Prends Pas ton Flingue

Liste des groupes Hard Rock Trust (FRA) Prends Pas ton Flingue
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13/20
Nom du groupe Trust (FRA)
Nom de l'album Prends Pas ton Flingue
Type Demo
Date de parution 1977
Labels EMI Records
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album47

Tracklist

1. Glamour and the Rubbish Bin
2. Glamour and the Rubbish Bin (Remix)
3. Prends Pas ton Flingue
4. Paris by Night
5. Love at the First Field

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Trust (FRA)


Chronique @ dark_omens

18 Décembre 2013

Electrocardiogramme désespérément plat...

Préambule: le texte qui suit concerne la réédition sortie en CD en 1992 par EMI et non pas l'enregistrement original de 1977.

Le temps emporte tout dans son sillage, recouvrant de l’oubli les plus farouches déterminations et les souvenirs les plus vivaces. Doucement, dans un silence solennel, accompagné de la tristesse et des ressentiments d’un pays entier, Trust a fini par pousser son dernier soupir.

La mort du groupe semble d’autant plus prononcé que le corps de ce défunt tant adulé est recouvert de monceau de terre, gisant dans un trou. Les membres de la famille en ont d’ailleurs fait leur deuil avec une facilité déconcertante. Norbert "Nono" Krief a rejoint des horizons, sans doute, bien plus lucratif (mais qui peut l’en blâmer ?) en intégrant l’équipe de musiciens de Johnny Halliday. Bernard "Bernie" Bonvoisin, toujours animé par le feu tenace des désaccords qui l’oppose à Nono, à décider, quant à lui, de se consacrer à son autre passion : le cinéma. On le voit notamment joué dans Hiver 54, ou bien encore dans La Haine ; avant qu’il ne décide de se lancer lui-même dans la réalisation. Frédéric "Fredo" Guillemet et Farid Medjane ont quant à eux rejoint les rangs de Face To Face premier super-groupe à la française. Trust n’est plus et son cadavre reposerait en paix dans l’esprit de ceux qui l’ont soutenu, si seulement les maisons de disque ne tentaient pas, dans un but essentiellement profitable et peu scrupuleux, de ranimer ses chairs décomposées en sortant sporadiquement des enregistrements à l’intérêt pas toujours évident. Pâle fantôme témoin trompeur d’une présence alors inexistante du groupe.

C’est donc en 1992, soit 4 années après le dernier souffle (acte) de Trust, soit 15 années après avoir sorti une première fois, sans succès, ces morceaux, qu’EMI essaye de ressusciter le mort. Voulant, en effet, profiter exagérément de cette fidélité sincère qui unit la formation francilienne à tous ceux qui vibrèrent aux sons de sa musique, le label décide d’exhumer les cendres d’un enregistrement poussiéreux. Le seul dont elle détient les droits. Il faut savoir que lorsqu’elle sort en 1977 le premier 45 tours du groupe, Prends Pas ton Flingue, ce disque est un échec commercial. La France ne jurant que par le rock de Téléphone, une autre de ces signatures, et par le Punk Rock de Starshooter. EMI refusera de donner une autre chance à la bande à Bernie afin de ne pas concurrencer outrageusement celle de Jean-Louis Aubert. Trust finira par sortir son premier album chez CBS.

Avec les 5 décharges de ce défibrillateur à main, EMI ne se doute pas qu’elle ne parviendra pas à relancer les battements du disparu.

Première décharge :
Glamour and the Rubbish Bin, démarre sur un beat de batterie basique et un riff simple, laissant entendre pour la première fois sur un enregistrement officiel la voix de Bernie. C’est la découverte de ce mariage musical singulier. On sent très nettement les influences du groupe, racines incontestablement Rock’n Roll mêlé à ce chant si particulier qui nous plonge dans un parfum Punk Rock indéniable. Bernie est né. Sa voix chargée de cette rage salutaire n’en est certes qu’a ces prémices gauches, mais le potentiel original et enthousiasmant, et surtout le talent, est déjà présent. Le mélange proposé ne peut être une surprise lorsqu’on sait que le groupe à ses débuts jouait sur scène uniquement des reprises de groupe tel qu’ACDC, The Ramones ou encore The Clash. Même si le morceau est attrayant, le fait qu’il soit en Anglais nous prive d’emblée d’une des plus grandes qualités du groupe : le talent d’écriture de son chanteur. Et un Trust non ouvertement revendicatif, non directement protestataire, n’est pas tout à fait Trust.
Aucun tressautement ne fait battre le cœur.

Deuxième décharge.
Le remix de Glamour and the Rubbish Bin ressemble très nettement à un leurre éhonté, tant il est en tout point semblable à l’original.
Aucun tressaillement ne fait battre le cœur.

Troisième décharge :
Lorsque commence le titre Prends Pas ton Flingue, on est pris d’une grande lassitude, puisque ce morceau n’est rien d’autre que la version Française de Glamour and the Rubbish Bin. Inutile de dire qu’il devient quasiment impossible d’apprécier à sa juste valeur, enfin, le texte de Bernie, tant notre bonne volonté est émoussée. Imaginez qu’après trois chansons, l'on vient d’endurer 15 minutes du même morceau. C’est presque inhumain. Un bon morceau tout de même, qui aurait sans doute mérité de figurer en première place sur ce MCD.
Aucun tremblement.

Quatrième décharge :
Premier morceau véritablement jouissif, Paris by Night est une version librement Francisé du titre d’AC-DC, Love at First Feel. On y retrouve un Bernie facétieux qui se moque des travers de ce parisianisme mondain. On y retrouve ce qui nous fera bientôt vibrer dans la musique du groupe, on y retrouve le plaisir de la jubilation.
Léger frémissement.

Cinquième décharge :
C’est la reprise de Love at First Feel d’AC-DC (curieusement rebaptisé Love at First Field par EMI (encore une preuve flagrante de leur volonté vénale et peu consciencieuse). Que peut-on dire ? Si ce n’est que ce titre excelle, offrant des qualités incontestables auxquelles le public ne resta, à juste titre, pas indifférent.
Petit spasme.

Petit spasme, mais aucune pulsation constante. Le décès est donc confirmé pour le plus grand malheur de tous.

Définitivement un album peu intéressant, destiné uniquement aux connaisseurs ultime, peu regardant sur la qualité du contenu où seul 3 des 5 titres peuvent être dignes de prendre place dans une collection respectable. Peu regardant aussi sur le contenant. Il est effectivement navrant de constater qu’EMI ne fit aucun effort sur le livret désespérément vide et sur la pochette indignement identique à celle de 1977. Ne portant qu’une mention supplémentaire « Leurs Premiers Titres ». Et ne parlons même pas de la faute concernant le morceau d’AC-DC. Juste Honteux, et juste suffisant à nourrir plus encore nos frustrations.

1 Commentaire

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tonio - 20 Décembre 2013: Tout ce que j'attends d'une chronique : écriture fluide, très bon équilibre entre ressenti de fan et faits historiques, ça se lit tout seul. Je suis grand fan des 3 1ers albums du groupe mais je connais finalement très peu son histoire, alors un écrit comme ça c'est du pain béni pour moi. Merci l'ami !
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