One Man Army

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16/20
Nom du groupe Ensiferum
Nom de l'album One Man Army
Type Album
Date de parution 20 Fevrier 2015
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album142

Tracklist

1.
 March of War
 01:32
2.
 Axe of Judgment
 04:33
3.
 Heaten Horde
 04:12
4.
 One Man Army
 04:25
5.
 Burden of the Fallen
 01:49
6.
 Warrior without a War
 05:24
7.
 Cry for the Earth Bounds
 07:31
8.
 Two of Spades
 03:39
9.
 My Ancestor's Blood
 04:31
10.
 Descendants, Defiance, Domination
 11:20
11.
 Neito Pohjolan
 04:10

Durée totale : 53:06

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Ensiferum


Chronique @ AlonewithL

20 Fevrier 2015

Il était comme décidé qu’il devait mourir de manière pitoyable.

Il y en a qui doutaient encore. A ce stade, le doute est désormais révolu. « Ensiferum » a été et restera un monument de l’univers folk/pagan metal, ayant inspiré dans son sillage de multiples autres formations, de tous pays, parfois de tous continents. Mais, tout Napoléon a eu son Waterloo, tout héros antique grec a connu une fin tragique. « Ensiferum » connait le crépuscule en cette année 2015. « Unsung Heroes », sorti en 2012, annonçait déjà les prémices de sa chute à venir. Il est établi que l’effort avait beaucoup divisé les fans, percevant pour certains un fléchissement dans leurs compositions, axées autour de la grandiloquence symphonique, comme l’avait été « From Afar » auparavant, mais de manière moins pertinente. Quelque chose était défaillant dans le cœur d’ « Ensiferum ». On remettait cette moindre fortune à une prochaine réalisation, qui va aller au-delà de nos pires craintes. « One Man Army » présente « Ensiferum » comme on ne l’avait encore jamais vu, vieillissant, à nu, sans la moindre arme pour se défendre. Il était comme décidé qu’il devait mourir de manière pitoyable. C’est la mort dans l’âme et les yeux chargés de colère que nous assistons impuissant à ce triste spectacle.

La chute n’a jamais été désirée, ni même été clairement pressentie si on s’en tient seulement au début de l’ouvrage polémique. L’introduction on ne peut plus classique, quoiqu’un peu banal, « March of War » lance un énergique et puissant « Axe of Judgement ». On croirait revivre là les débuts alors prometteurs d’« Ensiferum », qui annonçait également l’essor de « Wintersun ». C’est extrêmement vif, quoique peu subtil, avec un zest de symphonie en couverture. Ce qui parait être une charge tout en vigueur, un peu creuse et redondant en seconde partie de piste, et dont on constate un fléchissement qualitatif par rapport aux compositions des précédents volumes, est pourtant un des rares îlots de fortune de ce naufrage qu’est « One Man Army ». Il en est de même pour le morceau éponyme, découvert en clip officiel avant la sortie de l’album, qui paraissant poreux et insuffisant de l’avis de certains. Ce titre nerveux et épique, que l’on pourrait considérer plat et sans véritable relief en particulier à cause de sa batterie, se révèle aussi comme une bouée de sauvetage, un refuge, au su du restant.

Curieusement, aucun véritable bouleversement musical ne se profile à l’horizon. « Ensiferum » reste plus que jamais « Ensiferum », mais l’ensemble offert par la formation finlandaise se découvre incroyablement fragile et peu inspiré, à l’image de la ballade à l’entame cristalline « Burden of the Fallen », qui reprend des faux airs de « Victory Song ». On se pose encore la question de l’intérêt de ce titre, qui ne motivera aucunement les anciens fans de la formation. Elle sera également posée au sujet de « Cry for the Earth Bounds », affichant de beaux chœurs en début, mais des chants sans réelle conviction et un mid tempo lassant à la longue. Seule l’orchestration et les bribes d’orgues Hammond donnent un semblant de vivacité à l’extrait. Concernant les titres mid tempo sans perspective, on est plutôt servi dans l’ouvrage. « Heathen Horde » est un véritable hommage fait à la redondance. Le rythme y est paresseux à l’excès. Il n’y aurait que les chœurs épiques du refrain qui nous maintiendraient éveillés.

Alors que l’on croit toucher le fond, nous creusons encore toujours plus en profondeur, lorsque nous parviendra à nos oreilles meurtries les titres maudits « Warrior Without a War » et « My Ancestor’s Blood ». Les pires compositions d’« Ensiferum » ? Peut-être, à en juger ce manque flagrant et inédit de conviction, d’âme. C’est poussif, usé, brouillon. « My Ancestor’s Blood » est même bouffi à en crever, avec une batterie malheureuse à la manœuvre, tintant maladroitement et exagérément. C’est le cœur lourd qu’ils déballeront « Descendants, Defiance, Domination ». Mélancolique, puis plus motivé par la suite. Il ne nous réconcilie nullement avec la batterie qui méprise ouvertement tout ce qui l’entoure, devenant à force insupportable à entendre. Le titre se déroule en longueur, mais rien ne se passe. On regrette alors amèrement les tergiverses autour du « Passion, Proof, Power » du précédent album, beaucoup plus fouillé et surprenant en comparaison.

S’il y a une éventuelle surprise dans ce nouvel opus, qui parait avoir tout pour nous déplaire, c’est bien avec « Two of Spades ». Le morceau est tout de suite attachant par son côté offensif, festif, comportant aussi un bon soupçon de power metal qui le propulse à vive allure. Ce qui suit est assez déroutant, c’est qu’« Ensiferum », qui tient de la folie finntrollienne, s’illustrera dans un drôle passage disco à la « Boney M », bon enfant et absolument délectable. Sans être pour autant exceptionnel, l’exercice nous révèle enfin une légende du metal finlandais à la hauteur des attentes. Il en est un autre qui pourra nous charmer, bien que l’on se placera désormais dans une musique éloignée du metal, à proprement défini. En effet, s’agissant du dernier morceau figurant sur la galette, « Neito Pohjolan », il est plutôt question de country rock mêlé parfois à du tango, mené par l’ex-accordéoniste de « Turisas » Netta Skog, au chant également. Conclusion, somme toute sympathique, peu démonstrative malgré tout, qui ne parviendra aucunement à effacer la défaite d’« Ensiferum » par cet album.


C’est avec amertume et regret que nous découvrons ce « One Man Army ». Le plus mauvais volume à ce jour du mythique et unique groupe finlandais « Ensiferum », ou le moins bon, c’est selon. Mais il fait incontestablement très pâle figure aux côtés des précédentes sorties, y compris « Unsung Heroes », qui était l’œuvre reconnue la moins unanime. Personne désormais ne pourra contester la méforme de la formation, sa très nette perte d’inspiration aussi. « Ensiferum » a voulu revenir à ses glorieux débuts. Et bien, c’est réussi. La part symphonique omniprésente chez « From Afar » et « Unsung Heroes » s’en serait en partie en allé au profit d’un énorme vide. Une dérangeante sensation de vide se dégage effectivement de ce disque. L’« Ensiferum » qui s’y trouve nous donne l’impression d’un sous-produit d’« Ensiferum », comme il existe tant d’autres ailleurs, de tous pays, parfois de tous continents. La bande de Markus Toivonen se trouve aujourd’hui dépassée par le peloton qui l’a poursuivi et copié. C’est un homme, un homme seul, autrefois meneur, en prise contre sa propre armée.

11/20

81 Commentaires

23 J'aime

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NerZhul - 22 Mai 2015: Merci pour cette chronique! J'ai préféré attendre d'écouter l'album avant de la lire et je te rejoins sur One Man Army. Il y a de beaux choeurs mais finalement c'est plat, et on finit vite par se lasser. Aucune réelle inspiration depuis From Afar et je dirais que le morceau qui m'a le plus plu sur One Man Army est le dernier : Neito Pohjolan ! Ce groupe, comme tant d'autres, a préféré continuer ses tournées de concerts plutôt que se mettre au travail sur un nouvel album vraiment inspiré et travaillé.
Ochi - 03 Juillet 2015: Bon j'ai cet album depuis sa sortie et, même si déjà à la base, j'étais pas trop d'accord avec la chronique, j'aime de plus en plus cet album. J'aime toutes les chansons dessus, à part Cry For the Earth Bound et My Ancestor's Blood. Pour moi on est loin du désastre que vous criez sur tous les toits. Clairement, on arrivera jamais à la hauteur des deux premiers mais de toute façon, le groupe a changé, j'ai mes premiers albums, j'ai Wintersun, arriver à des Iron bis ne m'intéresse plus. Mais j'avoue avoir du mal à voir ce que vous lui reprochez. A part que, visiblement, c'est pas innovant. Mais Victory Songs/From Afar n'étaient pas innovants non plus. Y avait juste les deux premiers qui ont crée la surprise. Parfois je me demande si la multiplication des groupes de folk metal fait que certaines personnes se lassent de ce genre. Mais perso, je ne vois pas Ensiferum faire autre chose. En toute honnêteté, je ne comprends pas trop ce que vous attendiez de cet album. Le seul à qui je reproche quelque chose, c'est Unsung Heroes qui se laisse écouter mais est un peu lent... Puis je vous avoue aussi, ça me fait mal de voir ce groupe que j'écoute depuis que j'ai 13 ans se faire taper sur la gueule sans en comprendre la raison/ la logique qui est derrière. Pas mal de groupes m'ont déçue au fil du temps et je sais admettre que parfois, ça s'essouffle mais ça ne me semble pas être le cas ici :/
sadchimaira - 21 Janvier 2016: Tu viens juste de redire exactement ce que je pense Ochi! merci!
Et je suis parfaitement du même avis, c'est unsung heroes qui pêche pour moi dans leur biblio. Ca fait un moment que one man army est sorti et je l'écoute toujours avec autant de plaisir que pour From Afar. Parfois plus car le son est bien meilleur pour la batterie
Squaller - 17 Mars 2016: Ben voilà, ils sortent un best-of, mais ils n'ont pas eu la mauvaise idée de le sortir pour combler la discographie, ils l'ont sorti entre deux albums.
Cet article a un an et bilan:.... Le dernier album reste pour moi un peu plus poussé que son précédent mais ne joue pas dans la même catégorie du 1er ou de From Afar. Certains sons sortent plus ou moins bien dans un album, là pour le coup, c'est la batterie. Tant pis pour ceux qui n'aiment pas, le prochain opus peut tout aussi bien leur plaire.
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