Pionnier et fer de lance du thrashmetal allemand aux côtés de
Kreator et Sodom,
Destruction enchaine les albums et mini-LP’s de qualité dès 1984, bénéficiant du soutien sans faille de son label Steamhammer. Dès la sortie de
Release from Agony, son troisième full-lenght au thrashmetal technique, le groupe emmené par ses leaders Mike et Schmier (Michael Sifringer et Marcel Schirmer) s’embarque dans une immense tournée, débutant à Copenhague en novembre 87 et se terminant à Gross-Umstadt en décembre 88, soit plus d'une année à sillonner les routes et à défendre ses disques, notamment les inattaquables
Infernal Overkill et
Bestial Devastation. La bande évolue à cette période sous forme de carré, comptant Olly
Kaiser à la batterie et Harry Willkens à la seconde guitare, tous deux présents sur le dernier album en date.
Pour immortaliser cette longue tournée harassante,
Destruction s’adjoint des services de l’ingénieur du son Herwig Ursin, qui capture les morceaux durant différents concerts, onze d’entre eux formant le socle de
Live...without Sense, paru début 1989. Comme pour le précédent album, le disque est magnifiquement illustré par Joakim Luetke (
Rage,
Scanner, etc.), qui livre un dessin en deux parties, montrant la mascotte Madbutcher contrôlant le quatuor comme des marionnettes, durant un concert.
Si 'Mortal Way of
Live', album-live de Sodom paru au même moment, se focalise sur le LP
Persecution Mania et l’EP Expuse of Sodomy,
Live...without Sense fait quant à lui la part belle à toute la discographie du groupe, de
Sentence of Death à
Release from Agony, où aucune galette n’est oubliée. Le son est plutôt brut, notamment la batterie assez sèche, tandis que les guitares débordent d’énergie et d’agressivité, qui manquaient sur les productions plus légères des deux premiers LP de
Destruction, la seule écoute du terrible break de
Curse the Gods, aux riffs si incisifs, permettant d’en être définitivement convaincu.
Album-live d’anthologie, au même titre que '
Live at Eindhoven' (
Testament) ou 'Mortal Way of
Live' parus à cette période,
Live...without Sense renferme un concentré d’une heure où rien n’est à jeter, solide comme le roc, représentant à mon sens ce que
Destruction avait de mieux à offrir à cet instant.
Outre l’homogénéité et la richesse de son répertoire, l’intérêt du disque réside dans la capture des onze morceaux, qui prennent ici une autre dimension, en témoigne la force des guitares de l’instrumental Thrash
Attack, suivi d’un Invisible Force tout aussi renversant.
++ FABIEN.
Un live de portée historique, une synthèse de première partie de carrière, celle qui a permis de faire la seconde en roue libre. Témognage de la sortie : je me souviens que ce live avait été assez mal accueilli dans mon entourage de thrasher, déjà le Release from Agony commençait à sonner autrement et ce live, surproduit, avec des titres coupés pris sur plusieurs dates, commençait à ne plus ressembler au Destruction brut de fonderie qu'on aimait... l'avenir nous fera évoluer, surtout relativiser !
J'avais accueilli favorablement ce live qui gommait la production bien mièvre de l'album qui a précédé, rendant justice à ses morceaux avec un relief supérieur et valorisant ses compositions plus fouillées.
Un beau live marquant finalement la fin de l'âge d'or du groupe.
Live que je n'ai pas et que ta chronique me donne envie d'aller chercher ce p'tit bijou. Merci
Merci pour la chro. Un superbe live que j'apprécie de plus en plus avec le temps. Rythmiques magnifiques, belles lignes mélodiques, chant impec'. Je regrette simplement une prod' un peu, je sais pas trop comment dire, "étouffée" pour le couple basse/batterie.
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