...En Attendant...(Brouillard en Novembre, Noël en Décembre)

Liste des groupes Hard Rock Trust (FRA) ...En Attendant...(Brouillard en Novembre, Noël en Décembre)
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14/20
Nom du groupe Trust (FRA)
Nom de l'album ...En Attendant...(Brouillard en Novembre, Noël en Décembre)
Type Album
Date de parution 1988
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album93

Tracklist

1. Good Time 03:32
2. Boom Boom (John Lee Hooker Cover) 03:29
3. Allez Monnaie Blues 04:10
4. Paint It Black (Rolling Stones Cover) 03:00
5. Petit Papa Noël (Tino Rossi Parody) 05:51
6. Surveille ton Look (Live) 08:59
7. Good Time 03:32
8. Alley Money Blues 04:08
Total playing time 34:45

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Trust (FRA)


Chronique @ dark_omens

15 Août 2013

En attendant, soit, mais en attendant quoi ?

Et dire qu'il ne fallut que deux concerts de quarante-cinq minutes chacun immortalisés sur un album pour rallumer la ferveur et les espoirs d'un peuple entier. Seulement quatorze petites chansons suffirent à redonner un souffle nouveau au cadavre de Trust. Revigoré par cette miraculeuse résurrection, soutenue par une France à l'unisson, le groupe exulte et se lance avec enthousiasme dans une ère de renouveau.

À ce stade de la chronique, il n'est pas inutile de dire que Trust à toujours, à l'évidence, tenu une place particulière dans la scène nationale. Icône emblématique d'une certaine jeunesse rebelle (même si Bernie Bonvoisin, chanteur et tête pensante du groupe, a toujours refusé de se poser en porte-parole de quiconque), beaucoup se sont identifiés dans la rage de cette formation, beaucoup se sont reconnus dans ces paroles revendicatives. Trust est donc une véritable institution. Bien plus qu'un phénomène artistique, il est quasiment un phénomène de société qui a indubitablement marqué les esprits. il est, par exemple, inouï de penser que même lorsque le groupe brille, au cours des années quatre-vingt-dix, par une quasi-absence seulement troublée par quelques sorties mal intentionnées de maisons de disques vénales si promptes à exhumer, ou compiler, des choses, souvent grand intérêt ; le public continue pourtant de le plébisciter régulièrement dans les référendums annuels de la presse spécialisée. Cet état de fait pouvant aussi s'expliquer, en partie, par le pauvre renouvellement de la scène française durant cette période.

Quoi qu'il en soit, si d'emblée, l'enthousiasme est certain, il pèse, aussi, sur le groupe un lourd sentiment de doute, car si sur scène l'alchimie est indéniablement présente, les vieux démons ressurgiront forcément lorsqu'il s'agira de composer à nouveau. Les fans de la première heure, ceux qui ne se délectent que de la face Hard, à teinte contestataire, Punk, voir Heavy de Trust, n'ont jamais accepté, ni pardonnés, ses digressions. Ils ont enragé en voyant la bande à Bernie et Nono, déraper doucement, mais sûrement, vers ce visage moins protestataire, vers cette musique plus clairement estampillé Rock. Et ce même si la formation a toujours refusé de se laisser enfermer dans des étiquettes bien trop restrictives pour lui. a l'instar des propos tenus par angus young depuis toujours, elle se définit musicalement comme étant plus directement inspirée par chuck berry, jerry lee lewis, et de manière plus actuelle par les rolling Stones ; que véritablement par la scène Hard/Metal contemporaine, ou non d'ailleurs. Difficile également d'ignorer, après la sortie des albums solo de Bernie, ce penchant certain que le groupe nourrit pour le Blues.

Alors que peut avoir encore à dire un groupe tel que Trust au milieu de jeunes loups déjà fortement installés ?

Good Time démarre l'explication de texte sur un propos plutôt Boogie, plutôt entraînant et agréable, rendant hommage à Jerry Lee Lewis. Déjà le sentiment passéiste, souvenir des égarements musicaux du dernier opus, effluves douceâtres de cette perte d'intensité acerbe, de ce manque de rage, revient violement nous étreindre. Et Boom Boom reprise de John Lee Hooker, première véritable incursion affichée de manière ostentatoire, autre que simplement sur les faces B de singles dans le monde du Blues ne va certainement pas nous sortir de ce trouble. Une reprise à laquelle l'interprétation de la voix naturellement hargneuse de Bernie contrastant avec les riffs et les rythmes, donne à l'ensemble un arôme, encore une fois, très Rock'n Roll. Doit-on continuer à y voir un message qui a tendance à se préciser de plus en plus ? D'autant qu'Allez Monnaie Blues et son riff classique renforcent ce sentiment. Alors même si sur ce titre Bernie semble avoir retrouvé sa verve, et ses mots un certain tranchant frondeur, on n'en reste pas moins dans un contexte très éloigné musicalement des meilleurs heures de Trust. Le message est d'autant plus clair avec une reprise plutôt réussie de Paint It Black des Rolling Stones. On se surprend, ensuite, à sourire face à la version singulière et facétieuse de Petit Papa Noël. Un sourire forcement crispé si l'on songe que pour l'instant, au niveau de l'intérêt, c'est le point culminant de cet opus. Surveille Ton Look est, quant à lui, un morceau live. Une balade dépressive dont la musique accentue admirablement le côté désespéré du texte. Perdu au milieu de cette mosaïque bâclée, il aurait sans doute mieux trouvé sa place sur Paris by Night plutôt que de s'échouer mollement ici. Initialement l'album se terminait ainsi, et ce n'est certainement pas les deux bonustracks, version Anglaise de Good Time et d'Allez Monnaie Blues sur la version CD, qui vont métamorphoser nos incertitudes en certitudes et nos déceptions en plaisirs. D'autant plus que la voix, si typique, de Bernie s'accommode toujours encore aussi mal de la langue de Shakespeare.

Du Rock, du Blues, de la ballade, des reprises de standard de Blues et de Rock, voilà donc ce que nous offre ce disque. Au-delà de son manque évident d'intensité, il n'est qu'un amoncellement incohérent de titres assemblés dans l'urgence. De ce fait l'interrogation qui nous bouscule est évidente : en attendant, soit, mais en attendant quoi ?

1 Commentaire

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choahardoc - 15 Août 2013: Un bon aperçu de l'objet en question. Merci DarkO de te pencher sur ses galettes qui dérangent un peu. Il me semble que Bernie voulait mener cette sortie à bien, malgré la résistance de Nono qui ne voyait la qu'un amoncellement de démos (Tout comme pour Ni Dieu Ni Maître, mais la c'est Bernie qui fera la fine bouche!!).
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