Deux années à peine après l'excellent et intense "
Eternal Devastation" qui aura marqué les esprits,
Destruction, un des 3 piliers du Thrash Germanique avec Sodom et
Kreator, nous revient avec ce "
Release from Agony", doté, avouons le, d'une pochette assez hideuse. Mais comme l'habit fait rarement le moine, passons ce détail. Changement de batteur, mais aussi ajout d'un deuxième guitariste, Harry Wilkens, doté au dos de la pochette d'une coupe bien laineuse.
Dès le début, et cette intro mélodique assez appliquée, on comprend:
Destruction s'est posé. Ce qui frappe au premier abord, c'est la relative sophistication des morceaux. Oh certes la rage est encore présente, mais elle est mieux gérée. On sent le travail en studio plus appliquée que par le passé. Quand auparavant
Destruction se contentait d'envoyer la sauce pleine face, ici il se fait plus tortueux, empruntant divers chemins, enrichissant son Thrash de passages plus complexes, à la limite des fois de la démonstration. On aime ou on aime pas. Je pense bien que certains fans de la première heure ont dû être quelque peu décus.
Pour le reste, et avec un peu d'objectivité, nonobstant le passé, il s'agit de très bonne musique. Le seul hic, c'est la production franchement faiblarde, sans ampleur, habituel des productions d'époque, ainsi que ces fréquences basses un peu trop marquées. Mais ne pinaillons pas,
Destruction a fait du beau boulot.
"
Release from Agony", le morceau titre, se revèle un morceau de choix, un hymne à mon sens. Il y a tout ce qui fait un bon titre de Thrash, riffs, accélérations, refrain scandé, solis impeccables. Le reste est (presque)du même accabit. Je pense au riff de couplet de "Dissatisfied
Existence", qui envoie bien le boulet et échauffe les nuques. Une petite pause avec "
Sign Of Fear", mid tempo, bourré d'excellents arpèges, de dissonance, aux structures quasi progressives. A l'écoute de ce dernier, c'est une évidence,
Destruction a évolué. "Unconscious
Ruins" et son break de folie ("Death is knocking, at your backdoor, don't turn your back, this is the fall of humanity, nuclear holocaust... paroles d'époque), malgré un refrain un peu répétitif.
Les 3 derniers titres sont moins marquants, je pense encore au refrain un peu faible de "Our
Oppression", mais contiennent néanmoins de bonnes parties musicales (Mike shredde à mort sur ce même titre). C'est moins direct, je le répète, on est loin d'un "
Curse The Gods " ou d'un "Invincible Force"... à noter à la fin du dernier titre assez sombre "
Survive To
Die", la ritournelle du célèbre titre rock n'roll "In The
Mood", comme pour souligner le second degré de tout cela.
Destruction nous offre donc un album plus matûre, moins speed et plus rythmique. Schmier hurle toujours de sa voix éraillée avec conviction, Mike place toujours le bon solo ou il le faut, et les 2 nouveaux musiciens se révèlent à la hauteur. Que demander de plus?
Destruction est au top, et la tuerie de live qui va suivre ne pourra pas nous contredire. Que peuvent ils leur arriver? Des dissentions internes, le départ de Schmier? Hélas ca ira très vite.
Suite au prochain épisode...
15/20
Tuerie absolue: "Dissatisfied
Existence"
Plus bof: "Our
Oppression" (trop de choeurs tue le choeur).
Les compositions de Release From Agony ne sont effectivement pas mises en valeur par la prod’, mais trouvent une toute autre dimension sur le Live Without Sense d’anthologie, sorti l’année suivante, balançant des Unconscious Ruins, Dissatisfied Existence & Release From Agony beaucoup plus agressifs en live.
Fabien.
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