All
Hell Break Loose marquait le grand retour des thrasheurs allemands de
Destruction grâce au soutien non négligeable de
Nuclear Blast, toujours prêt à soutenir leurs gloires nationales (et oui on en rêve en France). Schmier et sa bande montrent donc que leur retour n’était pas éphémère et
The Antichrist (2001) déboule dans les bacs à peine un an après
All Hell Breaks Loose.
A ce moment ou
Nile,
Anata ou
Cryptopsy emmenaient le Death
Metal vers des contrées inexplorées ringardisant un peu plus le Thrash
Metal et le reléguant au rang de style préhistorique, le retour de ces dinosaures du style aurait pu s’avérer être un feu de paille voire une clownerie, genre Richard Anthony remonte sur scène avec trente ans et trente kilos de plus pour interpréter ses plus grands succès (ne vous marrez pas on a vu ça récemment).
A regarder la pochette et le crâne explosé ainsi que le clin d’œil à
Mad Butcher au dos du CD on pourrait croire que les allemands on décidé de continuer dans la lignée de leurs vieilles (et excellentes) productions c’est en partie vrai… En écoutant
The Antichrist on se rend compte que
Destruction tout en gardant ses caractéristiques d’un Thrash rapide et incisif a su évoluer avec son temps, particulièrement au niveau du son, encore plus puissant que sur
All Hell Breaks Loose. Fort heureusement cette pointe de modernité dans les sonorités n’altère en rien l’agressivité des riffs, au contraire dès les premières notes de guitares de Thrash ‘Til Death (Ça annonce la couleur) et le solo qui s’en suit, l’auditeur est pris dans le tourbillon de la folie du Thrash
Metal des teutons.
L’essence de la musique de
Destruction n’a pas changée et est même d’avantage mise en valeur par la production impeccable obtenue au
Abyss studio dans l’antre de l’un de leur plus grand fan : Peter Tägtgren. Ainsi Dictators Of Cruelty et ses rythmiques endiablées ou Bullets From
Hell ultra vélocee et invitant inévitablement au headbanging, prouvent que Schmier n’est pas encore un vieux fossile sénile comme
Ozzy Osbourne et que la rage qui se fait d’ailleurs sentir dans son chant si caractéristique est toujours présente chez
Destruction.
Bon c’est sûr, tous les morceaux de l’album ne sont pas forcément des hits imparables et Meet Your
Destiny et ses accents plus mélodiques est un peu moins béton que le reste de l’album mais
Creations Of The Underworld la piste suivante reprend judicieusement la marche en avant. Sur le morceau Godfather Of
Slander les allemands apportent même quelques expérimentations avec un chant narré robotique étrange prouvant une fois de plus que leur musique n’est pas figée dans les années 80. Peut-être la fin de l’album n’est elle pas tout à fait au niveau des premières chansons avec en particulier un Let Your Mind
Rot un poil redondant et manquant un peu de pêche.
The Heretic termine quand même l’album sur une très bonne note, avec ses riffs incisifs et entraînants. Ne ratez pas en chanson caché une version réenregistrée tout à fait intéressante de
Curse The Gods.
Ne cherchez pas ici une révolution musicale ni non plus un truc revival d’ancêtres bornés qui tentent de composer de la même manière et avec le même son que dans le bon vieux temps, juste un bon album de Thrash
Metal de la part de musiciens pas forcément hostiles au progrès du moment qu’il ne dénature pas leur style.
The Antichrist a tout simplement confirmé que le retour de
Destruction n’était pas un coup commercial du style un dernier album et une tournée d’adieu, mais que Schmier et ses acolytes entendaient bien encore jouer un rôle dans la scène
Metal. Une excellente nouvelle pour les vendeurs de cartouchières donc…
BG
Je vais écouter Destruction pour ma peine tiens, tu m'as fait envie.
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