Grâce à
Lick It Up l'année précédente
Kiss revient en grande pompe dans le coeur des fans en étant le premier album de platine du groupe depuis bien des années. La qualité n'était pourtant pas forcément toujours présente. Une bonne partie des fans attendait de pouvoir entendre le suivant en espérant que
Lick It Up ne fut qu'une légère rature. Malheureusement l'année 1984 voit l'arrivée de
Animalize, un album qui va enfoncer le clou pour un groupe qui commençait à avoir des pannes d'inspirations et qui s'empétrait dans une lourdeur qui ne lui ressemblait pas. Car si
Lick It Up restait un album appréciable sur bien des points
Animalize laisse vraiment sur sa faim.
La lourdeur omniprésente de ce disque est déroutante,
Kiss nous a habitué a des riffs dançants et qui transpiraient le génie alors que là on tombe de haut. Car par moment on se demande si il s'agit bien de
Kiss sur ce disque. Evidemment on reconnait les voix de
Gene Simmons et de
Paul Stanley mais même là le résultat n'est pas exceptionnel. La voix de
Paul Stanley est par endroit poussive et l'effet recherché n'est pas atteint. On sent que c'est trop. Du côté de
Gene Simmons de nombreuses lignes de chant ne rescèle pas ce timbre particulier qui rende ses parties vocales si remarquables. On retrouve tout de même de belles prestations sur des titres comme "
Heaven's on Fire", "
Thrills in the Night" et "
While the City Sleeps". De plus les choeurs sont souvent en décalages avec la lourdeur des chansons comme sur "
Burn Bitch Burn" Du côté de l'instrumental aussi on se retrouve face à des incohérences si l'on compare avec le
Kiss qui devint un mythe. Car si
Kiss est aujourd'hui un mythe ce n'est pas grâce à ce disque. Les riffs de guitares de St. John, le nouveau soliste, sont trop lourd. On sent les compositions engluées dans cette lourdeur latente et les envols que l'on aime tant chez le quatuor à présent plus maquillé ne font plus leur apparition. Les soli ne font pas vraiment un meilleur effet. Ils font plus étalages d'une certaine technique de la part de St. John, le feeling
Kisséen est totalement absent. Les guitares sont tellement lourdes et grasses que l'on à l'impression qu'elles ont été mises en arrière par la production, ce qui peut être vraiment le cas. Mark St. John qui fera un passage encore plus éclair que Vinnie Vincent, devant quitter le groupe pour des raisons médicales.
Et pourtant le disque commençait plutôt bien, "I've Had Enough" et "
Heaven's on Fire" (le seul hit de disque) entame plutôt bien l'album. Mais après on se retrouve face à un sentiment dérangeant et de trop peu. On a plus l'impression d'être en face du même groupe. On vérifie sur la pochette et oui pourtant c'est bien
Kiss. Il ya tout de même des titres qui remontent un peu le niveau. Le duo "
Thrills in the Night" et "
While the City Sleeps" fonctionne plutôt bien et encore ce n'est pas extraordinaire, juste écoutable comme des titres moyens de
Kiss. Car il est là le problème de ce disque, il est trop moyen, trop ordinaire. Quand on est habitué par un groupe à être toujours agréablement surpris par des compositions qui ne se ressemblent jamais et qui pourtant sont toujours cohérentes les unes avec les autres on peut se demander ce qu'il s'est passé.
Kiss nous a habitué à des disques où se cotoyait le génie et la perfection et là on sent le groupe réellement à bout de souffle. Le côté glam du groupe est abandonné et plus seulement au niveau visuel. Car sur
Lick It Up on sentait encore des petites pointes du glamour de
Kiss mais là ce n'est plus du tout le cas.
Le prochain album,
Asylum, montrera un début de retour de
Kiss mais qui restera un peu restreint suivis par le suivant Crazy
Night. Le glamour faisant peu à peu son retour au sein du quatuor. Il faudra attendre
Hot in the Shade pour voir un
Kiss qui même si il n'est pas au top nos sort un album digne de ce nom. Le trio
Animalize,
Asylum et Crazy
Night est une sorte de passage à vide pour
Kiss. Mais le point culminant est très certainement ce
Animalize auquel il manque trop de chose pour en faire un bon album de
Kiss. Trop de faiblesses, trop d'incohérence et l'esprit de
Kiss quasiment totalement évaporé. Car avec ce disque
Kiss n'est plus vraiment
Kiss, on est en face d'un groupe de
Hard Rock/Heavy
Metal qui se fond dans la masse. Venant d'un groupe qui a érigé bien des colonnes du temple du
Hard Rock c'est assez génant je trouve.
Une critique que certains pourront trouver très dure mais que je trouve pleinement justifiée. Quand on voit des disques comme
Destroyer, Rock 'N' Roll Over ou même
Unmasked et qu'on écoute ensuite ce disque on ne peut qu'être déçu. Un album inconsistant où les qualités sont bien cachées.
10/20
Quel rapport entre cet opus et un Destroyer ? Le maquillage ? Mais bon, c'est ton avis et je le respecte tout en gardant le mien.
J'aime bien cet album (cette période hard-rock / heavy metal a ma préférence chez Kiss) mais je rejoins la chronique concernant la faiblesse des solis, sans feeling et dénués de ligne mélodique cohérente.
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