Born to Perish

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15/20
Nom du groupe Destruction
Nom de l'album Born to Perish
Type Album
Date de parution 09 Août 2019
Labels Nuclear Blast
Style MusicalThrash Metal
Membres possèdant cet album73

Tracklist

1.
 Born to Perish
 05:20
2.
 Inspired by Death
 04:16
3.
 Betrayal
 04:05
4.
 Rotten
 04:49
5.
 Filthy Wealth
 04:01
6.
 Butchered for Life
 06:43
7.
 Tyrants of the Netherworld
 03:41
8.
 We Breed Evil
 05:16
9.
 Fatal Flight 17
 04:27
10.
 Ratcatcher
 04:02

Bonus
11.
 Hellbound (Tygers Of Pan Tang Cover)
 03:38
12.
 Fire Down Under (Riot Cover)
 

Durée totale : 50:18

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Destruction


Chronique @ LeMoustre

25 Août 2019

E.V.O.L.U.T.I.O.N.

Destruction est comme chacun sait, un des piliers du thrash européen, et un des précurseurs du metal extrême au sens large grâce à son look dès 1983 et son référentiel E.P. Sentence of Death mais aussi son style de thrash déjà abrasif sur ses premiers albums (Infernal Overkill et Eternal Devastation - 1985 et 1986, tout bonnement infernaux). Le trio fut peu à peu tenté vers une évolution plus technique avec un passage à quatre musiciens sur la seconde moitié des années 80, avec des sorties plus alambiquées, souvent assorties de productions anémiques ne portant pas le groupe vers les standards évolutifs qui auraient pu lui conférer un statut incontestable au sein de SPV, son label de l'époque. Ce relatif insuccès a conduit au split, son leader, Schmier partant fonder par la suite Headhunter, et Mike Sifringer, le guitariste de toujours, tenter d'évoluer vers les sonorités des années 90, période aujourd'hui reniée, à raison. A l'orée du vingt et unième siècle, le duo remit le couvert, et, sous l'impulsion d'une fan-base intacte et d'un revival thrashmetal qu'il a lui-même contribué à créer, sortit All Hell Breaks Loose, album réussi qui lança le duo sur une voie professionnelle, au fil des sorties de disques de cette décennie. Pourtant, depuis Metal Discharge (2003), le groupe peine à sortir un album inattaquable. Plus ou moins inspiré au gré des changements de batteurs, Destruction enfile les albums régulièrement, oscillant entre le moyen et le solide, sans retrouver sur toute la durée d'un album le feu sacré de ses débuts. Le duo cède parfois à la facilité, avec deux ou trois très bons titres par album qui intègrent les set listes de tournées sans faire tâche, mais n'a pas sorti d'album mettant tout le monde d'accord depuis perpette.

Aujourd'hui renforcé par Damir à la six-cordes pour épauler un Mike Sifringer essoufflé, et Randy Black aux fûts (ex-Annihilator et Primal Fear), Destruction revient à une formule à quatre musiciens, comme en 1987. Si ce choix peut s'avérer payant live, Mike ayant parfois de la peine à soutenir la cadence tout seul, voyons si sur disque ce choix paraît judicieux. D'entrée, ceux qui s'attendaient à un changement de braquet radical peuvent revenir sur terre : Destruction fait avec Born to Perish grosso modo ce qu'il a toujours fait sur les derniers albums parus chez Nuclear Blast. Un thrash au son moderne, virulent, et porté par le timbre reconnaissable de Schmier. Du moins globalement. Les compositions, toujours signées par le duo historique, sont dans la même lignée pour la majorité des titres. On trouvera ainsi du up-tempo typique, du tchouka-tchouka à foison, du break classique, et la voix nasillarde de Schmier au rendu assez clair ("Inspired By Death", "Betrayal" en écoute ci-dessous au chouette solo et où Randy fait étalage de son impact, "Born to Perish", "Ratcatcher"...) bref, tout l'arsenal d'un album de Destruction post 2000, son moderne inclus. Le thrash des Allemands est assez prévisible ici la plupart du temps, toujours carré, et ne serait-ce quelques soli plus élaborés ou un propos général un chouia plus construit, la majorité des morceaux fait mouche, sans non plus s'imposer en tant que futurs hits intemporels comme Destruction en a pondu une palanquée dans ses grandes heures (quoique "Rotten to the Core" ou "Inspired By Death"....).

Notons cependant quelques évolutions ça et là pas si innocentes, sans doute avec l'actif d'une formule à quatre musiciens. D'abord sur "Butchered For Life", qui reprend le thème du boucher cher aux fans, Destruction se fend d'un titre de plus de 6 minutes à la "Reject Emotions" (1987), subtil (mention au solo), plus technique et parsemé de passages acoustiques à tiroirs qui, finalement, apportent une diversité sympathique à l'album. Des leads amenant les refrains font aussi leur apparition (avec "We Breed Evil" ou sur "Fatal Flight 17" en référence à la catastrophe du vol tristement célèbre de la Malaysia Airlines). Ensuite, sur "Filthy Wealth" , le groupe s'essaie au refrain pas si éloigné du punk-rock. Pas aussi réussi que récemment chez Overkill, c'est quand même un point à mettre au crédit du groupe, pas si habitué que ça à puiser l'inspiration sur des genres voisins. Ceci sans dénaturer l'essence même de Destruction, immédiatement perceptible sur chaque recoin de la galette. Dommage que la science du riff-qui-tue de Mike Sifringer s'édulcore peu à peu, on ne retrouve pas le genre de riff tournoyant et implacable ayant fait le succès de la formation germanique sur Born to Perish (allez, un poil sur "Inspired By Death"). Malgré cela, certains titres auraient pu sortir en 1988, avec refrains mémorables et structures entraînantes ("Inspired By Death" donc, "Betrayal" ou le rapide "Tyrants of the Netherworld" qui dénonce les dirigeants de notre globe et l'inaction contre l'écologie).

Au final, en incluant une chouette reprise sur la version digipack ("Hellbound" des Tygers of Pan Tang), Born to Perish est un album solide, plus diversifié qu'il n'y paraît, sans atteindre le pinacle du thrashmetal néanmoins. L'occasion de défendre certains de ces titres sur les planches, avec une formule à 4 sans doute plus adaptée aux exigences du répertoire des Allemands, avec Overkill et Flotsam & Jetsam dans nos contrées et en Europe très prochainement. Un peu à l'instar du dernier Overkill, tiens tiens, Destruction continue son bonhomme de chemin avec conviction, en incluant quelques points d'évolutions notables, bien intégrés à l'ensemble, sans déroger plus que ça à ses standards de qualité, mais sans les exploser non plus.


3 Commentaires

25 J'aime

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eclectic - 22 Septembre 2019:

La formule à quatre musiciens peut être intéressante pour épaissir et diversifier les riffs. Toutefois, les fans (dont je fais partie) sont très attachés à la patte de Mike Sifringer...Mais pour cet album, le contrat est rempli et "Born to Perish" marque bien une évolution pour Destruction, comme le souligne cet excellent papier. A entendre en live sur les classiques du groupe...

LeMoustre - 22 Septembre 2019:

Le groupe, sur la tournée actuelle, joue les trois premiers morceaux de ce nouveau disque. Les morceaux s'intégrent bien, avec le refrain de Betrayal qui, plus mélodique, fait un peu office de moment plus léger. 

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