Peter Criss

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12/20
Nom du groupe Kiss
Nom de l'album Peter Criss
Type Album
Date de parution Septembre 1978
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album177

Tracklist

1.
 I'm Gonna Love You
 03:18
2.
 You Matter to Me
 03:15
3.
 Tossin' and Turnin'
 03:58
4.
 Don't You Let Me Down
 03:38
5.
 That's the Kind of Sugar Papa Likes
 02:59
6.
 Easy Thing
 03:53
7.
 Rock Me
 02:50
8.
 Kiss the Girl Goodbye
 02:46
9.
 Hooked on Rock 'N Roll
 03:37
10.
 I Can't Stop the Rain
 04:30

Durée totale : 34:44

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Kiss

Peter Criss


Chronique @ MetalSonic99

24 Mars 2024

Le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreur, mais à ne jamais faire la même erreur deux fois. - G.B Shaw

Pauvre Peter Criss ! Même plus de quarante ans après sa sortie, son album demeure le seul des quatre projets solos des membres de Kiss à ne pas être chroniqué. Il faut dire que sans la visite à mon domicile d’un des membres de SoM, fan de Ensiferum et né en 93 (blague épuisée) pour ne pas le citer, et sans qui, par le plus grand des hasards de cette journée-là, je ne décidai pas de sortir du placard cette "chose", je serais certainement moi-même passé à côté de l’écriture de cette missive, puisque ce disque particulier reste encore à mes yeux une vraie purge. Il faut dire que je ne suis pas le seul car la plupart des aficionados du quatuor maquillé font comme s’il n’existait pas puisqu’ils sont tous également unanimes sur cette erreur de la nature.

Pour la petite histoire et afin de comprendre le contexte de ces différentes sorties solos, il faut savoir qu’à l’époque le groupe traversait une grosse crise puisque ses membres se déchiraient entre eux en se séparant en deux clans aux idées opposées. Pour la maison de disque et le manager Bill Aucoin, il devenait évident que seules des vacances prolongées pouvaient éviter une séparation définitive, et il lui vient alors une idée (qui ne s’avérera pas être bonne) : faire en sorte que chacun des membres sorte un album solo.

Assurément, un projet comme celui-ci n'avait jamais été tenté auparavant par qui que ce soit, et Casablanca Records pariait sur le fait que les quatre disques seraient des succès énormes. Manque de bol, la sortie de ces quatre albums fut un désastre et les tensions n’ont fait que prendre de l’ampleur, amenant Criss à être exclu du groupe après « Dynasty » (célèbre pour le tube "I Was Made for Lovin’ You"), tandis que Frehley partira fin 1982. Par ailleurs, cet album de Peter Criss en a été la plus grande victime car il reste le moins vendu des quatre. A l’évidence, pour réaliser son projet, il a supposé que le titre "Beth" de 1976 (qui fut à l’époque le plus gros single de Kiss) était le genre de disque que les fans voulaient. Indéniablement, ce fut une grave erreur, car espérer voir des fans de Rock acheter un album de ballades R&B était clairement utopique car c’est bien à ce style que l’on a affaire tout au long de cette pérégrination.

Or donc, l’album débute avec "I'm Gonna Love You", titre écrit par Peter Criss et Stan Penridge, qui ont travaillé ensemble lorsqu’ils étaient dans le groupe Chelsea. Il s’agit-là d’un petit numéro optimiste qui comporte quelques moments Rock, mais restant tout de même plus Pop et R&B qu'autre chose (surtout avec ces chœurs), à l’instar de "Tossin' and Turnin'", le vieux tube R&B de 1961, qui reste à ce jour celui comme étant le seul morceau joué en live par Kiss lors de la tournée de 1979. La version de Peter ne sonne bien sûr pas comme le style du quatuor grimé, mais elle demeure malgré tout une version entraînante et adaptée à son style.

Concernant les singles de promotion de l’album, ce n’est guère plus réjouissant puisque "You Matter to Me" semble plus Disco qu’autre chose à cause de ses claviers omniprésents dans ce titre écrit par Vini Poncia (qui sera à l’origine de « Dynasty » et « Unmasked », soit deux disques décriés par les fans), John Vastano et Michael Morgan ; et c'est l'une des rares chansons dans laquelle Peter n'a pas participé à l'écriture. Un autre énorme plongeon dans un ennui total survient avec le minimaliste "Don't You Let Me Down", qui nous replonge dans le pur R&B, ce qui fait que bien que Peter puisse avoir l'air émouvant et décontracté, il devient très difficile pour des fans de Rock d’en saisir la subtilité. Pareil pour "Kiss the Girl Goodbye", une autre ballade douce et légère, assez agréable mais loin d'être exceptionnelle tellement elle semble être un rechapage de "Beth". Dans la même veine se trouve "Easy Things" et son acoustique tentant également de capturer la magie de "Beth", mais à l’évidence, et bien que Peter devienne plus émotif dans sa prestation vocale, c'en est devenu une piste tellement ringarde à cause de cet excès de tempos lents et sans inspiration qui nuit à l’effet recherché.

Fort heureusement, l'album parvient à se rétablir un tantinet avec sans doute son meilleur moment ayant pour nom "That's the Kind of Sugar Papa Likes" puisqu’il s'agit-là d'un bon morceau de Blues à l'ancienne, rehaussé par les possibilités offertes par les instruments électrifiés, et mettant en vedette un solo déchirant de Steve Lukather du légendaire groupe Toto. Sans ce même schéma, "I Cant Stop the Rain" y trouve aussi sa place, notamment grâce au piano, à l'orchestration et la guitare stellaire d'Elliot Randall qui en font une énorme ballade que certains adoreront alors que d’autres la détesteront.
Du reste, "Hooked on Rock'n'Roll" ramène le tempo malgré quelques petits défauts qui peuvent êtres pardonnés si les fans peuvent prendre conscience du sens de ce titre un peu autobiographique sur le Catman. Enfin, "Rock Me, Baby" de Sean Delaney ramène un tantinet les choses au Rock and Roll, mais il reste dans l’ensemble un morceau R&B médiocre pourvu de beaucoup trop de chœurs féminins.

En définitive, ce que Peter n’a pas compris c’est que Kiss était un groupe de Hard Rock, alors que lui-même ne l’était pas vraiment. En effet, tout le long de son mandat "Kissien", il n’a jamais caché son admiration pour le R&B et la Soul, et ce faisant, il a probablement oublié les préférences de ses fans de la première heure. Assurément, il espérait secrètement devenir une star de la soul, mais son image ne s’en est jamais rétablie, et à partir de ce moment-là, le dévouement de Peter au Rock et son passage dans Kiss a sérieusement commencé à s'écouler, et sa carrière s’écroulera par la suite puisqu’il persistera dans cette voie pour ses futures sorties solos! Ainsi, pour la plupart des fans de Rock/Metal et surtout de Kiss, la note globale de ce disque reste encore à ce jour fortement en dessous de la moyenne pour ainsi dire, mais avec le recul (et grâce à quelques écoutes approfondies pour réaliser cette chronique), il faut reconnaitre qu’il y a quelques moments sur celui-ci qui sont corrects ; et bien qu’ils restent rares, ils ont le mérite d’exister et cela remonte un peu la note.
Bref, même si beaucoup l’ont redécouvert dans la lumière chaleureuse de la nostalgie, il reste impensable d’imaginer encore aujourd’hui que de nouveaux fans de Rock/Metal se lancent dans cette erreur de parcours.

5 Commentaires

11 J'aime

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MetalSonic99 - 24 Mars 2024:

@Kingeddie : haha, la effectivement on pourrait dire ça! Celui de Paul est certainement considéré comme le meilleur des quatre car c'est celui qui ressemble le plus au style de Kiss!

Ensiferum93 - 25 Mars 2024:

Heureusement que tu n'as pas voulu me citer laugh Je suis désolé que notre petit moment t'ait amené à autant d'écoutes pénibles, mais ta chronique n'en est pas moins agréable à lire, au contraire ! Pour la peine, je vais tenter de l'écouter en souvenir de bonnes bières partagées, et cette fois dans son intégralité car tes oreilles ensanglantées n'avaient alors pas permis d'en déceler toutes les subtilités wink

MetalSonic99 - 25 Mars 2024:

@Ensiferum93 : Je t'ai cité ? Sérieusement ? Alors là je vois pas où!? wink

Sans rire, merci pour le commentaire, et je dois t'avouer que mes oreilles sont toujours aussi ensanglantées! Mais bon, je l'ai voulu, je confirme que c'est toujours une purge...mais j'ai découvert "quelques" moments "corrects"...sans plus! 


Du coup, je te souhaite bon courage puisque tu as visiblement envie de te torturer les oreilles cheeky.

mechandemonkilltoulmonde - 04 Avril 2024:

Excellente chronique qui détaille exactement avec subtilité la nature de cet album. Cependant, il y a dans la musique un côté tout à fait irrationnel lié aux émotions qu'elle véhicule. Tout juste ado boutonneux à l'époque de la sortie de cet album, et fan ultime de KISS devant l'Éternel, je faisais partie de ceux qui le conspuaient (sans rien trop y comprendre, je l'avoue).

Ceci dit, avec le temps, avec l'âge avançant, avec un peu plus d'ouverture d'esprit sur les différents styles musicaux, et comme mentionné à juste titre : avec la nostalgie qui vous chope au détour de la cinquantaine bien frappée, j'ai un autre regard sur cette production, malgré le comportement détestable de Peter Criss à l'époque qui risqua de faire spliter le plus grand groupe de l'univers à mes yeux et qui me mettait dans un état de détresse terrible...

Au final, il m'arrive de m'y replonger avec plaisir pour le côté "chill" que ses plages soul, R&B ou bluesy m'amènent à apprécier quand je ressens le besoin d'un peu plus de calme et de sérénité lorsque les acouphènes sont trop intenses... laugh

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