Destruction se forme en 1983 autour de Mike Sifringer, Marcel "Schmier" Schirmer et Tommy Sandmann, sous le nom Knight of
Demon. Très vite, sous l’impulsion de
Venom et
Slayer, le groupe abandonne le heavymetal de ses débuts et se met à composer une musique plus extrême, tout en changeant son patronyme par
Destruction et en adoptant un look fait de cuir, de longues cartouchières portées en bandoulière et de bracelets à clous, qui resteront sa marque de fabrique les premières années.
Si la situation géographique de
Destruction à l’extrême sud-ouest de l’Allemagne, aux portes de la Suisse et de la France, diffère de Sodom et
Tormentor (
Kreator) situés dans le bassin minier de la Ruhr, sa musique diffère tout autant. Le côté anthracite (venomien) de ses deux homologues est plus ténu,
Destruction axant avant tout son travail sur les guitares, la technicité des riffs et des arrangements, sans compter la voix de Schmier plus criarde et reconnaissable entre mille. En ces années 84-85 où l’appellation des genres extrêmes (black speed thrash death) n’était pas encore définie,
Destruction se défendait d’ailleurs lorsque la presse lui collait arbitrairement l’étiquette blackmetal, préférant les termes 'thrash' et 'technique'.
En 1984, sa demo-tape
Bestial Invasion of Hell attire l’attention de la jeune écurie Steamhammer (division de SPV), qui vient de publier au printemps le premier mini-LP de Sodom sous le nom de label
Devil's Game. L’entente débouche immédiatement sur le financement d’un mini-LP, capturé en septembre 1984 par Hörst Müller aux Caet Studios, lieux ayant fraichement accueilli
Hellhammer et
Running Wild.
Paru en fin d’année,
Sentence of Death, avec sa pochette dévoilant le trio en cuir & chaines devant des pierres tombales, montre ô combien
Destruction n’est pas là pour rigoler. Le ton est de suite donné sur le redoutable morceau Total
Desaster placé en ouverture, farci d’une cascade de riffs et de leads que Sifringer a aiguisé comme des lames de rasoir, sur la batterie rapide et inventive de Tommy, le tout supportant la voix éraillée et unique de Schmier. Le mini-LP ne faiblit pas une seconde jusqu’à la fin, soit vingt minutes d’un concentré de thrashmetal allemand teigneux, quasi inédit à l’époque.
Alors que les blackthrashers de Sodom posent la première pierre allemande avec la parution du mini-LP In The
Sign of
Evil au printemps 1984,
Destruction suit quant à lui à quelques mois d’intervalle avec un
Sentence of Death au thrashmetal radical et tonitruant, d’une agressivité sans grand équivalent et d'une maturité remarquable. Sans le côté blackmetal (musicalement) de son confrère,
Destruction possède une identité fortement marquée, basée sur une technicité et une science implacable du riff, qu’il ne cessera d’affuter au fil de ses réalisations.
++ FABIEN.
Pour la coquille, j'emettrais volontiers deux hypothèses. La première serait que j'ai tendance à confondre la gauche et la droite, et la seconde, que cette faute tout à fait intentionnelle a été écrite pour voir si mes modestes critiques littéraires sont lues attentivement. Je laisserai le bénéfice du doute. ++ FABIEN.
Boucherie ultime. Un must have du thrash allemand. Merci Fabien
Moi aussi mon skeud favori du groupe, une tuerie, ça destroy à mort !!
Enfin une chronique pour cet album culte !
Merci pour la chro. Incroyable que cet ep n'en ait pas eu une jusqu'alors ! Anomalie corrigée.
Terrible entrée en matière de gamins de 18-19 ans à l'époque. Il me semble avoir lu quelque part que le batteur Thomas Sandmann serait devenu policier. Cela devait lui sembler inconcevable en 84 :-) J'ai néanmoins une nette préférence pour Infernal Overkill (et notamment pour les terribles titres que sont "bestial invasion" et "the ritual"). Petite pensée aussi pour Mike Sifringer, à l'origine de la formation du groupe et fidèle au poste jusqu'en 2021, même lorsque l'ami Marcel n'était plus là.
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