Lunar Prelude

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16/20
Nom du groupe Delain
Nom de l'album Lunar Prelude
Type EP
Date de parution 19 Fevrier 2016
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album41

Tracklist

1.
 Suckerpunch
 04:18
2.
 Turn the Lights Out
 04:23
3.
 Don't Let Go
 04:05
4.
 Lullaby (Live 2015)
 05:27
5.
 Stardust (Live 2015)
 04:23
6.
 Here Comes the Vulture (Live 2015)
 05:54
7.
 Army of Dolls (Live 2015)
 05:40
8.
 Suckerpunch (Orchestral Version)
 02:36

Durée totale : 36:46

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Delain


Chronique @ ericb4

17 Fevrier 2016

Un album entre autres, mais pas comme les autres...

Suite à une intense activité scénique, un charismatique « The Human Contradiction » (2014), album plébiscité par les fans et les critiques, « Phantasma », projet metal symphonique parallèlement mené par Charlotte, Oliver Phillips (Kerion) et Georg Neuhauser (Serenity), le groupe néerlandais remet le couvert. Et ce, à l'aune de cet EP de huit titres, sorti chez Napalm Records, faisant office de trait d'union entre passé et présent, reprenant, pour l'essentiel, certains morceaux de leur dernier effort. Aussi, les trente-sept minutes de « Lunar Prelude » n'offrent, au final, que deux pistes inédites. Doit-on y voir là un bien-nommé prélude à un projet plus ambitieux, prévu pour cette année, ou un humble et agréable Interlude pour faire patienter les fans ? La question reste posée.

Le concept se veut plus synthétique, et donc, différent des productions passées. Il s'en distingue aussi par l'organisation des plages contenues dans la tracklist, même si l'intégration de lives concernait déjà « Interlude » (2013) et « We Are the Others » (2012) : comme un présage d'un singulier regard pointé sur leur propos, les deux nouveaux morceaux débutent l'album, avant de révéler une nouvelle mouture de « Don't Let Go », suivie de quatre titres live. Le propos se referme sur une bien brève version instrumentale de « Suckerpunch », voie non encore explorée par le groupe. Le sextet batave a ainsi opté pour un patchwork de messages musicaux pour la plupart déjà connus de son public, permettant aux nouveaux entrants de se familiariser en douceur avec ses dernières gammes. On entre d'autant mieux dans la danse que la qualité d'enregistrement et le mixage ont été passés au peigne fin sur les titres studio, offrant une profondeur de champ acoustique autorisant un parcours auditif au long cours. Par contre, les versions live n'ont pas bénéficié d'un même degré d'exigence logistique, laissant passer quelques notes résiduelles, sans pour autant dénaturer les morceaux de leur substance originelle. Quoiqu'il en soit, sans devoir s'attendre à une réelle innovation artistique, on y retrouve la formule magique qui a fait les heures de gloire du groupe: des mélodies hypnotiques, des harmoniques engageantes et rigoureuses dans leur structure, une instrumentation imposante et bien inspirée, des arrangements de bon aloi, une rythmique vivifiante, un riffing oscillant entre rage et torpeur, et bien sûr, l'empreinte chatoyante de la maîtresse de cérémonie.

A titre de nouveautés, on découvre donc deux titres inédits de bonne facture, dans la veine de leur opus précédent, incluant quelques touches atmosphériques de leurs efforts antérieurs. Ainsi, l'entraînant « Suckerpunch » offre une rythmique massive étreinte par un riffing acéré, tout en voguant sur un espace percussif tout en toucher, non sans rappeler « Stay Forever », extrait de « April Rain » (2009). Les couplets s'avèrent bien sculptés et les refrains catchy, la belle par ses puissantes et claires inflexions et assistée de choeurs, contribuant à magnifier un titre qui ne manque ni de sensualité, ni de lumière mélodique. L'accroche auditive et émotionnelle s'opère aisément sur ce hit octroyant un relief acoustique proche de « Stardust », joyau issu de leur dernier album. En guise de variation, la version orchestrale de ce titre offre une plage envoûtante, digne d'une musique de film, où l'on perçoit plus précisément tant l'impressionnant dispositif synthétique impliqué que la minutie des arrangements et les nuances de tonalité qu'une version oralisée occulterait partiellement. On regrettera son caractère fugace, même s'il conclue dignement la menue rondelle et qu'il a sa raison d'être. Pour substantialiser sa dernière fournée, le combo a concocté une seconde surprise. Le tympan est alors irrémédiablement attiré par le mélancolique et infiltrant mid tempo « Turn the Lights Out ». Celui-ci nous invite à suivre les tribulations d'une Charlotte au sommet de son art, élargissant son spectre vocal plus qu'à l'accoutumée, avec une parfaite maîtrise de sa puissance et de ses modulations. En parallèle, une plombante rythmique l'assiste ainsi que des riffs coulants, tout comme d'enveloppantes nappes synthétiques, le long d'un tracé mélodique quasi imparable, notamment à l'abord des refrains. Carton plein, donc, sur ce titre racé apte à éveiller d'authentiques plaisirs. Mais là s'arrête la ronde des dernières saveurs, comme pour stimuler en nous l'appétit d'immédiateté de nouveaux horizons.

Histoire de ne pas tourner le dos à son passé proche, le combo a sélectionné quelques morceaux piochés çà et là dans son précédent opus. En outre, une nouvelle mouture studio, finement mixée, de « Don't Let Go » nous est dispensée. Elle assaille par son caractère offensif, les riffs apparaissent plus tranchants, les percussions claquent alors que le serpent synthétique ne nous lâche pas d'un iota. Une lead guitare rugissante s'insinue dans ce parterre instrumental et la belle cantonne ses patines vocales dans les médiums sur un cheminement mélodique, sommes toutes, assez linéaire.
Pour diversifier les ambiances et conférer un visage alternatif à certains titres, nos acolytes ont veillé à inclure quelques prestations scéniques de 2015. Concernant les morceaux en live, un mini-spectacle nous est proposé, compte tenu d'un regrettable sous-mixage des parties vocales en début de prestation qui, rapidement, pourra s'oublier...

Des cris déchirants d'une foule survoltée, impatiente de voir le rideau se lever, nous plonge dans cette grisante ambiance. Début des hostilités... On redécouvre alors avec plaisir l'invitant et vitaminé « Lullaby (Live 2015) », aux refrains magnétiques, où les ondulations de la sirène se lovent dans nos pavillons alanguis. Mais le public en veut encore... On enchaîne prestement sur le tubesque « Stardust (Live 2015) », fouettant titre metal symphonique où les cristallines montées de la déesse font mouche, conformément à la version studio. On sent désormais le public happé par la tourmente et prêt à vaciller... Aux bourreaux des cœurs de reprendre le flambeau, à l'instar de « Here Come the Vultures (Live 2015) », émoustillant instant à la graduelle ascension du champ percussif. La rythmique s'intensifie, les riffs écorchent un peu plus et le rampant synthé ne cède aucunement du terrain. Et ce, sans jamais y perdre tant dans la justesse des accords que dans le captateur cheminement harmonique. Les applaudissements sont on ne peut plus nourris, preuve que le groupe tient son auditoire en haleine. Pour parachever de nous convaincre d'y adhérer encore un peu plus, la troupe a prévu une dernière offensive, à l'aune d'une armée de charme pour nous faire courber l'échine. Ainsi, « Army of Dolls (Live 2015) » remplit opportunément sa fonction d'ascenseur émotionnel. Comment résister à la déferlante lorsque les engageants couplets se font souffler par des refrains immersifs à souhait ? Difficile d'échapper à la petite larme lorsque la douce déploie ses angéliques vibes comme elle sait si bien le faire. Et la foule exulte... Mission accomplie...

En définitive, n'est-ce donc qu'un album entre autres ? En tout cas, nous tenons là un album pas comme les autres. On jouerait ainsi tant sur la variété d'ambiances que sur les contrastes atmosphériques, avec quelques flashbacks en substance, tout en veillant à nous mettre en haleine sur la suite de leur projet. Ainsi, sans réelles innovations sur le plan des compositions, des arpèges et des jeux harmoniques, sa différence conceptuelle en fait sa force et apporte une pierre de plus à l'édifice déjà solide du combo néerlandais. C'est dire également que, eu égard à ces variations, la recette de fond reste inchangée et semble toujours porter ses fruits, même si l'on peut regretter l'absence de quelques nouveautés supplémentaires, de diversité vocale et instrumentale. Cependant, arrivés à ce stade-là de leur carrière, dix ans après leurs valeureux débuts, un zeste de maturité transparaît dans la fluidité des harmonies et dans le jeu d'écriture des paroles. C'est dire qu'à l'instar de groupes metal symphonique tels que Within Temptation, Xandria, Epica ou Imperia, le groupe pourra bientôt se hisser parmi les cadors du genre. Il en a acquis l'étoffe et l'aura. Il ne lui reste plus qu'à asseoir définitivement ses lettres de noblesse dans un registre où il a un rôle de quasi leader à jouer, à l'aune d'un nouvel album full length. Ce qui, vraisemblablement, ne saurait tarder...

10 Commentaires

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frozenheart - 20 Fevrier 2016: Merci Eric, pour cette chronique, qui nous présentent 3 nouvelles petites merveilles dont la superbe " Turn the Lights Out ", qui je l'espère annonce le meilleur pour la suite. Vivement un véritable album !
ericb4 - 21 Fevrier 2016: Merci à toi. Les nouveaux titres annoncent effectivement le meilleur pour la suite! Dommage cependant que l'instrumental soit aussi bref et qu'il n'apporte rien de plus par rapport à la version chantée de "Suckerpunch". En attendant la suite, on a néanmoins de quoi patienter agréablement.
Sonadenn - 22 Fevrier 2016: Merci pour cette chronique. N'étant pas fan des EP, j'espère que le prochain album contiendra ces nouveaux bons titres. Je ne dis pas "très bons" car même si j'aime bien, ils pêchent un peu par leur côté "déjà entendu". J'aimerais bien que le prochain opus soit plus audacieux. Néanmoins le groupe a su s'améliorer et se forger sa propre identité, le son "Delain" étant à présent aisément reconnaissable.
ericb4 - 22 Fevrier 2016: Merci pour le partage de ton avis, sous-tendu par un regard circonstancié relatif à l'évolution identitaire du combo batave.

Les deux/trois nouveaux titres inclus dans cet EP seront certainement au programme du prochain full length. Pour l'heure, comme subodoré par certains, il semble que l'on soit passé de "très bien" à "bien" au fil du temps, car les compositions, au demeurant souvent immersives, n'ont pas encore pu diversifier l'offre comme on aurait pu le souhaiter: Pas encore de réel instrumental, ni de fresque, ni de prises de risques techniques et une touche artistique que l'on souhaite plus efficiente encore...

Autant de raisons qui font qu'on attend plus d'un groupe qui entend faire partie d'une élite du registre qui l'a vu naître. Et ce, à l'aune d'un album qui pourrait sonner comme une consécration pour nos acolytes. L'enjeu est donc de taille et la pression maximale sur les épaules de ce talentueux collectif...
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