet à la con au synthé et autre comme dans le précédent album. Ross Robinson a réussi son boulot.
Les puristes trouveront surement à critiquer (surtout au niveau de la batterie qui a un rendu différent) et qu’il manque encore et toujours Head, mais c’est quand même bien réussi.
Parlons alors de la musique elle-même, voir ce que les membres du groupe ont réussi à nous faire cette fois-ci.
Après une légère, silencieuse et énigmatique introduction qu’est Uber-Time, l’album commence avec le single du disque, ‘Oidale (Leave me Alone)’.
Ce titre n’est pas mauvais, le riff du début est assez accrocheur, même si un peu trop court. Mais on retrouve quand même passablement le « groove » de Korn dans ce morceau, même s’il manque un tantinet de guitare pendant les couplet, cela reste sympathique à l’écoute.
On peut aussi remarquer dès ce morceau que Davis a retrouvé un peu de sa hargne dans le chant, il essaye de retrouver son chant d’antan, le résultat est bien, même si au final c’est moins sincère qu’à l’époque.
Le deuxième titre ‘Pop A Pill’ dispose lui d’un riff très intéressant, très preneur (pour un type comme moi) et qui groove vraiment bien. Le refrain est plus mélodique mais est très bien là ou il est. C’est un titre intéressant. Jonathan réessaye de retrouver son chant mêlé de complainte et de hargne vers la fin du morceau. On pourrait le trouver ridicule, car comme je l’ai dit ça manque de sincérité par rapport aux débuts, mais il tient bien son rôle et le résultat et très satisfaisant.
Le titre suivant va faire partie de mes favoris sur l’album, il est dans la lancée de Pop A Pill, avec un riff du même style mais plus saccadé et une batterie qui groove énormément par moment, ce qui fait plaisir à entendre. Je trouve que Ray Luzier s’en tire très bien en tant que remplaçant de David Silveria, leur jeu est assez similaire (je suppose que c’est pour cela qu’il est là.)
Le reste de l’album suit cette lancée, avec de bon morceaux, même au total ça se répète assez si on sort de ces premiers morceaux. On peut quand même trouver d’autres morceaux bien foutus tels que ‘ Lead The Parade’, ‘ Are You Ready To Live?’ (Le fameux ‘My Time’ publié sur youtube, un morceau intéressant) ‘Let the Guilt Go’ ou encore ‘Never Around’.
L’album se finit donc sur ‘Holding All These Lies’, un morceau qui se veut lourd et prenant, avec Davis qui reprend de sa superbe en chantant de toutes les manières possibles, ou presque.
Une bonne chanson qui clôture d’album.

Que dire alors de se nouvel album de Korn, retour aux sources ?
Oui … et non.
Si le groupe était en chute libre, il nous montre ici qu’il sait se relever et qu’il le fait bien. Korn a repris le bon chemin. Mais ce n’est pas encore ça.
Donc ce retour aux sources n’est pas encore là, mais c’est le bon parcours. Il manque un petit quelque chose (surement Head) pour qu’on retrouve totalement Korn, même si on les redécouvre avec plaisir sur cet album qui nous fait oublier Untitled (qui était intéressant parce qu’expérimental, sans plus) mais qui ne nous fait pas encore réellement nous remémorer le bon temps.
Je dirais donc que Korn est sur la bonne voie, et que s’ils daignent continuer sur cette voie, on pourrait être surpris assez vite. (ou pas)


PoC


PS : Je viens de remarquer que pour l’instant l’album avait été très bien noté (entre 17/20 et 19/20) pourquoi pas. Mais je pense que si on est réaliste, un 14/20 est déjà vraiment bien, je pense que c’est la note que je vais mettre, car il n’est pas du tout mauvais.

3 Commentaires

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Pipotron3000 - 31 Juillet 2010: Mon premier commentaire sur ce site ;)

Cet album semble en effet une sorte de "best of", mais de nouvelles compos :D

On retrouve un peu toutes les phases de leur évolution.

Cela me rappelle un peu le Exciter de Depeche Mode : un album de transition.

Et Playing the Angel juste après est un bijou.

J'espère de même pour Korn.
Car contrairement à Slayer qui tourne en rond, eux ils innovent.

Du moins, j'espère encore ;)
Necromantix - 10 Août 2010: Pour ma part Untitled était très intéressant.
PoCBnui - 10 Août 2010: Ouais, il était spécial, expérimental.
Mais ne ressemblait pas à grand chose, à part une ou deux chansons, je trouve.
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