Quid de la cuvée
2012 de nos thrashers de
Destruction ? Avec les Allemands, c'est, depuis leur reformation au début des années 2000, un peu la même chose, à savoir quelques tueries par album, et des morceaux plus dispensables dans un même album. Tout étant une question de proportions,
Spiritual Genocide célèbre les 30 ans du groupe, c'est dire la longévité de la paire Schmier / Sifringer, constituant (avec
Kreator et Sodom) le Big 3 thrash allemand.
Plutôt rapide dans sa globalité,
Spiritual Genocide déboule avec une paire de titres furieusement thrash que sont "Cyanide" et le titre éponyme, dans le haut de panier des compositions du groupe. D'une fidélité absolue à leur style,
Destruction a par ailleurs ressorti le boucher fou (du titre classique "
Mad Butcher") sur la pochette, soignant également la version Digibook avec des illustrations soignées. Ainsi,
Destruction ressort ses breaks habituels et le phrasé tellement reconnaissable de Shmier. Les refrains sont aussi le point fort de l'album, conférant aux morceaux une accroche immédiate ("
Spiritual Genocide", "No Signs Of Repentance", "
Legacy Of The
Past") et le rendant très simple d'accès.
On sent toutefois que le groupe a souhaité ne pas foncer à toute berzingue sans réfléchir (le début de "
To Dust You
Will Decay" offre ainsi un répit bienvenu), et a soigné ses riffs et la construction de ses titres ("Renegades" au parfum délicieusement labellisé 1988 - comprendre
Release from Agony - ou "City Of
Doom" qui le suit) sans sacrifier cette fois à une modernité qui, de toutes façons, ne correspond ni au groupe, ni à ses fans. Débarrassé de cette ambivalence parfois un peu lourde à porter,
Destruction peut cette fois laisser libre cours à sa nostalgie ("
Legacy Of The
Past", scandé par les invités Andreas Geremia et Tom Angelripper -
Tankard, Sodom - aux paroles reprenant des titres d'albums thrash phares des 80's) et à son envie de flirter avec Mach 2 le plus souvent ("No Signs Of Repentance"), avec un Vaaver impérial aux baguettes.
Comportant donc peu de titres faibles, cette galette de nos Allemands se situe dans le haut du panier des albums post reformation, pour tout dire le meilleur cru depuis 2003 (
Metal Discharge). Manquent quand même les riffs tournoyants de Sifringer, tellement jouissifs et ici remplacés par une construction de titres mieux agencée. On y perd pas (trop) au change, mais si la qualité moyenne des titres est plus élevée que sur les trois albums précédents, l'album aurait gagné à avoir un titre de la trempe de "
The Butcher Strikes Back", ou "
Bestial Invasion" pour réellement faire un carton. Ceci dit, ne boudons pas notre plaisir, car le groupe en propose une grosse tranche, surtout dans les premiers titres, la seconde partie étant plus quelconque, le définitif "Under Violent
Siege" mis à part, qui conclut dignement le disque.
N.B. : La version Digibook contient 2 bonus : Quoi de mieux pour fêter ses 30 ans que d'inviter d'anciens membres à l'occasion d'un titre bonus ? La seconde version de "
Carnivore", par ailleurs un des titres les moins marquants, est donc différente avec deux des membres ayant participé à
Release from Agony à sa sortie et au live qui a suivi. Sympa. La reprise de
Saxon "Princess Of The
Night" version toute batterie en avant, comprend également Ol Drake (
Tankard) qui se fend de petits soli, comme sur d'autres titres dans l'album.
Destruction ne fait pas que du vieux avec du vieux, et, surtout, ne fait pas son âge.
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