Curieux destin que celui de
Riot et de son guitariste fondateur Mark Reale, aujourd’hui seul membre rescapé d’un groupe qui vit le jour en 1975 à New-York. Apres un premier disque sorti en 1977 qui lui permis de tourner avec, entre autre,AC/DC et
Molly Hatchet, les maisons de disques US ne semblent pas plus intéressées que ça par
Riot. L’avenir pour Mark et ses sbires semble tourné vers l’Europe, et c’est pour répondre à la demande du public britannique, auprès de qui le groupe joui d’une forte popularité, que sera enregistré dans l’adversité ce second album qu’est
Narita.
A cette époque, il serait erroné de cataloguer la musique du groupe de Heavy
Metal, on est loin de ce que sera
ThunderSteel par exemple. Ici c’est de
Hard-Rock qu’il s’agit. Un
Hard Rock qui puise ses influences du coté du vieux continent, de
Deep Purple et
Rainbow (les claviers en moins) mais également
Montrose. A l’image de Blüe Öyster Cult, dont ils partageront l’affiche,
Riot pratique une musique plus ''heavy'' que ce que peut proposer
Kiss,
Alice Cooper ou
Aerosmith.
L’album débute avec Waiting For The Taking. La basse et la batterie sont mixées très en avant et assurent une cohérence rythmique solide. Rythmique présente et irréprochable tout au long du disque. La voix particulière de Guy Speranza haut perchée peut surprendre mais finalement se marie très bien avec les guitares inspirées de Mark Reale et Rick Ventura. 49er enchaine, avec toujours cette basse omni présente, un peu à la manière d’un
Thin Lizzy. Comparaison valable aussi pour les guitares qui par moment (lors du pont notamment) nous font penser aux plus belles envolées du groupe à Phil Lynott. Le tempo se ralenti provisoirement avec le plombé
Kick Down The Wall, dont le mixage et le son des premières notes font immédiatement penser au premier
Montrose. Et ça repart avec une version assez originale et très réussie de
Born To Be
Wild du ''Loup Des Steppes'', où la voix de Guy Speranza fait merveille et la guitare est une pure tuerie, aussi bien par la rythmique un peu atypique pour ce morceau que par son solo court mais jouissif. S’en suit
Narita, instrumental inspiré (dieu sait que je n’aime pas trop les instrumentaux souvent pompeux), qui rend hommage aux dépouilles d’un antique cimetière sur lequel l’aéroport de Tokyo (
Narita) a été construit. Et comme si la place accordée à la guitare sur ce morceau ne suffisait pas, Here We Come
Again déboule pour notre plus grand bonheur. Do It Up nous balance quelques petits clins d’œil très Rock’n’roll tout en restant un morceau bien hard, truffé d’interventions bien ficelées de nos bretteurs en chef. Hot For Love (titre à tiroir) s’ouvre sur un arpège qui nous laisse penser que nous allons avoir droit à la petite ballade de rigueur. Que nenni, une fois la ''disto'' enclenchée, ça me fait penser à du
Foghat avec un refrain accrocheur, ou la batterie nous montre qu’elle n’est pas en manque d’inspiration. Ce titre se termine par 1mn 10 de pure folie, un passage frénétique, une cavalcade basse guitare qui aurait pu figurer sur le premier opus de la bande à Steve Harris (… si si écoutez bien ...). Le tempo ralenti un peu avec White Rock et c’est sur le riff assassin de
Road Racin’ que ce disque se termine en apothéose.
Le succès en
Albion de
Rock City (1ere livraison vinylique du groupe) et de
Narita permettra à
Riot de participer aux premiers
Monsters Of Rock de l’histoire du hard/métal, en
1980, aux cotés de
Rainbow (alors tête d’affiche),
Judas Priest,
Scorpions,
April Wine,
Saxon et Touch. Le morceau
Road Racin' enregistré lors de leur prestation sur ce festival est disponible sur une compilation sobrement intitulée
Monsters Of Rock parue en
1980 chez Polydor, où figurent également des titres live des groupes susnommés à l’exception de
Judas Priest.
Malgré sa pochette hideuse qui peut rebuter,
Narita est donc un des touts très bons albums de cette fin seventies, dont le seul bémol cependant est lié à la production (même remastérisée) qui, aujourd’hui, peut paraitre un peu désuète. En revanche si vous aimez la guitare électrique n’hésitez pas une seconde, ce CD est un petit bijou qui précède un autre album incontournable de la période Guy Speranza, l’indispensable et mieux produit
Fire Down Under.
Sinon la pochette, moi je l'aime bien ;-)
Fire Down Under est également une petite perle, mais le meilleur reste pour moi Restless Breed. Bref un groupe génial, qui a touché à tout, impérial jusqu'à Inishmore, leur dernier album vraiment intéressant.
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