Après une introduction à faire pâlir n’importe qui, nous voilà chargés par un char d’assaut de double grosse caisse dont la marche semble inexorable… Le nouveau
Xasthur, dont la sortie, à peine quelques semaines après «
Telepathic with the Deceased » pourrait choquer les auditeurs les moins conscients du génie de Malefic : tous les titres, à l’exception de «
A Gate Through Bloodstained Mirrors » ont été écrits entre janvier et mai 2004. Quel vitesse ! Certes, la musique est toujours basée sur une même structure, mais tout de même, les ambiances sont encore pires qu’avant, le climat de haine amplifié jusqu’à son paroxysme, le désespoir est à son comble...
Vous savez à quoi cet album me fait penser ? A l’onde de chaleur qui se dégage d’une explosion nucléaire. Je n’en ai jamais vu en vrai, sinon je ne serais pas là pour le dire, mais c’est comme ça que je l’imagine : implacable et invincible.
Xasthur incarne le Mal d’une humanité entière, corrompue et faible, et il s’en donne les moyens ! Chaque note pointe du doigt notre misère, chaque mot nous envoie par le fond, dans des Abymes de solitude… qu’a t’il vécu pour nous en vouloir autant ?
Encore une fois, la violence de
Xasthur ne se perçoit pas au travers d’une musique brutale. On est même relativement proche du
Doom, mais le chant et les guitares morbides à souhait font de ce cadavre quelque chose d’au delà du black et du doom.
Voilà pour la musique… sauf peut-être qu’il faut préciser que les claviers sont un peu moins an avant que sur les premiers albums… et la batterie carrément exposée, surtout pour les grosses parties de double («
Xasthur Within » et « Marked By Shadows » sont de bons exemples de titres où la batterie mérite un son imposant).
La pochette est superbe, le livret pourrait l’être plus (on y voit trois textes de chansons sur une photo de cimetière rappelant implacablement le cimetière que l’on voit dans « The
Fearless Vampire Killers » de Roman Polanski (1966). On y voit même notre propre tombeau à l’arrière de la jaquette...
Si vous ne devez posséder qu’un seul album de
Xasthur, que ce soit celui-ci ou «
Nocturnal Poisoning ». On touche le fond, on ne ressort pas indemne d’un voyage chez Malefic : le moindre "cui-cui" d’oiseau devient intolérable, la lumière vous brûle, vous vous haïssez.
Xasthur est une drogue pour les dépressifs… ça devrait presque être interdit en vente libre.
… AAH ! Le jour se lève !! Excusez moi, je dois filer…
Pour ce qui concerne ce dernier méfait sonore du Seigneur Malefic, je suis entièrement d'accord avec tes impressions. Oui, vraiment, comment un seul homme peut transcrire autant de haine avec juste quelques instruments (et beaucoup, beaucoup de travail) ? Cela demeure un mystère, et pour moi, relève du défi.
C'est seulement tout au fond des endroits les plus glauques, au sein des ambiances les plus tordues, pour lesquelles même le temps suspend son vol et ferme son regard, que notre préposé aux horreurs sonores agit.
Et c'est avec une anxiété (qui pourrait inquiéter n'importe qui, compte tenu du style recherché) que j'attends la parution du prochain opus Xasthurien, en souhaitant qu'il voie le… "jour".
Amitiés à tous.
GOLLUM
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