La fin de
Xasthur était imminente avec le dernier méfait de Malefic intitulé
Portal of Sorrow, qui fut pour ma part une très grande déception, et reste incontestablement inférieur à la majorité des oeuvres que Scott Corner a pu dédier au monde des cauchemars, et qui avait notamment mis un terme à son projet de façon catastrophique... Ce dernier a tout de même rattrapé le coup avec cette compilation, qui permet tout de même a Scott de tirer sa révérence en beauté, avant de se tourner vers son autre projet intitulé
Nocturnal Poisoning.
Cette compilation réunit des titres écrits entre 2004 et 2009, certains comme "Prison of Mirrors", "Screaming at
Forgotten Fears" ou encore "
Suicide in Dark Serenity", étant issus de précédents albums du groupe, et d'autres, qui avaient été laissés à l'abandon et ne figurant sur aucune réalisation de
Xasthur. Des morceaux expérimentaux prévus pour des splits, démos, qui ont finalement vu le jour sur ce dernier opus, réunis ici sur
Nightmares at Dawn, avec une production uniforme, si bien que l'on peut penser qu'il s'agit d'un nouvel album. Cependant, Malefic l'exprime clairement :
Xasthur c'est terminé, et le cauchemar ambulant prend donc fin, après toutes ces longues années d'existence...
Tout comme sur l'opus précédent, il y a du chant féminin, mais sans pour autant que son usage ne soit excessif ou lassant, contrairement à
Portal of Sorrow, et confère à la musique une beauté cristalline, notamment sur l'intro "
Spoken in
Void of
Coldness", vraiment bellissime, ou encore sur le morceau éponyme de l'album "
Nightmares at Dawn". Ce dernier reste d'ailleurs l'un de mes morceaux favoris de l'opus, avec l'ajout d'un violon accentuant l'aspect tragique de l'ensemble, conféré par ces notes de claviers envoûtantes ; sans compter la présence d'un chant clair qui reste très plaisant à entendre, et octroyant à l'ensemble un brin de poésie.
Cet album est assez varié, aux influences diverses, tirant tantôt sur le Death/
Doom, comme sur "
Reprisal" par ces vocaux gutturaux, ou même orienté vers le Heavy
Metal, comme sur la reprise de
Black Sabbath intitulée "National Acrobat". Une cover très réussie et qui m'a d'ailleurs donné envie d'écouter plus amplement ce groupe, bien que je ne sois pas trop friand de Heavy, ayant un attrait plus prononcé pour le Black.
En tout cas, sur cette compile, on retrouve
Xasthur tel qu'on a pu l'entendre par le passé ; non pas celui de
Portal of Sorrow, qui reste calamiteux et où l'on ressent la passion de Scott comme estompée, pondant un nouvel album sans saveur, manquant cruellement de passion et de conviction.
Nightmares at Dawn caractérise l'essence de
Xasthur tel qu'on l'a connue, définie par une atmosphère délétère suintant le mal-être, d'une nonchalance prépondérante à s'en mettre la corde au cou, et d'un climat très lourd et étouffant, mais qui reste toutefois plus respirable sur cet opus, contrairement aux albums précédents, grâce à une production moins suffocante et plus oxygénée.
C'est dire, qu'en fin de compte, on a affaire à un album tout à fait respectable, qui relève le clou qu'avait enfoncé le déclamé
Portal of Sorrow, et que Malefic met un terme à sa carrière d'une manière plutôt réussie, ne délaissant pas, avec
Nightmares at Dawn, l'esprit d'antan qui caractérisait le groupe. Bien que de nombreux fans furent déçus par
Portal of Sorrow (moi y compris), c'est une très bonne compile qui vaut largement le détour et qui plaira aux adeptes inconditionnels du groupe.
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