Le rythme des sorties des albums chez certains groupes est très varié, surtout dans le milieu Folk/
Viking Metal, avec des groupes comme
Korpiklaani qui sort un album par année, où bien
Ensiferum qui peut mettre 4 ans pour faire un album, et deux pour un autre ! La maturité de composition sans doute !
Nous avions quitté le groupe donc, il y a deux ans, avec un album,
Victory Songs, très bien inspiré, malgré quelques changements de cap musicaux moins apprécié qu’auparavant. Une mouvance Death mélodique /
Ensiferum plus prononcé, des chœurs, des claviers un peu plus présents. Une tournée bien remplie plus tard, revoilà les plus célèbres
Viking d’Helsinki avec un nouvel opus, toujours plus inspiré de la culture
Viking nordique :
From Afar ! Tout d’abord, la pochette toujours très soigné, avec comme à son habitude l’image du guerrier viking parti en quête, que l’on peut retrouver sur toute les pochettes du groupes, et qui en ai donc le principal point commun. Un décor et des couleurs qui attirent l’œil. En bref, une pochette plutôt réussie. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la musique ! Et oui, le groupe ayant eu pas mal de changements de line-up, avec la venu en session studio du claviériste de
Finntroll, le non moins connu :
Trollhorn ! Avec ce type de musicien, le groupe place la barre d’attente très haute ! Un Troll chez les Vikings : que demander de plus !? … de la bonne musique évidemment !
Pour ne pas déroger à la règle, une autre marque de fabrique du groupe se retrouve ici, une introduction acoustique, mais ici beaucoup plus longue que précédemment, avec un clavier plus présent sur les mélodies, qui montre d’entrée de jeux la puissance de l’album. On enchaîne avec
From Afar, le titre éponyme, et une puissance musicale sans égale comparé aux précédents opus. Mais ici, la puissance ce fait plus sur les claviers et les chœurs, même si, ne les négligeons pas : les guitares, batterie et chant sont bien plus précis aussi. On rentre quand même vite dans le vif du sujet, et on s’en prend pleins la tête de tous les côtés, ce qui n’est pas pour déplaire. Après une première écoute l’album semble vraiment très loin de nous, on a l’impression d’être un peu perdu, avec trop d’informations qui serais venu d’un seul coup, vous frappant comme un gourdin clouté sur le crâne ! Voilà un des traits principal de se nouvel album : très riche, le groupe a fait un énorme effort pour se donner à fond dans l’écriture et les compositions, et cela s’en ressent. Les guitares sont en harmonies parfaites avec le clavier, qui surplombe tous les instruments en fond de toile, pour une orchestration et une puissance musicale que l’on qualifierait presque de symphonique. Voilà un autre trait essentiel : le clavier est vraiment l’élément le plus présent de l’album, et beaucoup plus audible et reconnaissable qu’auparavant. Les guitares sont très tournée vers un death mélodique à tendance Folk, avec des riffs aussi rapide que tranchant. Les riffs pour la plupart toujours aussi saccadés et bien entrainant, donnant une envie de headbanger et de bouger dans tous les sens. Les mélodies que l’on retrouve grâce au clavier et aux guitares lors des refrains sont, elles aussi, engageantes sur la piste de danse. Quand on connait
Ensiferum, on sait qu’il y a quelques mélodies mélancoliques lors des intros ou outros des albums, mais sinon cela reste très festif et tout aussi jouissif à écouter, en album studio comme en live !
Ce côté jouissif et festif on le retrouve sur la plupart des morceaux, mais surtout sur 3 morceaux phare de l’album : «
Heathen Throne », «
Stone Cold Metal » et « The Longest
Journey (
Heathen Throne Part II) » ! En effet, ces trois morceaux, sur neuf (pour la version normale) sont les principaux car ils font entre 7 et 13 minutes. Ce qui va en étonner plus d’un, car même si le groupe nous avait avancé l’idée avec le morceau «
Victory Songs » faisant 12 minutes, ici trois morceaux plutôt longs, dont 2 d’une durée supérieure à 10 minutes. Cela va en choquer plus d’un ! Et donc, sur ces morceaux, la musique, les mélodies sont très bien mélangées avec les mélodies des instruments traditionnels et acoustiques, dont le violon, la flûte, des guitares traditionnels, des tambourins (…), pour donner à la musique des mélodies très festives, on peut même entendre sur «
Stone Cold Metal » en milieu de morceau, des mélodies très Finntrolliennes, avec une flûte très enchantée, un tambour et une envie de danser une bière à la main, et même de se trouver dans la forêt finlandaise, le piano couvrant tout cela de manière admirable. On retrouve également des chœurs, et des chants féminins lors de ces morceaux, mais pas seulement. Le chant féminin qui se retrouve sur tous, ou presque tous les albums du groupe. Lors des moments plus posées, où l’auditeur pourrait presque se reposer de ces émotions, une voie parlée, presque chuchotée, très grave apparait. La voie du chanteur principal, Petri Lindroos semble plus puissante, et se rapprocha étrangement de la voie du vieil ami Jari Mäenpää. Les voies plus claires sont, quant à elles, bien plus présentes, avec des superpositions de voie claire pour plus d’écho. Markus Toivonen semble s’y être donné à cœur joie.
On retrouve également les inévitables cris Death, les solis heavy et une batterie toujours au sommet, avec un jeu de cymbales toujours plus précis et technique. Et, comme sur
Victory Songs, un chant porté en Finnois qui pourrait être un hymne, et qui se laisse écouter et réécouter sans problèmes. Le groupe nous offre ici un album qui est une suite logique, même si très inattendue, de son prédécesseur.
Les morceaux pourraient faire parti d’une bande annonce de films fantastiques de type Seigneur des Anneaux (un classique), mais certaines mélodies colleraient parfaitement. Le groupe a mis beaucoup plus l’accent sur les mélodies et ambiances nordiques, viking, donnant ainsi plus d’importance au clavier, avec toute une panoplie d’instruments acoustiques. Et c’est pourquoi je vous laisse seul maître de l’écoute de cet album, mais aussi de « l’outro » du dernier morceau, vraiment envoutante, la main sur le cœur ! Vous prendrez beaucoup de plaisir à l’écoute de cette nouvelle offrande nordique, mais il faudra bien plus d’une écoute pour apprécier la totalité de l’œuvre. Les mélodies entrainantes, qui se retiennent toujours aussi facilement, et cela semble être un réel point forts pour le groupe, qui arrive toujours à écrire des musiques qui restent bien dans la tête, donnant ainsi l’envie d’y revenir sans cesse.
Un des albums de l’année, il n’y a pas de doute là dessus !
Ce qu'il s'y déroule, c'est l'invasion et la conversion forcée des royaumes du Nord par les Chrétiens.
Et donc, notamment la chanson Heathen Throne n'a pas le côté joyeux et festif décrit, mais est plutôt un mélange de désespoir de se voir conquis, et de fierté de tenir jusqu'au bout... "Deep in the woods of the North... Rises the Heathen Throne!"
De même pour The Longest Journey. C'est ici une histoire de mort, en aucun cas de réjouissance! La Mort, mais également avec toute la fierté et l'espoir que le "nouvel" (celui sans Jari) Ensiferum sait si bien donner à ses chansons.
En fait, sur l'album, il n'y a de chanson joyeuse que Twilight Tavern, et encore puisqu'elle commence par une embuscade où un groupe de Vikings est tué.
Pour exposer ma position dans le débat sur les deux Ensiferum...
Je vois celui de Jari comme plus superficiel, du metal bourrin d'excellente qualité mais du metal bourrin quand même. Et même si chaque chanson est différente, l'idée générale d'un album était, et ne changeait pas (je pense en particulier au premier, duquel même s'il est agréable d'en écouter une de temps en temps, ça met la pèche, je n'ai jamais été suffisamment convaincu pour l'écouter plusieurs fois à la suite)
Celui de Petri n'est pas à écouter à la légère, et d'ailleurs celui qui se met From Afar (l'album, pas la chanson) en "bruit de fond" n'a rien compris à l'intérêt de toute la recherche musicale et l'originalité qu'il recèle. Chaque écoute est différente, la musique est presque aussi complète qu'en progressif, mais suscite énormément d'émotions que le prog n'amène pas.
Si les deux premiers albums étaient du bon metal, la composition actuelle du groupe fait de l'art.
Lorsque j'écoute les premiers albums, je me laisse guider par la guitare, m'envoler par le synthé, "dynamiser" par la batterie et le chant. Là, et surtout sur ce From Afar, tout est balancé dans la gueule et il y a un léger sentiment de bouille sonore qui s'en échappe, ce qui est bien dommage qu'on se penche sur le potentiel de certains passages et le talent des musiciens.
Un autre point me gêne un peu: la perte de la dimension guerrière des premiers albums au profit de passages plus pwet pwet - folks à la con.
Je n'ai écouté que partiellement le tout dernier et j'ai bien l'impression que le groupe s'est un peu perdu. Peut-être qu'ils rebondiront... et je l'espère car Ensiferum est un groupe que j'ai adoré.
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