Bon, qu'est-ce que je vais encore me taper comme merde à la télé ce soir ? … Voyons voir …
Enième rediffusion des Experts sur la une … déjà vu, aucun intérêt, je zappe … Téléfilm cuisiné au miel sur la deux … urk, je sens déjà poindre l'indigestion glucidique … La trois, alors ? … 'tention, le PSG défie la redoutable formation de l'En Avant Guingamp pour la coupe du Fric, pardon, de la Ligue … pfff, pas la peine, on sait d'avance qui va perdre … Bon, comme d'hab' après 20h50, ça déconne chez Canal et on voit que dalle. Bon sang, depuis les années que ça dure, ils ont jamais rien fait pour résoudre le pépin ?! Franchement, quelle bande de nazes … Deux clics de plus, soit juste le temps d'entrapercevoir le reportage attrait au cycle reproducteur du triton palmé sur Arte et un crêpage de chignon hystérique sur le dernier programme téléréalité de la six, et je sens que je vais pas tarder à me mettre à baver comme le dernier des autistes … C'est qu'on se sentirait presque aspiré par cet abrutissant vortex d'apathie créé par un tournoyant flot de conneries intersidérales … Hop, nouveau petit coup de zapette pour y échapper (de justesse), ce soir j'irai zieuter du côté de Télé SOM. J'y vais plus très souvent, mais y'a quand même de bons trucs à mater de temps en temps.
Bon, que me dit le programme … Tiens, ce soir on diffuse un film d'épouvante : Souviens-toi le
1994 dernier. Du récent et de l'estampillé première diffusion, a priori deux bons points et c'est déjà pas si mal !
Allons-y … L'action se déroule en 2010 dans les environs de Bakersfield. Un gros méchant pas beau vilain (mais alors vraiment très vilain) revient sur les lieux de ses premiers méfaits pour retrouver ce qui fut autrefois la gentille petite fille au tablier violet et lui faire subir les pires affres imaginables (pas besoin de vous faire un dessin, suffit simplement de suivre la couleur). C'était il y a seize ans et la gamine est aujourd'hui devenue une adolescente bien dans le move avec son look de petite pute émo. De même, le vieux jardin d'enfant a été rasé pour laisser place à une zone industrielle plus moderne. Adieu la terre sablonneuse, vive le béton et les émanations charbonneuses ! Et oui, c'est qu'il faut vivre avec son temps et il faut surtout que la jeunesse se reconnaisse dans ton produit si tu veux qu'il cartonne sa mère au box-office (toute la base du succès
Twilight, y'a pas de secret).
Putain, seize ans ! Il en aura fallu du temps à l'immonde pédophile (vraiment très vilain, que je vous disais) pour revenir d'entre les morts ! On a coutume de dire que la vengeance est un plat qui se mange froid, mais à ce niveau-là c'est du surgelé de chez Picard. Quoique sur ce coup-là, on a droit à de la barbaque sacrément avariée et tout droit sortie d'une mauvaise parodie de l'Enfer des Zombies. Faut visualiser la scène montrant la trogne boursouflée du macchabée par les yeux de la gamine … bouahahahaha ! Fulci s'en retournerait dans sa tombe que ça m'étonnerait pas, mais pour nous les vivants, y'a matière à en gerber de rire. Sûr que le budget était aussi serré qu'un sphincter de nonne et ils n'ont pas eu d'autre choix que de torcher le maquillage au PQ moisi choppé à l'arrache dans les chiottes mobiles du plateau. Ridicule et lamentable.
Pourtant, l'annonce promettait du lourd, mais le scénario cousu de fil blanc et les effets spéciaux foirés foutent tout en l'air. Bravo pour le gâchis. Clap clap clap… L'âge de la gamine ne semble pas correspondre, mais qu'importe, il fallait perpétuer l'image de l'enfant … et là bam pirouette, c'est en fait à la petite sœur que s'en prend le monstre pour attirer l'ainée dans ses griffes. Cette même cadette qui naquit tout juste au moment des évènements passés et qui, par une involontaire transmission d'impulsions psycho-rachidiennes, a provoqué la renaissance à retardement du dégénéré que tout le monde croyait dézingué, tout ça s'étant déroulé un 16 du mois. Bon sang mais c'est bien sûr : voilà qui explique tout (et admirez les subtiles ruses scénaristiques au passage). Après tout, les scénaristes de séries d'horreur ne sont jamais à cours d'idées abracadabrantesques pour relancer le bousin en maintenant un semblant de cohérence vaseuse et se faire le max de pépettes en jouant sur une licence usée jusqu'au-delà de la moelle.
Souviens-toi le
1994 dernier, ou comment étaler tous les ingrédients du bon navet des familles et s'étaler en proposant un produit digne de figurer dans les annales de Nanarland (et bien profond). A trop lorgner vers le passé, on a toutes les chances de finir par se manger le mur …
… Et le moins que je puisse dire est que
Korn, la plus grande célébrité de Bakersfield, est allé se le bouffer franco avec sa dernière livraison.
Korn, l'inventeur du neo-metal au cours des années 90.
Korn, qui a construit l'essentiel de sa réputation sur son éponyme de
1994 et son "
Life Is Peachy" de 1996, à grands coups de rythmiques en parpaing, d'une sautillante basse slappée, d'un son mariné au goudron et de vocaux hallucinants tout droit sortis du fin fond du cœur, des tripes et des couilles.
Korn, qui tente aujourd'hui de remettre le passé au goût du jour avec un "
Korn III", prétendu prolongement de la doublette légendaire. Un passé qui fit sa réputation mais qu'il traîne paradoxalement comme un boulet durant l'ère post-1996, tant de nombreux adeptes de la première heure (dont je fais partie) se rappellent les deux premiers skeuds avec une nostalgie certaine (et ce malgré le fait que je trouve "
Follow the Leader" honorable et "
Issues" d'excellente facture). Un passé vers lequel
Korn avait déjà jeté un rapide coup d'œil pour aboutir à l'insipide "
Take a Look in the Mirror". La leçon n'a visiblement pas servi et le gang a réussi l'exploit de faire encore pire en balançant cette fois-ci (et en grandes pompes) tout l'attirail (survêt' Adidas compris) du retour aux sources, tous les clichés d'époque au travers d'un casting et d'un artwork aguicheurs … mais sans en assurer la fibre, à savoir la base musicale et l'inspiration, qui demeurent bel et bien enterrés six pieds sous terre et ce depuis longtemps (de ce point de vue là, aucune surprise).
Donc comme je disais, le survêt' Adidas a été ressorti du placard : simple détail accessoire mais qui en dit néanmoins très long sur la démarche du groupe et de son frontman Jonathan Davis. Enfin, ressorti du placard, c'est vite dit … Sur la photo ornant l'intérieur du livret, on a droit à un costume, non trois pièces mais trois bandes, flambant neuf. Il serait apparu rongé par les mites que ça aurait été nettement plus crédible question back from ze past. Mais bon, il faut bien vivre avec son temps, et les binocles à la Chips qu'arbore le père Munky sont bien le seul élément vintage dans cette diapo.
Au passage,
Korn a refait appel à Ross Robinson, élevé au rang de grand artisan du "son neo-metal" de par son travail sur la doublette éponyme /
Life Is Peachy, mais qui ira ensuite se fourvoyer avec les neuf débiles de l'Iowa (un bon nom pour un western-sparodique, ça tiens) avant de quelque peu disparaître de la circulation. Le voilà donc de retour sur le devant de la scène avec "
Korn III" mais le grand TADAM ! attendu s'est transformé en vulgaire pouet de Sanibroyeur. Sur ce coup là, le malheureux a avalé la trompette et il aurait mieux fait de rester dans l'anonymat dans lequel il était tombé. Je parlais du son goudronné d'autrefois … aujourd'hui, il faut lui rajouter les plumes, tant la qualité de production est honteuse et en rien semblable au passé vers lequel elle lorgne pourtant ostensiblement. C'est bien beau de rappeler le vieux pote Ross, mais sans son vieux matos analogique de l'Indigo Ranch et sans l'assistance de Chuck Johnson, il ne fallait pas attendre de miracle (et il n'y en a pas eu) : le mix est vide, le grain refoule le numérique vernissé et la gratte nous joue le numéro de la bombe anorexique.
Et d'ailleurs, quid de celui qui la tripote : ce brave Munky, seul rescapé guitaristique depuis que
Head s'en est allé faire le sapin de Noël où les boules ne servent plus qu'à la décoration. Les salauds, ils l'ont tous lâchés !
Head comme l'envie et la hargne ! … Et le pauvre ne parvient pas à s'en sortir tout seul. Pourtant, il tente bien de se réaccorder ultra-bas, de recréer la mécanique graissée à l'huile de compétition de l'époque et d'en retrouver le groove aussi simple et dépouillé que pesant et dévastateur … mais avec un doigté machinal … et c'est là que ça change tout, car la gratte c'est comme un clitoris : si tu gratouilles sans conviction, faut pas t'attendre à obtenir d'inondation ni de hurlement orgasmique. Bref, c'est de frigidité dont souffre "
Korn III", et à défaut de riffs cartons, il va falloir se contenter de riffs en carton. Dommage, c'était bien essayé.
Même topo pour Fieldy et sa basse aussi bondissante que les moutons que je compte dans mon sommeil narcotique. Il tente bien de nous rebalancer son slap, mais si tu tapotes sans conviction … hein voilà, vous avez compris la chanson … Y'a plus de seins ni de gland, c'en est fini du slap cinglant, place au slap sans gland, et adieu la suite sanglante. Bref, mieux vaut switcher sur le porno de Canal. Garanti que même en brouillé, ça aura davantage d'effet.
Arrivé il y a peu, Ray Luzier n'est quant à lui pas prêt de faire oublier le David Silveria de la grande époque, avec son beat 100% décaféiné. Remarquez, il est à l'image de ses camarades : transparent. Bravo à lui d’avoir réussi à se fondre aussi admirablement et rapidement dans le moule. Je le plaindrais presque d'avoir atterri dans une telle galère. Enfin, galère artistique, mais pas pécuniaire, entendons-nous bien … c'est pour cela que je me permets d'insister lourdement sur le "presque".
Mais le mauvais
Clown de la farce reste sans conteste celui qui fut autrefois le pilier de la formation, celui qui en cristallisait par son seul chant tout le talent maladif : Jonathan Davis. Celui qui aujourd’hui et depuis longtemps en est le plus symptomatique du déclin. Il ne hurle plus, il braille. Il ne pleure plus ses tourments, il chiale comme une mauviette. Il ne murmure plus, il mâchonne. Et ses sautes d'humeur se voient arriver à des kilomètres avec leurs gros sabots. Le Davis d’antan et ses maux ne sont plus, c’en est fini de tout ça, mort, kaput. Alors pourquoi diable s'acharner à revenir avec "
Korn III" sur un passé et des sentiments dont il avait fait le deuil sur la fameuse doublette à la portée cathartique ? Pourquoi resservir le thème de l'écorché vif ? C'est peine perdue, il n'y croit plus. Maintenant, Davis est rangé, il roule sur l’or et son vide-couille préféré l’attend sagement à la maison. Alors le coup de la rage intestine, c’est crédibilité zéro, tout juste bon à chier à un fin filet de caca (à peine) nerveux. Le coup des douleurs de l'enfance éjaculées sur fond de hurlements de dément, c'est un adieu pur et simple à la sincérité. Tout juste geint-il en voyant s'échapper un maigre filet de béchamel de son poireau mollasson. C'est que Madame, il doit falloir mettre le paquet pour la satisfaire, en bonne ex-star du porno qu'elle est.
Seul problème : c'est qu'après il ne reste plus grand chose dans les bourses dès qu'il s'agit d'enregistrer des parties vocales. Le fin fond du grotesque est atteint avec les rires pseudo-diaboliques de "
Never Around". 'Tention les nenfants, préparez-vous à trembler car le terrible bogeyman va sortir du placard. Bam ! Hé, mais keski fait ce con avec la serpillère sur la tronche, les plumes au cul et le manche à balai en guise de bite en érection. C'est une blague ? Patatrak, oh putain le voilà qui se prend les pieds dans le tapis et subit la feinte de la rétro-défécation de la part de ce manche à balai pour le moins malicieux devant l'assistance prise de crises de fou-rire. C'est certainement pour ça qu'il se met à pleurnicher sur la fin de "Holding All These
Lies". Meeeeuuuu non, ne pleure pas, mon petit Jonathan, regardes, tu viens de gagner le prix du bouffon d'or. Et regarde comme le public t'applaudit. Clap clap clap …
Bon, trêve de plaisanterie (il y en a déjà bien assez dans ce qui sort de mes enceintes en ce moment), que retiens-je de valable dans ce nanar à la violence factice, aux rebondissements prévisibles et qui a oublié les hectolitres d'hémoglobine ?
Pas grand-chose, et le comble de ce prétendu (et prétentieux) retour aux sources est que ce sont dans les moments où
Korn joue épisodiquement autre chose que les cartes du passé qu'il devient convaincant.
Pas de bol, il ne lui reste que peu d'atouts dans la manche : juste l'ambiancé "The
Past" qui s'ouvre sur des toiles menaçantes et tisse une mélodie des plus glauques. Davis s'y fait plus sobre et gagne en émotion. Il a encore un sacré timbre de voix, le bougre, dommage qu'il l'utilise mal la plupart du temps. Avec le reste de l'album de cette trempe, ça aurait pu faire son petit effet. Tant pis. Je note aussi un "Lead the Parade" au refrain poignant et aux changements d'atmosphères intéressants, malheureusement gâché par des couplets trottinant sur un rythme nigaud.
A part ça, on tourne le remake de
Massacre à la Scie-Sauteuse : "Oildale (Leave Me Alone)" mouline à vide, "Fear Is a Place to
Live" m'emmerde par son refrain nasillard, gnian-gnian au possible et son final qui profère à lui tout seul une insulte au grand "Fake", "Move On" me file la flemme avec son riffing sous-mixé, sa cadence de Michael Myers sous Prozac et ses gutturations de vioque exsangue. Et que dire de la mauvaise imitation du Révérend Manson sur "
Let the Guilt Go" au moment de psalmodier le titre ? Que dire de la guimauve dégoulinante "Are You Ready to
Live" ? … Et tout ça baignant dans un affreux bouillon mille fois réchauffé avec une prod' aussi charnue que notre bon vieil Oscar des salles de classe de bio. Désolant.
Que ce soit clair, je n'aime pas l'ère post-"
Issues", mais le fait que
Korn tentait à chaque fois de proposer un album très différent du précédent m'incitait à l'indulgence. Ce genre d'entreprise n'est jamais sans risque, bien évidemment, et beaucoup s'y seront brûlé, s'y brûlent et s'y brûleront encore les ailes. Je n'y trouve rien de fondamentalement condamnable. En revanche, avec ce soi-disant retour aux sources claironné à tout va et tout le bazar qui a été traîné avec, là c'est la goutte de trop.
Korn 3, Vendredi 31, Freddy 16,
Halloween 69,
Saw 38,
Saw 39,
Saw 40,
Saw 41,
Saw Terie,
Saw Cisson,
Saw Piquet … Mais putain
Saw Papossible, je sais bien que c'est dans les gênes ricains de proposer séquelles et remakes à foison, mais faut arrêter ce cirque à la fin, quoi ! En plus de trahir l'esprit des œuvres originelles, c'est nul et ça finit par emboucaner sévère !
Puant l'arnaque à plein nez
Outrecuidant d'une prétention mal placée
Ubuesque d'un esprit perdu à jamais
Buvant à une source tarie depuis des années
Elégance d'une allumeuse expérimentée
Lascive avec ses miches trop belles pour être vraies
La seule destination possible de ce déchet ?
Elémentaire, la réponse vous est ici donnée
Un retour au style Korn des premiers albums. ET c'est réussis sans pour autant venir concurrencer mais ça le fait.
Ya de bon riffs bien lourd et grassouillet (Pop a Pill, Fear Is a Place to Live par exemple), de bon refrains,et surtout, à si méprendre on est vraiment replonger dans la période des 4 premiers opus de korn. Par contre, il n'y a pas le frisson, on ne retrouve pas de montées, où vous sentez l'adrénaline vous parcourir avec un final explosif. D'ailleurs aucun pont n'est réellement mémorable. De ce fait il n'y a pas vraiment de temps forts. Dommage que certaine compos trainent un peu en longueurs mais mise à par cela , ya bon dans toutes les chansons, aucune n'est mauvaise.
Cette chronique est incompréhensible. Probablement le pire album de l'histoire de Korn. Considérer Remember Who You Are comme le digne succeseur de l'éponyme et Life is Peachy, c'est cracher sur ces deux albums légendaires. Remember Who You Are est loin, loin, loiiiiiiiin d'en atteindre ne serait-ce que la cheville. Tout est absolument raté: aucune émotion, aucune inspiration, aucune puissance, aucune ambiance malsaine,... RIEN ! La voix de Jonathan Davis est terrible, homogène, fatigué et dénié de toute émotion; et ne parlons même pas des hurlements inexistants ! Ray Luzier est médiocre derrière la battterie, pas foutu de reproduire aucune rythmique mémorable, un comble pour Korn on dirait un débutant le mec n'a rien pigé de l'héritage ingénieux de David Silveria. Le son de la guitare, bordel comme l'absence de Head se fait ressentir ! Manquant totalement de puissance et des effets étranges qui ont fait la renommé de Korn, elle ne fait que balancer des riffs sans saveur. Et Fieldy qui n'apporte rien avec sa basse qui sonne comme toujours.
Mais quelle catastrophe ! A l'époque j'étais très excité à l'idée de voir Korn revenir à son ancien son, même si j'avais un doute avec l'absence de Head et de David Silveria. Et bien j'ai été terriblement déçu, avec le recul probablement le pire album de leur discographie, c'est dire. Et pitié, enlever-moi ce foutu III, cet album est une honte aux débuts du groupe !
@ Game System : ton commentaire me fais penser qu'il faut que je reprenne mes notes des albums de Korn. Car quand je m'attaque à une disco, afin d'avoir une note juste, je notes chaque chansons sur 10 et en fait une moyenne. Je me rends compte que certain album sont aussi bien notés que les premiers.
Tiens, c'est la première fois que je lis une façon de noter pareil. Moi je ne procède pas de tout de la sorte, je note l'album dans son intégralité, en fonction de mon ressenti lors des nombreuses écoutes Je n'ai pas vraiment de règle, c'est juste une appréciation personnelle que j'essaye de traduire en note. Aussi, je le compare avec le reste de la discographie, en fonction des groupes parfois ça a plus d'importance que pour d'autres.
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