Dark Waters

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Delain
Nom de l'album Dark Waters
Type Album
Date de parution 10 Fevrier 2023
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1.
 Hideaway Paradise
 05:18
2.
 The Quest and the Curse
 04:56
3.
 Beneath (ft. Paolo Ribaldini)
 04:59
4.
 Mirror of Night
 04:37
5.
 Tainted Hearts
 04:41
6.
 The Cold
 04:37
7.
 Moth to a Flame (ft. Paolo Ribaldini)
 04:07
8.
 Queen of Shadow
 04:02
9.
 Invictus (ft. Marko Hietala & Paolo Ribaldini)
 05:30
10.
 Underland
 05:13
11.
 The Quest and the Curse (Piano Version)
 03:26

Durée totale : 51:26

Acheter cet album

 $14.70  buy  14,99 €  £30.82  $21.00  20,07 €  18,92 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Delain


Chronique @ ericb4

02 Fevrier 2023

Un septième élément aussi éruptif et épique qu'empreint de délicatesse...

De l'eau aura coulé sous les ponts pour le prolifique combo néerlandais depuis « Apocalypse & Chill », son sixième album full length, sorti il y a déjà trois ans... Le temps pour le maître d'oeuvre et fin claviériste, Martijn Westerholt, de repenser son projet dans sa globalité, et pour le collectif batave, de connaître un remaniement de fond de son line-up ; état de fait susceptible d'interpeller le fan de la première heure, alors familiarisé avec les vibes insufflées par le ''cerveau'' mais aussi par l'''âme'' du groupe...

Comme pour renouer avec ses racines, Martijn a sollicité, d'une part, deux membres originels du groupe, à savoir : Ronald Landa (Autumn), en remplacement de Timo Somers (Vengeance, Carthagods), aux guitares et aux choeurs, Sander Zoer (ex-Nemesea, ex-Tragul, ex-Secret Rule) se substituant, quant à lui, à Joey de Boer (ex-Purest Of Pain), à la batterie.
Dans ce dessein, de nouveaux venus, et non des moindres, ont également fait leur apparition, dont : Ludovico Cioffi (Nightland, Carnality, The Modern Age Slavery, Sun Of The Suns), en lieu et place d' Otto Schimmelpenninck van der Oije (Detonation, Coldbound), à la basse, aux growls et aux choeurs. Sans oublier Diana Leah, ayant la lourde tache de succéder à Charlotte Wessels, chanteuse principale du groupe seize années durant. Alors privé de son ''âme'', le pari de revenir sereinement dans la course semblait pour le moins osé pour le ''cerveau'' du-dit projet. Un véritable challenge à relever, donc, pour la talentueuse interprète roumaine, dont le grain de voix comme les médiums rappelleront étrangement ceux de son illustre devancière ! Est-ce à dire qu'un lien subtil entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir, se tisserait dès lors à l'aune de ce nouvel arrivage ?

Marchant pourtant sur les traces stylistiques de son galvanisant aîné, voire de ses plus lointains devanciers, ce septième mouvement, répondant au nom de « Dark Waters », ne sera pas sans adjoindre l'une ou l'autre sonorité inédite au message musical délivré. Egrainées sur un ruban auditif de 51 minutes, les 11 pistes de cet opus ne sauraient néanmoins totalement désarçonner l'aficionado du groupe, ce dernier nous octroyant, là encore, un propos d'obédience metal mélodico-symphonique aux relents heavy, pop et cinématiques, nourri d'arrangements orchestraux aisément identifiables et de lignes mélodiques aussi finement ciselées qu'engageantes. Une aventure aussi palpitante qu'enivrante à laquelle ont participé, pour l'occasion, des invités de marque, tels que : Marko Hietala (Raskasta Joulua, Tarot, ex-Nightwish) et Paolo Ribaldini (Seraphiel, Skiltron, guest chez Beast In Black, Leverage et Rhapsody Of Fire), en qualité de vocalistes ; s'y ajoutent Ruud Jolie (Within Temptation, For All We Know, Maiden United) à la guitare, ainsi que l'ex-bassiste du groupe, Rob van der Loo (Epica, ex-Mayan).

Resté éminemment exigeant quant à la qualité de production de ses œuvres, le groupe a à nouveau, confié le mixage à un certain Jacob Hansen, pluri-instrumentiste/vocaliste (Pyramaze, Invocator, ex-Anubis Gates...), sollicité par Diabulus In Musica, Epica, Evergrey, Imperia, Dynazty, Primal Fear ou encore Ad Infinitum, parmi tant d'autres, pour le mix et le mastering de certains de leurs albums. Aussi l'opus jouit-il d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Se superpose un mastering réalisé, tout comme pour Amberian Dawn, Battle Beast, Apocalyptica et autres Korpiklaani et Sonata Arctica, aux Chartmakers. à Espoo, en Finlande, par son propriétaire, l'ingénieur du son Svante Forsbäck, En découle une offrande bénéficiant d'une belle profondeur de champ acoustique doublée de finitions passées au peigne fin. Pour mettre les petits plats dans les grands, les paroles de chacune de ces compositions relèvent de la finesse de plume de Robin la Joy, l'actuelle parolière de Mayan, rien de moins. Il ne nous reste plus qu'à embarquer à bord du vaisseau amiral et à nous laisser porter par les alizés... Quelques terres d'abondance pourraient bien s'inviter à nous lors de notre traversée dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure...


La troupe nous immerge, tout d'abord, dans un environnement pop metal symphonico-mélodique de son cru, apte à aspirer le pavillon d'un battement de cils. Aussi ne mettra-t-on qu'une poignée de secondes pour se voir happé par les vibes enchanteresses émanant de « Hideaway Paradise » ; un aérien mid/up tempo aux riffs crochetés, voguant sur d'ondoyantes rampes synthétiques et livrant un refrain catchy mis en exergue par les cristallines inflexions de la sirène. Tout aussi énergisant et jouissant d'arrangements instrumentaux que le ''delainer'' reconnaîtra dès les premières mesures, « Tainted Hearts » se pose, quant à lui, tel un vibrant up tempo pop metal atmosphérique, dans la droite lignée d'un « Lucidity », la maturité compositionnelle en sus. On ne saurait davantage esquiver les sémillants arpèges d'accords alimentant le fringant « Moth to a Flame » ; une rayonnante piste pop metal mélodique aux relents électro et aux riffs de guitare acérés, dont les arrangements nous renvoient, cette fois, à l'élégant « Apocalypse & Chill ». Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Dans une même veine, le groupe a, par ailleurs, misé quelques espoirs de l'emporter par le truchement de joutes oratoires en voix claires ; aussi sémillantes qu'insoupçonnées ces dernières ne sont pas sans éveiller d'authentiques plaisirs. Ce qu'illustre, d'une part, « Beneath », un pulsionnel méfait rock'n'metal mélodique relevé d'un refrain immersif à souhait, où les angéliques ondulations de la déesse et les troublants médiums de Paolo Ribaldini évoluent à l'unisson. Difficile également de résister à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à l'aune de l'étourdissant up tempo rock'n'metal atmosphérique gothique « Queen of Shadow » ; là encore mis en relief par les impulsions en parfaite osmose des deux vocalistes sus-cités, couplets délicatement esquissés et refrains accrocheurs glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Se dessine-là un invitant méfait propice à un headbang bien senti, dont la sente mélodique délivrerait une charge émotionnelle comparable à celle d'un « April Rain », c'est dire...

Dans une mouvance plus volontiers heavy symphonique, nos acolytes nous réservent, là encore, de bien séduisantes portées. Ce qu'atteste, en premier lieu, « The Quest and the Curse », un tubesque effort aux riffs massifs adossés à une frondeuse rythmique, dont l'atmosphère heavy aux relents death mélodique n'est pas sans nous rappeler celle d'un « Moonbathers ». Calé sur le schéma oratoire de la Belle et la Bête, les fluides patines de la princesse répondant aux incessantes attaques de son acolyte de growler, ce hit en puissance se voit également infiltré d'une muraille de choeurs ; une opportune présence oratoire conférant, de fait, une dimension opératique à l'effervescent propos. Et la sauce prend sans tarder. On pourra également se voir prestement happé tant par les orientalisants effluves que par la puissance oratoire dégagée par une chorale en liesse dispensée par « Underland » ; une luxuriante proposition metal symphonique classique dans le sillage d'Epica, d'une redoutable efficacité mélodique. Mais nos inspirés concepteurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, tant s'en faut...

Tout en restant rivé à une dynamique heavy symphonique, le combo l'a, par ailleurs, assortie d'inédites variations oratoires ; état de fait conférant précisément à ce septième mouvement un zeste d'originalité. A remarquer, tout d'abord, l'épique et romanesque « The Cold », eu égard à sa sidérante force de frappe et à son enivrante sente mélodique ; un chevaleresque manifeste dont l'armature instrumentale d'inspiration baroque n'est pas sans renvoyer à « April Rain », où les truculentes notes en voix de tête disséminées par la belle évoqueront, cette fois, celles de Zora Cock (Blackbriar). Mais ce serait le solaire effort heavy symphonique progressif « Invictus » qui, à l'instar de son emphatique et graduelle orchestration et d'une insoupçonnée triangulation oratoire, détiendrait la palme ; un opératique et échevelant mouvement où les fluides oscillations de la belle se fondent à merveille dans les viriles inflexions de Marko Hietala et celles, éminemment chatoyantes, de Paolo Ribaldini. Peut-être bien la gemme de l'opus !

Quand le convoi orchestral ralentit un tantinet sa cadence, nos compères trouvent à nouveau matière à nous retenir plus que de raison. Aussi ne pourra-t-on que malaisément esquiver « Mirror of Night », tant pour son infiltrant cheminement d'harmoniques que pour ses enchaînements intra-piste ultra sécurisés. Sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques, souligné par le fin toucher de guitare de Ruud Jolie, et magnifié par la ''sirénienne'' empreinte vocale d'une interprète bien habitée, cet élégant low/mid tempo aux airs d'une ballade romantique jusqu'au bout des ongles comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments tamisés. Comme pour nous remettre de nos émotions, la troupe achèvera sa traversée sur une version acoustique de « The Quest and the Curse ». Magnifié par un piano/voix d'une sensibilité à fleur de peau, le cadencé propos revêt alors l'aspect d'une ballade atmosphérique vêtue d'arpèges d'accords d'une infinie délicatesse. Une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées, en somme, histoire de refermer pianissimo le chapitre...


Résultat des courses : on ressort de l'écoute de la goûteuse rondelle gagné par un doux sentiment de plénitude. Un message musical qui, par la qualité de ses arrangements, la magnificence de ses mélodies et la rutilance de son ingénierie du son nous offre une traversée sans escale, si ce n'est en quelques terres d'abondance. Variant ses phases rythmiques à l'envi, diversifiant judicieusement ses atmosphères tout comme ses joutes oratoires, et, surtout, fortement chargée en émotion, la radieuse offrande poussera peu ou prou le ''delainer'' averti comme le nouvel arrivant à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Et ce n'est pas la ''sirénienne'' empreinte vocale de la frontwoman, qui, d'ailleurs, ne serait pas sans renvoyer à celle de son illustre aînée, qui nous déboutera de cette ronde de saveurs exquises, loin s'en faut.

Puisant partiellement son inspiration dans ses travaux antérieurs, le quintet batave a également veillé à incorporer d'inédites sonorités à son puissant et aérien manifeste. Plus encore, tout en nous ramenant, par touches, à un passé magnifié mais reposant désormais sur des compositions techniquement plus abouties et un poil plus innovantes que naguère, ce set de partitions témoigne de la capacité du combo à renouveler ses gammes. Et la magie opère, bien souvent. Une manière habile d'unifier les tendances, in fine, Ainsi, tout en s'en remettant à la force créatrice de son maître d'oeuvre, le projet n'a nullement perdu de son âme. Bref, un septième élément aussi éruptif et épique qu'empreint de délicatesse, apte à éveiller d'authentiques plaisirs...

13 Commentaires

15 J'aime

Partager

 
Op467 - 09 Fevrier 2023:

Merci pour ton appréciation des albums.

MetalSonic99 - 14 Fevrier 2023:

Je viens de l'écouter pour la 3eme fois, et bon dieu.... Quel pied! Mais quel pied!!!

le chant de Diana est juste parfait et que dire des chansons! On sent le renouvellement surtout sur les titres comme "The Cold", "Invictus", et "Underland"! Et nous avons droit à du Delain classique avec "The Quest and the Curse" et "Beneath"! 
Bref, cet album est fait pour les purs fans du groupe et pour les nouveaux venus!

Il se situe dans mon top 3 des albums des néerlandais!

1 - Apocalypse & Chill 

2 - Dark Waters

3- Moonbather

Depy1501 - 17 Fevrier 2023:

Merci pour la chronique!

Pour moi, Delain était mort et enterré suite au presque split... Bordel, quel revirement de situation! On reste dans du Delain mais en mieux. Une suite logique à Apocalypse & Chill avec son lot d'améliorations et d'évolutions. Musicalement, on se sent comme à la maison et j'apprécie le type de mixage aéré et rond qui permet à toutes les sonorités de ne pas être enfouies dans le mix.

Et Diana Leah, quel choix, quelle voix! La similitude de timbre avec Charlotte m'a déstabilisé au début mais très vite, elle m'a vite totalement convaincue. Sa voix semble plus fine, légère mais la technique et la présence sont présentes. Pour moi, une belle révélation qui colle parfaitement au style du groupe. Pour son premier groupe pro, ça promet!

Concernant Paolo Ribaldini, j'ai tout de suite accroché. Sa voix est plus dans les mediums que Marko et plus mélodieuse à mes oreilles, si j'en crois les frissons que me donne "Queen of Shadow" où ils sont totalement complémentaires.

En parlant de frisson, "Underland" est si mélodieux avec son pré-refrain en choeurs rythmés, son solo et son final avec la double voix de Diana accompagnée des choeurs... Une magnifique manière de clore cet album!

Je pense que l'album sera en très bonne place dans mon top 2023 niveau sympho et général... A comparer au prochain Ad Infinitum!

Delain est mort, vive Delain!

gdlas - 04 Fevrier 2024:

100%d'accord avec Depy1501

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire