Xasthur est mort. Malefic n'est plus de ce monde, il a décidé de mettre un terme à sa carrière misanthropique de quinze ans. Après huit albums qui ont été à la tête de toute une vague de black dépressif,
Xasthur sombre dans l'oubli.
Ce fameux album "
Portal of Sorrow" est un véritable désastre, une véritable catastrophe dans le monde de la musique extrême, on sent que Malefic a manqué d'inspiration ou de renouvellement dans ce projet.
En tout cas, il nous a proposé des choses acceptables, mais très limitées et loin de son niveau de créativité d'avant.
"
Portal of Sorrow" s'écoute d'une manière très différente, on ne peut qu'écouter cet album avec le regard en arrière, sur toutes ces années passées auprès de sa musique.
Heureusement, il y a quelque chose à sauver dans cet album, on retrouve la douleur et la solitude qui rappellent les anciens albums et "
Shrine of
Failure" est un bon exemple pour faire revire l'ancien "
Xasthur". Cette piste nous fait découvrir des solos de guitares ravageurs et destructeurs, ambiances malsaines et bien sur l’inoubliable voix écorchée et incompréhensible de Malefic.
Le niveau ambiant de l'album reste intacte comme les précédents opus, "This
Abyss holds the Mirror" est la preuve, des claviers qui créent une ambiance funéraire accompagnée d'étranges voix féminines dépressives qui vous mettent presque à genoux, mais les riffs des guitares sont rarement présents, puisque c'est un morceau ambiant.
Le premier problème de cet album, ce sont les vocaux féminins qui ralentissent tempo musical. Certes la voix est correcte et peut fait rappeler à l'auditeur les appels des nymphes attirant l'homme vers la tentation, mais ça devient lassant à la fin à cause de son utilisation presque abusive, trop c'est trop!, sa collaboration avec la chanteuse "American
Dream Folk" Marissa Nadler n'a rien apporté à cet album, à part quelques choeurs gentiment ajoutés dans certaines pistes comme "The Darkest Light" et "Released from This
Earth".
Le second problème est bien sur le rythme répétitif de la guitare qui est pourtant mise en avant grâce à ses riffs fidèles au black dépressif du groupe, mais ça devient lassant année après année, la créativité musicale de Malefic commence à vieillir, voire pire, elle devient ennuyante. D'ailleurs tous les fans savent que
Xasthur n'est pas connu pour innover, le niveau instrumental est limité.
La seule chose que l'auditeur puisse se rappeler, c'est cette piètre démonstration instrumentale de la batterie, "
Portal of Sorrow" (la première chanson de l'album), qui nous dévoile les performances d'un batteur qui manque cruellement de frappe, de vitesse et qui peine à accélérer le tempo.
Résultat, c'est les claviers qui dominent dans la majorité des pistes et c'est grâce à eux que cet album s'accroche encore, mais plus pour longtemps car il faut EVITER la répétition, il faut innover pour ne pas construire sa limite et de ne pas faire du n'importe quoi avec les instruments. (Voire le troisième problème).
Le troisième problème est le mélange des sonorités instrumentales, c'est probablement la principale cause de l'échec de cet l'album, "
Mesmerized by
Misery", "Miscarriage of the Soul" et "Obeyer's of Their Own Deaths" en sont fr parfaits exemples. Nos oreilles sont mises à rude épreuve avec ses trois pistes désastreuses, riffs des guitares mélangés (ou collés) avec les claviers et la basse qui nous donnent un résultat pathétique et ridicule, là on sent vraiment que ce cher Malefic a l'air d’être pressé d'en finir avec son projet.
Le quatrième et dernier problème...(un peu ridicule, mais il faut le dire), c'est la piste épilogue de ce "
Portal of Sorrow" qui se nomme "Hiver de Glace",
un titre français, serait-ce une des ses dernières tentatives pour créer un peu d'originalité avant de mettre cet album dans le placard?
Peut être, car ce "Hiver de Glace" sonne la fin d'un long voyage tragique et triste, marqué par la déception, et même la fin n'est pas du tout convaincante avec son piano débutant, lassant et répétitif.
Conclusion, un album faible et pas à la hauteur de nos attentes, Malefic a tué tous nos espoirs placés en lui. On peut se consoler avec la pochette de l'album bien dessinée ce qui nous laisse à penser que Malefic a consacré plus de temps à créer la pochette plutôt qu'à nous servir du bon black dépressive.
RIP
Xasthur.
9/20
Pour Seul, essaie d'écrire en Français et dans la section du premier Xasthur, on y répondra peut être.
Allez, je donne mon petit avis sur ce dernier Xasthur histoire de dire quelque chose de différent.
Perso j’ai découvert Xasthur sur le tard (vers 2010) avec Nocturnal Poisoning et Subliminal Genocide, celui m’ayant le plus marqué étant peut être Defective Epitaph.
Que dire de Portal of Sorrow ? Personnellement je le considère comme une belle conclusion à l’histoire de Xasthur. Je sens un Xasthur encore un peu plus au bout du rouleau, qui n’a plus la foi, plus mélodique qu’à l’accoutumé, utilisant même une voix féminine, allégeant la prod pour rendre sa musique plus intelligible, avec une rythmique, d’habitude si mise en avant, devenu presque anecdotique.
L’album commence avec cette intro et ce murmure féminin, et des accords … justes !? Voilà qui déstabilise !
Broken Glass est pas trop mal avec enfin ces mélodies dissonantes dont Xasthur a le secret et cette voix féminine est un vrai apport sur ce titre. Shrine of Failure juste après tourne un peu en rond cela dit.
Et l’album continue de défiler. Stream of subconsciousness, Karma Death, Horizon of plastic caskets ou Mesmerized by Misery . Et voilà que Xasthur se remet à faire de la mélodie ambiant / dépressive. Ca ne lui va pas trop mal ceci dit, mais ce n’est pas du "vrai" Xasthur ce mid tempo mélodique. Il me déroute, m’emmène dans des endroits où il ne m’a jamais fait mettre les pieds auparavant !
Puis arrive The Abyss hold the mirrors, là c’est une nouvelle claque, une intro avec deux voix féminines qui se cherchent et finissent par se trouver sur leur ultime note, et voilà que Xasthur se met au psychédélique avec ces sons d’orgue et toujours des accords justes, qui n'accrochent plus les oreilles. Xasthur, dont les morceaux ont souvent des structures mal définies, se met à faire dans la ritournelle. Ce titre ressemble à une procession.
Les suivantes arrivent tant bien que mal à relancer le Xasthur que l’on connait : crade, un peu brouillon, à la mélodie bancale et dissonante, laissant parfois cette impression grisante que même Scott ne sait plus trop où il va.
Puis arrive cet Hiver de Glace, me laissant seul avec la dépouille de ce que fut Xasthur. Il semble avoir trouvé le repos après ses derniers soubresauts.
Alors oui, Xasthur s’est bel et bien suicidé, pouvait-il en être autrement après 15 ans de déprim’ ? Mais Scott a fait ça a sa façon, lui qui n’aura jamais réussi à trouver de consensus. Il a compris, peut être inconsciemment, que pour conclure, il ne fallait pas essayer de finir en apothéose. S’il avait suivi cette voie, cet album n’aurait été qu’un album de plus dans sa discographie avec toute la déception qui va avec. Lui-même affirme qu’il manquait d’inspiration, alors croire en un ultime album capable de surclasser toute sa discographie n’est qu’une chimère à laquelle il ne vallait mieux pas s’accrocher.
Il lui fallait alors faire un album qui casse les codes, ses codes. Certains relancent leurs carrières de cette façon, lui enterre Xasthur. Ses albums ont souvent été critiqués car tournants en rond. Et voilà que Scott se remet à aller de l’avant avec des chansons plus courtes, une musique plus mélodique, plus en retrait voire intime parfois.
Scott, qui a toujours fuit la lumière, s'est soudainement mis à sa recherche tout au long de cet album pour enterrer Xasthur dignement. On espère juste qu’il l’aura trouvé. 16/20
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